A Retromobile...
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Renault 5 TX Automatique."
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Le luxe démocratisé."
La guerre semble déjà lointaine en ce début des années 70, la France prospère voit la généralisation de l'automobile, la berline familiale étant alors la voiture populaire par excellence, une valeur sûre plébiscitée par quasiment tous les foyers Français. C'est aussi une période faste, l'économie est à son zénith, tout le monde ignore encore que dans quelques années le navire va heurter un douloureux iceberg nommé crise.
En ville, la place commence à manquer et les longues berlines n'y sont plus vraiment adaptées, de plus la banlieue s'éloignant des grandes cités, il devient pour certains foyers indispensable de s'offrir une seconde voiture, l'ère de la citadine a sonné. De plus madame travaille aussi, elle est devenue indépendante et n'est plus la femme au foyer de jadis.
Chez Renault on a bien la R4 mais cette dernière commence à être obsolète et son image n'est guère valorisante, le losange penche alors dès 1968 sur une petite auto dédiée à se faufiler dans les rues encombrées tout en gardant un minimum de polyvalence. On pense aussi à séduire le public féminin, il est de plus en plus important et on devine que d'ici quelques années elles seront tout aussi demandeuse que les hommes avec leur critères bien à elles.
En 1972 est alors dévoilée la Renault 5, un coup de génie, sa ligne compacte est jeune et juste, elle est disponible avec des teintes acidulées et ses pare-chocs en matériaux composites se révèlent peu vulnérables aux chocs en stationnement. Un détail certes mais une innovation majeure qui se généralisera chez tous les constructeurs par la suite. Autre détail, ses poignées de portes, en fait un simple bouton poussoir que l'on presse et une encoche dans l'aile arrière qui sert à tirer le porte vers soi, une chose qui sera retirée sur les version à 5 portes.
Courte, elle reste habitable et offre un fort pratique hayon dont la banquette rabattable facilement permet un chargement digne d'un petit utilitaire. L’intérieur n'offre pas un luxe fou ni un équipement "high tech" mais se montre moderne et fonctionnel. A bien y réfléchir, elle restera la citadine de référence jusqu'à aujourd'hui où au final les ingrédients de la recette n'ont pas changée depuis.
Techniquement, elle reprend beaucoup de choses à la R4, elle garde même son levier de vitesses sur la planche de bord et son échappement latéral...qui noircit la roue arrière gauche. Avec les millésimes elle se modernisera et abandonnera rapidement ces deux caractéristiques.
D'emblée elle fait un malheur en France, les femmes l'adorent et les hommes la "volent" à leur épouse! Il faut dire qu'elle est facile à conduire et qu'en ville, malgré sa petite mécanique, elle se montre assez plaisante. Les administrations l'adopteront également et aussi les auto-écoles, on verra la R5 partout dans les grandes villes, une véritable coqueluche, la référence dans l'hexagone. Mais elle rencontrera aussi un joli succès dans les villes de nos belles provinces où sans en avoir l'air, elle était capable de s'aventurer sur des chemins peu praticables.
Au fil des années la voiture va évoluer, se moderniser et offrir de nombreuses versions dont les fameuses "Alpine" et "Turbo" mais également une automatique, une luxueuse "TX" et une version à 5 portes à partir de 1980. Au final, la vaste gamme R5 va toucher toute la population Française, jeunes, seniors hommes où femmes, il y a une R5 pour tout le monde et on a tous eu un membre de nos familles qui en a possédé une un jour.
Commercialisée jusqu'en 1985, Renault la remplacera par une Supercinq au style très similaire histoire de ne pas prendre de risques, il faut dire qu'elle s'est vendue à 5.580.000 exemplaires, un succès espéré mais certainement pas à ce niveau.
La "TX" qui nous intéresse est l'ancêtre de ces citadines chics que Renault popularisera quelques années plus tard avec sa R5 Baccara. Elle sort en 1982 et veux offrir des prestations haut de gamme à une auto populaire, elle devient ainsi une petite voiture particulièrement polyvalente et attractive. Basée sur la TS, elle n'est disponible q'en carrosserie 3 portes. Sa présentation reprends le bouclier sport, des vitres teintées, les fameuses jantes en alliage "Amil", un filet décoratif, un sticker "TX" sur le capot et des teintes métallisées où noir.
Mais c'est à bord que l'on découvre un univers éloigné de la traditionnelle R5. Outre les superbes sièges enveloppants, le client est épaté par les garnissages en velours et moquettes qui emplissent tout l'habitacle, du jamais vu sur une R5. Même le coffre n'a pas été oublié. En optant pour des matériaux clairs, l'ambiance est chaleureuse et lumineuse.
Derrière le volant sport à quatre branches recouvert de cuir se trouve un combiné assez riche doté d'un compte tours. Les vitres sont électriques avec des boutons positionnés en haut de la console. Sur cette dernière se trouve un emplacement pour la radio et un pré-équipement. Au plafond, une pendule digitale et dans les portières des bacs vide poches. Derrière la banquette est rabattable par moitié et les vitres de custodes sont entrouvrables. Aucune citadine généraliste n'en proposait autant, elles y viendront ensuite face au succès de ce type de version.
Le moteur est le 1397 Cc en fonte de 63 chevaux, la R5 est légère avec un poids aux alentours de 800 kilos, ce qui lui suffit largement. Avec sa direction assistée de série et l'option boite automatique, elle est en ville un véritable jouet!
Produite seulement deux années juste avant l'arrivée de la Supercinq, elle se sera vendue à 49.352 exemplaires, ce qui était pas mal pour un modèle assez élitiste et au prix assez corsé pour une petite voiture. La gamme "Baccara" va lui succéder puis "Initiale" et "Initiale Paris" aujourd'hui.
L'exemplaire exposé ici date de 1984, il s'agit d'une des dernières fabriquée. Elle est parée d'une robe "Champagne métallisée" qu'elle porte à merveille.