A la Ferté Vidame...
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Citroën Visa GTi."
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Le meilleur pour la fin."
Quand est apparue en 1978 la Citroën Visa, personne n'aurait imaginé qu'elle aurait un jour à son catalogue une version sportive et pourtant...
Née très modestement dans la crise avec un bicylindre de 652 Cc et habillée d'une carrosserie au style très discuté, pour ne pas dire moquée, la Visa était au mieux une vision moderne de la 2CV. Avec les années pourtant, elle va prendre de l'assurance, une rapide maturité mécanique qui lui rendra un peu de crédibilité pour cette mal aimée qui partait pourtant de loin!
Tout débute en 1982 quand la Chrono arrive, avec ses deux carburateurs double corps, le 1360 Cc délivre 93 chevaux et 170 Km/h en vitesse de pointe. Mais c'est son dessin entièrement habillé d'une panoplie blanche faite d'élargisseurs d'ailes, de boucliers enveloppants, de jantes alu blanches et très criardes bandes tricolores qui la transfigure, la Visa est presque méconnaissable ainsi vêtue de son jogging.
Radicale, une version plus discrète apparaît quelques mois plus tard, la GT. Elle reprend le moteur de la Chrono mais avec deux carburateurs simple corps, elle délivre 13 chevaux de moins soit 80 tout rond, comme pour la 104 ZS qui utilise la même mécanique. Ses performances sont bonnes et la petite Citroën assure à son conducteur une vivacité enviable même si au fond elle ne revendique pas le titre de véritable sportive.
Le développement de la Visa se poursuit et en 1984, la GTi fait son apparition dans la gamme. Elle emprunte le moteur de la 205 GTi sortie la même année, il développe aussi 105 chevaux et passera ensuite à 115 en 1986, son train avant triangulé est lui aussi repris de la petite lionne.
Côté look on sort le grand jeu, calandre 4 phares, élargisseurs d'ailes, spoilers et bouclier spécifique et petit becquet de coffre, la Visa GTi se reconnait de loin. Une "ruse" obligatoire dans ces années 80, période phare de ces bombinettes au physique toujours fortement travaillé.
Si de l’extérieur elle peut faire illusion, à l'intérieur en revanche c'est pas folichon, on se croirait dans une C15 de luxe! On notera un habillage spécifique des garnitures de portes et de la sellerie mais des sièges peu enveloppants. La planche de bord est franchement laide et toute cubique, on la croirait sortie d'une voiture des pays de l'Est période URSS. Seule consolation, une instrumentation riche qui n'oublie rien et un volant trois branches à "trou trou" déjà bien daté et un logotypage "GTI" sur la partie droite du tableau de bord. Sinon niveau équipement, la Citroën se montre rustique, hormis les rétroviseurs réglables de l'intérieur et des vitres à commandes électriques, aucun gadget superflu, au moins, pas de bugs à craindre, toujours ça de gagné.
Un peu moins performante que ses concurrentes, elle se rattrape par un prix plancher mais pour cela, il faut composer avec un look et une finition pas vraiment flatteuse, on ne fait pas non plus d'un âne un cheval de course.
Reste que le Visa GTi offre des performances très intéressantes et ses quatre portes apportent un vrai plus que les Fiat Uno Turbo, Golf GTi, 205 GTi et Renault 5 GT Turbo ne pouvaient offrir. Côté chiffres, on "tape" un petit 190 Km/h en vitesse maxi et le 0 à 100 est fait en 9.1 secondes, c'est pas mal...pour une Visa.
Intrinsèquement, c'est une bonne auto polyvalente mais son look, même revu à la mode "GTi" a du mal à faire l'unanimité, la Visa a vite eu la réputation d'une voiture mal aimée et ça ne changera jamais.
Mais Citroën ne semble pas trop croire en cette auto et elle s'éteint en 1988 pour laisser la place à l'AX Sport qui elle non plus ne marquera pas le monde des bombinettes d'une pierre blanche. pourtant la marque avait mis les moyens pour la promouvoir, un spot spectaculaire tourné sur le pont du porte-avion Clemenceau la mettait en concurrence directe avec un avion de chasse au décollage...pour atterrir sur un sous marin! Un scénario aux moyens colossaux orchestré par Remy Julienne dans la rade de Toulon.
On voit ici un modèle de 1985 dans une sage livrée claire qui met bien en avant les pièces et accessoires satinés à l'aspect "racing" volontairement voulu par les stylistes.