A Retromobile...
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Mercedes-Benz CLK GTR."
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Un peu plus près des étoiles."
Fidèle à sa tradition, Mercedes propose sans cesse dans sa gamme une multitude de dérivés coupés et cabriolets et ce de toutes les tailles. En 1997 arrive la CLK, un drôle de modèle car sous l'allure d'une Classe E se cache la base d'une plus étroite Classe C. Le style fort classique n'en demeure pas moins élégant même si certains ont toujours eu du mal avec ces quatre feux ronds faussement néo-rétro. Le coupé tricorps assez arrondi reste harmonieux, la calandre chromée est toujours présente mais se passe de son épais encadrement, en revanche l'étoile est encore présente au sommet du capot.
Aucune surprise en franchissant la portière, on entre en territoire connu. En masquant le logo au centre du volant, tout le monde aura reconnu l'univers Mercedes. Une ambiance classique, austère mais d'une grande qualité d'ensemble. Comme toujours il faut savoir bourse délier pour rouler dans un modèle digne de la marque car de base l'équipement est assez pauvre (pour un coupé de ce standing) et les sièges en tissu font tache. Le passage par quelques options "obligatoires" est indispensable et alourdit encore la facture déjà bien relevée.
La gamme de moteurs était aussi assez vaste mais exclusivement constituée de blocs essence. On débutait avec un fort timide quatre cylindres en ligne 2.0 litres de 136 chevaux pour culminer avec le V8 de la CLK 430 fort de 279 chevaux.
Le préparateur Allemand AMG travaille en étroite collaboration avec Mercedes depuis la fin des années 60, il finira par devenir le partenaire officiel de la marque à l'étoile dans les années 80. AMG développe les modèles haute performances et la CLK aura aussi droit à sa version. La CLK 55 AMG hérite donc du V8 mais dont la cylindrée passe de 4.3 à 5.4 litres, sa puissance en ressort fortement augmentée, elle affiche désormais 347 chevaux.
La CLK 55 AMG est le fleuron de la gamme, et sous son allure ultra discrète, elle cache rudement bien son jeu la bougresse. A part quelques petits éléments très discrets de carrosseries et des jantes un peu plus grandes, il est quasiment impossible de la différencier des autres au premier regard. La formule 1 lui offrira une place de choix en devenant l'espace de quelques années le "pace car" officiel du championnat.
Mais des créations AMG, on trouve bien plus dingue et bien plus exclusif. En 1997, Mercedes qui court en catégorie GT aux 24 heures du Mans doit faire homologuer un certain nombre de modèles civils. Et oui, pour les Groupe B, c'était 200 exemplaires, pour la catégorie GT, c'est seulement 25 modèles.
La CLK GTR est donc prête pour 1997 et les 25 bolides destinés à la route sont mis en vente. Mais on va être honnête, à part les feux avant et arrières, la calandre, le volant et quelques accessoires dans l'habitacle, il n'y a rien de commun avec une CLK, même le modèle 55 AMG. La voiture est dessinée comme un modèle de course, très basse, ultra large et habillée d'éléments aérodynamiques en carbone, elle est "percée" de multiples prises d'air, écopes et éléments d'appui afin de lui apporter un maximum de stabilité à vive allure.
Dedans en revanche, c'est une ambiance cosy, voir chaleureuse que l'on découvre, mais on y entre pas de n'importe quelle manière, il faut faire basculer vers le haut une porte à élytre, ça fait toujours son petit effet. On trouve de beaux habillages comme du cuir et du carbone mais aussi une étonnante sellerie "écossaise" rappelant celles des 300 SL et SLR de l'époque. La planche de bord évoque même celle de la CLK "normale" on l'on peut faire installer un autoradio et des éléments de confort...mais franchement, on est à des années lumière du coupé luxueux de votre dentiste.
Car c'est à l'arrière que se tapi la mécanique satanique et là adieu le "petit" V8 et bienvenue au V12 6.9 litres revu par AMG. Pour y accéder, il faut déposer toute la partie arrière de la carrosserie fixée par des crochets. Ce bloc perd 30 kilos face à celui qui est monté dans la SL 600, il passe aussi de 394 à...612 chevaux! L'ensemble est relayé par une boite automatique séquentielle à 6 rapports.
Toute la partie châssis est spécifique, elle est en carbone pour un gain de poids inégalable. Tout est dérivé directement du modèle de piste et là encore il n'y a pas la moindre pièce commune avec la CLK "civile". C'est une fusée astronomique qui vous place sur orbite, sûr que Thomas Pesquet trouverait ses aises à bord! Avec 1545 kilos, elle accélère de 0 à 100 en 3.2 secondes et en moins de 10, elle atteint les 200 Km/h. Quand à sa vitesse maxi, elle atteint les 320 Km/h, stratosphérique pour une automobile homologuée pour route car n'oubliez pas, nous sommes en 1997 et la Bugatti Veyron n'existe même pas encore en dessin!
Vendue à l'époque l'équivalent de 1.7 millions d'Euros, la CLK GTR ne sera qu'une série limitée à 25 exemplaires. Ces voitures ont aussi des exigences de diva car pour l'entretien et les réparations, il faut faire venir d'Allemagne un "staff" spécifique à chaque intervention!
Oui c'est sûr, ce n'est pas tous les jours que vous pourrez avoir le privilège d'en voir une ni même à la réunion mensuelle de votre village. Retromobile est une raison de se déplacer car voir autant de voitures aussi exceptionnelles dans ces halls est unique en France, d'ailleurs cette année il y en avait même deux d'exposées!