A La Ferté Vidame...
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Citroën BX 14 RE."
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Gilet jaune."
Trouble période pour Citroën que sont les années 70. Et même si le rachat de la marque Maserati peut faire illusion c'est la faillite qui pointe le bout de son nez. Ironie du sort, Maserati va peut être revenir dans le groupe avec le rachat de FCA! Pour s'en sortir il faut dégraisser, Javel abandonne Maserati à son sort (une chance quand on y réfléchit!) et n'a d'autre choix que de fusionner avec Peugeot pour former l'entité PSA, c'est sauve qui peut.
La CX inaugure l'usine d'Aulnay sous Bois (Hélas fermée désormais), la 2CV n'arrête pas de vieillir et seul la GS qui n'a que 4 ans sauve les meubles.
A la fin des années 70 la GS devrait être remplacée mais l'argent manque, Peugeot doit nourrir son partenaire mais les finances son serrées, on "bricole" le berline Citroën qui se mue en GSA en 1979 en y gagnant un hayon et en se parant de plastique à la place du chrome pour faire oublier son age bien avancé. La Visa quand à elle hérite d'éléments Peugeot et d'un look que l'on a jamais cessé de se moquer.
Pour la marque aux chevrons il faut absolument sortir la tête de l'eau et la remplaçante de la GSA n'aura pas droit à l'échec car il en va de sa survie, si c'est le cas, Citroën sera condamné à disparaître. Au salon de Paris 1982 est dévoilée la BX, grosse pression pour Citroën qui a beaucoup travaillé dessus et c'est une réussite, les journalistes sont enchantés, sa campagne publicitaire chantée par Julien Clerc résonne encore dans nos têtes et les clients signent les bons de commande en rafale, mon père sera l'un d'entre eux en commandant en 1983 sa 14 RE.
Dessinée par Marcello Gandini, le père de la Lamborghini Countach, la BX est une berline bicorps d'aspect moderne qui garde pourtant l'identité Citroën avec une planche de bord typique...c'est à dire atypique! Anguleuse, aérodynamique et bien balancée, la BX donne un coup derrière les étiquettes à l'antique GSA!
Très légère et aidée par des moteurs 1.4 litres et 1.6 litres récents, elle fait l'unanimité grâce à son confort qui fait honneur à la réputation de la marque ainsi qu'à son comportement particulièrement sécurisant et un freinage très rassurant.
Le diesel fait son entrée en 1983, les chauffeurs de taxi l'adoptent en masse et les particuliers commencent à s'y intéresser. L'année suivante entre en scène un nouveau moteur 1.9 litres sur la finition GT, équipée d'un carburateur double corps elle développe 105 chevaux et culmine en haut de la gamme, la fameuse "Sport" arrivant en 1985 avec ses 126 chevaux et achevant la vie de cette BX dite "phase I". N'oublions pas la version break apparue aussi cette même année.
En 1986 un restylage intervient, la BX évolue légèrement et arrondit ses angles, nouveaux boucliers, clignotants blancs à l'avant, dessin revu des rétroviseurs extérieurs et surtout une planche de bord inédite beaucoup moins tourmentée et nettement mieux réalisée. Avec le recul, on finit aujourd'hui par lui préférer celui de la première série tellement Citroën...
Les mécaniques sont reconduites mais plus la version "Sport", en revanche une version "15" à moteur 1.5 litres et forte de 80 chevaux vient s’intercaler entre la "14" et la "16". Puis la GTi fait son entrée au catalogue en 1987, elle est la remplaçante fort attendue de la "Sport". Moins provocante, elle troque ses carburateurs pour une injection et délivre 125 chevaux.
En 1988 arrive les premières versions turbo diesel, une réussite à l'aube d'une révolution "mazoutiste" qui perdure toujours depuis plus de 30 ans. Enfin les moteurs à "huile lourde" se font discrets, performants et sobres, les Français sont conquis, ils lui resteront fidèles un quart de siècle plus tard. En parallèle, une version à quatre roues motrices est désormais disponible, décidément la BX semble avoir sans cesse une actualité.
A partir de 1990 la BX a tout donnée et attend sa remplaçante qui tarde à venir, pour faire patienter de nombreuses séries spéciales tentent de faire oublier son âge, et en 1992 la BX vit sa dernière année avant l'arrivée de sa remplaçante, la Xantia. Le break quand à lui poursuivra sa carrière jusqu'en 1994.
Si l'on croise souvent des "GTI" où autre "Sport" sur ces expositions de voitures anciennes, il est bien plus rare de voir des modèles "lambda" et cette 14 RE est exceptionnelle car sa teinte "jaune Cédrat" est sans doute l'une des plus rare. Couleur vue dans les brochures d'époque, elle a pourtant été mise au catalogue et bien que certains pensaient qu'elle n'était pas disponible, preuve en est qu'une poignée ont été vendue ainsi. Faisant penser à un modèle peint pour une séance de crash est, il en resterait quelques exemplaires encore connus. C'est donc une rareté qui en plus semblait dans un "jus" d'époque émouvant. Pour moi c'était une première et c'est la voiture qui m'a le plus marqué sous ce chapiteau!