A Chantilly...
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Mazda RX7."
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Une affaire qui tourne pas rond."
On aura longuement hésité, essence où électricité? A la naissance de l'automobile, ces deux écoles s'affrontaient puis le moteur à explosion à finit par l'emporter. Il s'impose dans l'industrie automobile mais aussi dans les airs et sur les eaux. Il utilise toujours le même principe, des pistons qui tournent sur un axe et dégagent de l'énergie en brûlant le carburant.
On pense que la recette est immuable, gravée dans le marbre mais l'être humain est plein de ressources et d'idées et Felix Wankel sera celui qui empêchera les constructeurs de tourner en rond. Il revoit tout le principe, son moteur s'articule autour d'un stator central fixe qui fait mouvoir un rotor triangulaire dans un grand cylindre. Il a du en passer des nuits blanches à creuser cette curieuse idée mais il obtient un cycle et ça fonctionne parfaitement! La valse à 4 temps est présente, admission, compression, explosion et échappement, une affaire rondement mûrie.
Son brevet déposé, il équipe son bloc rotatif nommé "Wankel" dans des motos de la marque NSU. La marque Allemande en aura la primeur puis il cède son brevet à d'autres constructeurs, Citroën, Mercedes et Mazda.
La belle histoire va hélas tourner court. Pourtant le système est ingénieux il offre de véritables avantages, compacité de la mécanique, pièces en mouvement réduites ce qui limite fortement les vibrations et le bruit. Autre bienfait, ces composants limitées donnent à la mécanique une vivacité que ne possèdent pas les moteurs classiques. Non, là où le bat blesse c'est sur sa consommation qui se montre beaucoup plus élevée qu'un moteur classique de même puissance, le "Wankel" à toujours soif! Et quand il débarque en série chez un généraliste comme Citroën, il se trouve bloqué en après-vente faute de mécaniciens suffisamment formés. Ajoutons que ces modèles vendus avec ce moteur se montrent plus onéreux que les autres, ils baissent pavillon quand arrive la crise énergétique de 1973.
Seul Mazda continue à le produire et lance en 1979 un coupé sportif ambitieux, la RX7. Une belle voiture qui marie le style des coupés Américains avec un zeste de Porsche 924. Séduisante, relativement performante et agréable à conduire, elle réussie à se forger une belle réputation et trouve bon nombre de clients Américains sans cesse en mal de produits exotiques. Notez que Mazda à réussi aussi à le fiabiliser et qu'aux USA, malgré la crise te l'augmentation du prix à la pompe, le super reste très bon marché et peu taxé...et oui, il faut écouler les gourmands modèles Américains!
Renouvelée entièrement en 1986, la seconde génération de RX7 s'arrondit un peu mais conserve ses grandes lignes avec ses phares escamotables, signe des grandes GT des années 70/80. S'offrant maintenant un turbocompresseur, la plus puissante de la gamme flirte avec les 200 chevaux et un cabriolet s'invite au catalogue. Si elle reste marginale, ses ventes suffisent pour son image et plus fort encore, un modèle de course équipé d'un moteur rotatif remporte la victoire aux 24 heures du Mans 1991, un coup de pub incroyable!
C'est justement cette année qu'un tout nouveau coupé est présenté chez Mazda, une troisième génération de RX7. Le virage des années 90 est bien visible, la voiture opte pour un look "organique" très bulbeux. Amusant mais j'ai comme le sentiment que Chevrolet reprendra sa silhouette pour sa cinquième génération de Corvette en 1997, vous ne lui trouvez pas une flagrante ressemblance? C'est en réalité bien possible car au cours des années 90 c'est l’émergence des coupés sportifs Japonnais, ils pullulent et offrent pour moins cher des qualités parfois supérieures aux Porsche et Corvette...voir à même à Ferrari! Ils y gagnent en légitimité et plus personne ne les moque ni ne s'en amuse, ils finissent même par devenir le modèle à copier, une certaine ironie de l'histoire!
Ces formes adoucies vont bien à la RX7, elle conserve ses phares "pop up" et dissimule ses poignées de portes dans les montants pour épurer ses contours. Le hayon avec sa bulle vitrée est conservé et les feux se fondent dans le panneau arrière, on y retrouve les courbes voluptueuses des automobiles de cette époque. Bien proportionnée, la RX7 à un look bien travaillé à la fois simple mais efficace.
Dedans on découvre un habitacle traité comme une supersportive. Multiples cadrans, très large tunnel central, épaisse console avec de nombreux boutons et un équipement très riche. Le pilote et son passager sont allongés au ras du sol et les deux se posent la même question, alors, ça vaux quoi cet engin?
Et bien au moins le pilote à un privilège en 1991, il s'offre la seule voiture au monde avec un moteur rotatif de série! En fait il y en à même deux qui sont épaulés par deux turbos, l'ensemble affiche 249 chevaux. Mazda à voulu qu'elle ne soit pas trop lourde et avec 1310 kilos elle réussit à exploiter au mieux son fantastique potentiel. La RX7 est joueuse, vive et amusante, elle atteint le 0 à 100 en 5.6 secondes et abat le kilomètre départ arrêté en 25.6 secondes.
Excellent modèle, elle conservait un gros défaut, elle faisait mal aux finances. Chère, elle était en plus très gloutonne! En France, elle sera très peu vendue. Pourtant entre 1991 et 2002, il s'en sera écoulé 68.589 exemplaires, ce qui pour un beau coupé comme celui-ci est assez conséquent en terme de volume.
Elle sera la dernière de la série mais Mazda donnera suite au bloc "Wankel" sous la forme d'une berline incroyable la RX8.
Le modèle exposé date de 1995, il a été mieux vendu en Grande Bretagne et ne souffrait pas du surcoût de la conversion du volant à gauche. D'ailleurs le moyen le plus simple de s'en offrir une est d'aller de l'autre côté de la Manche où les prix sont imbattables. Mais attention, entre la corrosion et les modèles "tuningés" et convertis au drift, il ne sera pas aisé de dénicher une auto conservée d'origine. Dommage car ce coupé de caractère vaut vraiment un retour en grâce tant il était une réussite.