A Chantilly...
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Alfa Romeo 4C Spider."
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Lettre à Elise."
Le prestigieux blason d'Alfa Romeo devra s'ouvrir à une gamme plus populaire après la seconde guerre mondiale afin d'en assurer sa survie. Ce bouleversement se fera avec intelligence, Alfa Romeo y laissera subtilement son ADN dans la plus grande partie de ses modèles, ouf! Généraliste haut de gamme, c'est un peu pour moi le BMW Italien.
Pourtant les années 80 vont mettre à rude épreuve la marque, banalisation des lignes, finitions déplorables, arrivée de blocs diesels et passage à la traction avant, les Alfistes sont catastrophés!
Mais il faut continuer à faire rêver et on trouve toujours des jouets bien sympathiques dans la gamme, coupés et cabriolets GTV, Coupé GT et Brera et même une citadine Mito fort sexy et abordable. Enfin la 8C qui débarque en 2007 et qui va remettre le blason Italien au firmament, dieu quelle belle machine...
L'idée d'un petit coupé d'exception germe dans les esprits, une sorte de petite sœur de la 8C se prépare donc et arrive sur le marché en 2013, c'est la 4C. La 4C, c'est d'abord un look, de petite taille, elle se montre être une parfaite rivale de la Lotus Exige mais avec son charme "rital" en plus. C'est le centre de style Alfa qui la dessine, râblée, compacte et basse, elle ne laisse aucun amateur de belles automobiles indifférent. La partie avant calque le style Alfa, le pli en V du capot s'achève sur le fameux cœur de calandre. Des feux hauts perchés se positionnent sur le galbe généreux des ailes avants mais personnellement, le style "tuning" années 90 de leur réalisation me dépasse, je les trouve horribles! Et pour une fois, ce sont les Américains qui auront droit à des feux plus classiques et bien plus harmonieux. Toutefois, il semblerait désormais que le client puisse choisir, ce qui est le cas ici, pour moi c'est vite fait!
De profil le dessin est remarquable, très basse et courte, la ligne tombante du minuscule pavillon se poursuit sur une poupe relativement haute. Les flancs sculptés sont creusés généreusement pour créer une sublime entrée d'air au niveau des ailes. Ces dernières formant des hanches hautes et arrondies, quel coup de crayon! Allez un petit bémol, les rétroviseurs sont un peu "gras", leur mât certainement trop grand et épais aurait pu être mieux intégrés en se fixant plus haut.
La poupe est un délice, deux petits feux ronds issus de la Mito s'intègrent dans un bouclier si massif qu'à lui seul il fait un seul et unique élément de carrosserie du bloc arrière! Un diffuseur noir abrite les deux sorties d'échappement et le bout du hayon forme un petit et discret becquet. Ce hayon d'ailleurs laisse entrevoir une partie de la mécanique à travers sa lunette. En le soulevant, on découvre un petit coffre et juste derrière, le moteur...
Mais avant d'en parler, regardons à bord. Descendre est toujours une joie rare, on est posé au ras du sol et on y découvre une planche de bord spécifique à ce modèle. En revanche la réalisation est un brin cheap, certainement due à la chasse aux kilos. mais vu le prix de l'auto on espérait un peu mieux quand même. L'équipement aussi a été réduit au minimum, la 4C est comme une petite Lotus, une sportive légère et non une bourgeoise GT. Reste que cet intérieur orienté vers le conducteur est assez sympathique quoi qu'on en dise.
Allez, voyons un peu la fiche technique du moteur, après tout c'est l'essence même de ce jouet. Ici point de V8 mais un plus banal 4 cylindres en ligne positionné de manière transversale en position centrale arrière. Il s'agit d'un bloc déjà utilisé chez Alfa, le 1750 TBI qui est passé à l'aluminium pour gagner 22 kilos. 1750, un chiffe magique chez les Alfistes! Sortant 240 chevaux, il suffit largement à cette ballerine qui ne pèse pas 900 kilos. Dopé par un turbo et guidé par une boite séquentielle à 6 rapports, la petite bombe latine signée Alfa Romeo affiche des performances de premier rang. Le 0 à 100 est fait en 4.5 secondes et elle peut quasiment atteindre les 250 Km/h. En bonus un mode "DNA" vu aussi sur la Mito permet de sélectionner le type de conduite.
La belle Italienne verra quelques mois plus tard arriver une version Spider découvrable et comme sa commercialisation est toujours en cours, elle aura certainement droit plus tard à d'autres évolutions.
Vendue un peu plus de 50.000€ hors options, on en croisera assez peu, car si belle soit elle, elle trouve sur son chemin des Porsche d'entrée de gamme au nom bien plus magique, de quoi faire réfléchir. Et puis il y a aussi l'option Lotus, en fait c'est la valeur étalon et celle que "copie" la 4C. Ah oui, j'oubliais chez nous la tant attendue Alpine A110 qui ne lui fera pas du bien.
Mais son look ravageur sera décisif et moi je suis depuis le départ convaincu par sa ligne, incontestablement si j'en avais eu les moyens, je m'en serais offert une...mais rouge où en jaune même si le blanc de ce modèle exposé lui allait finalement assez bien.