A Ingolstadt...
Que ceux qui redoutent de voir toute la saga A4/A6 et autres SUV se rassurent, ils ne ont pas présents...
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Audi 100 CD "C3"."
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Le tournant des années 80."
On peut dire qu'en ce début des années 80 Volkswagen à réussi son coup. D'un côté la marque populaire à réussie à sortir de la monoculture de sa Coccinelle en construisant une gamme solide faite d'une Polo, d'une Golf au succès considérable et d'un Passat qui se vends bien aussi.
Du côté de chez Audi, la branche de luxe de VW, on a aussi imposé une gamme solide qui séduit, le coupé GT et la Quattro tirent vers le haut la marque et il ne manque juste qu'une chose, une personnalité un peu plus affirmée.
Au sein du groupe les finances sont au vert et pour renouveler une Audi 100 en fin de carrière, on compte présenter une voiture qui se montre et qui n'aura plus aucun complexe à chatouiller les deux autres ténors teutons que sont BMW et Mercedes.
C'est au salon de Francfort 1982 que la grande berline débarque et on imagine le regard stupéfait des visiteurs. Car si aujourd'hui on ne prête plus attention à sa ligne, il faut imaginer qu'e 1982 elle était révolutionnaire et sortait complètement de ce qu'Audi avait pour habitude de commercialiser.
Ce qui frappe c'est son aérodynamisme, très profilée, elle gomme chaque angle et devient douce comme un savon. Mais attention, elle n'est pas "molle" non plus.
La berline à grandie, elle mesure 4.79 mètres, elle s'allonge de 11 centimètres (oh, la voiture voyons!) et s'élargit aussi au bénéfice de l'habitabilité. L'avant est visuellement arrondit, pourtant elle dispose de phares en trapèze bien géométriques mais des clignotants orange courbés adoucissent son regard. La calandre est toujours en plastique noire avec ses quatre anneaux au centre. Le pare-choc est en plastique noir aussi avec un bavolet couleur caisse. mais le bloc avant n'est plus droit, ils est légèrement courbé tout en offrant une pointe légère. Le capot est toujours peu ouvragé et reste presque lisse. mais ce dernier se poursuit jusqu'à la baie de pare-brise et remonte légèrement pour dissimuler en partie les bras d'essuie-glace. D'ici, on découvre que le travail des ingénieurs a été très poussé. Le pare-brise est très incliné et collé, il ne dispose plus de joint, les rétroviseurs sont noyés dans les montants de portes et les vitres sont affleurantes, elle sera l'une des premières voitures de série à offrir cette innovation. Le pli qui ceinture la caisse est assez haut, au niveau des poignées de portes, plus bas sont installées de larges baguettes au profil arrondit. Les montants de custodes arrières sont inclinés et assez fins. Ah oui notez aussi les enjoliveurs de roues aux formes de flasques dessinés pour un meilleur coefficient de pénétration dans l'air ainsi que de nombreux carters sous la caisse et derrière la calandre pour mieux canaliser les flux.
La poupe est haut perchée mais ses angles sont moins vifs que jadis. Les épais blocs de feux débordent sur les ailes mais adoptent aussi des rondeurs rassurantes. Un pièce de plastique noire sépare les feux et supporte la plaque d'immatriculation, mais sur les versions hautes de la gamme. Comme pour l'avant, un bouclier synthétique foncé est installé et parcours le porte à faux arrière, visuellement il forme une ceinture avec les baguettes latérales qui entourent la voiture. Une jupe ton carrosserie est installée en dessous afin d'en alléger la silhouette. Au passage, je trouve que l'Opel Omega vendue à partir de 1986 lui ressemble beaucoup! au final, l'Audi 100 "C3" offre un CX remarquable de 0.30.
L'habitacle bénéficie lui aussi d'un traitement moderne, on aurait pu redouter que tout le budget soit passé à l'extérieur, ce n'est pas le cas. La massive planche de bord en plastique moulée d'un bloc étonne encore aujourd'hui, oui, elle date de 1982! Pourtant elle fait toujours contemporaine. Elle est massive mais donne aussi le sentiment d'en avoir pour son argent. Une large console centrale supporte quelques basculeurs, la radio, les commandes de ventilation et les aérateurs. Le bloc d'instrumentation en forme de trapèze impose un standard qui va durer 30 ans, il regroupe derrière sa vitre une série de compteurs ronds pour une visibilité parfaite et une lecture instinctive. Le volant à 4 branches est si épais qu'il anticipe l'arrivée de l'airbag, mais ils étaient tout aussi imposants chez Mercedes!
Spacieuse, offrant un coffre géant, la berline 100 troisième génération frappe et fait envie. En revanche si le prix de l'entrée de gamme est élevé, l'équipement est "cheap"! Il faut passer aux gammes supérieures pour accéder à un certain standing mais le prix explose, de ce côté l'Audi 100 n'était pas mieux placée que Mercedes et BMW, elle faisait jeu égal.
Fidèle à la traction avant, elle perpétue ce type de transmission tout comme ses soubassements en grande partie conservés de la version précédente. Les moteurs sont au lancement des 4 cylindres essence et diesel. C'est un modeste 1.8 litres qui ouvre la gamme et il affiche 75 chevaux, il est suivi par un 5 cylindres 1.9 litres de 100 chevaux et enfin un 2.1 de 131 chevaux. Les diesels sont des 2.0 litres de 69 et 87 chevaux pour la version turbocompressée.
Audi va donc laisser des cartouches dans son chargeur afin de distiller au fil des millésimes de quoi alimenter la presse et attirer sans cesse l'attention sur son modèle phare. Ainsi on découvre en 1983 un break au style détonnant et nommé "Avant". Sa lunette arrière inclinée en fait presque un break de chasse et son allure séduit énormément, c'est une des premières voiture à trouver des clients qui achètent un break non pas pour son utilité mais pour son look! On propose au même la version luxueuse qui prends l'appellation de 200. Ses phares avants sont allongés et affinés, le bouclier spécifique se voit greffer les clignotants et les feux de brouillard. L'arrière adopte un enjoliveur translucide orangé et rouge qui entoure la plaque d'immatriculation simulant un large bandeau lumineux discontinu. A bord c'est le grand jeu, sellerie et habillages en velours de qualité, climatisation, ordinateur de bord, vitres et rétroviseurs électriques et de nombreuses petites attention, un véritable vaisseau amiral servi par les mécaniques les plus hautes de la gamme 100, à savoir le 4 cylindres 2.1 136 chevaux et une version turbocompressé de 182 chevaux disponible en transmission intégrale Quattro.
Car c'est en 1984 qu'arrive la version Quattro dans la gamme 100. Rien ne la distingue visuellement mais elle offre une tenue de route fantastique et surpasse sur chaussée glissante toutes ses rivales. Si elle n'est pas destiné à se vendre en masse, elle est le modèle sur lequel est braqué les projecteurs et qui en fait l'une des meilleures berlines du monde à cette époque.
Une version turbocompressée essence est livrable en 1986, une 2.2 litres de 165 chevaux.
En 1988 la gamme est légèrement revue, à l'extérieur on ne remarque que les poignées de portes désormais encastrées et issues de la berline 80 et la malle arrière qui place son bouton d'ouverture à droite de la plaque de police et orne le dessus des quatre anneaux. A bord en revanche la planche de bord, portant pas démodée, est inédite. Elle s'offre une forme de vague qui "glisse" au dessus de la console centrale. Ce mobilier élégant était plus harmonieux que les planches de bord en "béton armé" offertes chez BMW et Mercedes. Les aérateurs changent d'emplacement et la console centrale est elle aussi repensée. d'ailleurs, son allure n'est pas sans rappeler celle adoptée chez Porsche!
La valse des moteurs reste cependant mineure même si une partie est légèrement revue, tout comme la gamme des finitions. En 1989 arrive le fameux système "procon ten" qui recule la colonne de direction en cas de choc, ah cette fameuse pub où une Audi 80 est détruite contre un rocher, fallait oser! Puis l'airbag fait son apparition en option. A l'aube des années 90, la sécurité est devenue un axe majeur chez les constructeurs et une demande massive chez les clients, un bien au vu du nombre de morts qui diminuent fortement sur les routes.
En 1990 elle arrive à son terme mais offre un dernier cadeau, un bloc diesel TDi qui va marquer son histoire. Fort de 120 chevaux, il ouvre la voie des diesels modernes qui se montrent parfois plus vivants et vigoureux que des moteurs essence. Tous les constructeurs vont s'y mettre et oublier les mécaniques au sans plomb...sans doute une erreur. Ces moteurs si évolués, si technologiques vont révéler plus tard leur fragilité et causer des pannes dont le prix des réparations était insoupçonnables, un véritable piège.
En 1991 sa carrière s'achève pour laisser place à une quatrième génération. Audi va en vendre 1.097.877 exemplaires dont une grande partie...en Chine jusqu'en 2004!
Ce modèle présenté ici au musée date de 1983, c'est une "CD" à moteur 5 cylindres 2144 Cc affichant 136 chevaux, le sommet de la gamme à l'époque. Et comme vous le constatez, ni jantes alliage, ni vitres électriques...ni même rétroviseur à droite, la politique des option était déjà en marche.