A Wolfsburg...
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Volkswagen Golf II GL."
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Transition douce."
Il y avait une part de risque en lançant en 1974 une compacte à moteur transversal avant de la part de Volkswagen dont les habitudes étaient jadis au tout à l'arrière. Mais le dessin réussi de Giugiaro, les qualités du modèles, sa robustesse et le mythe que sera la version GTi en feront la compacte Européenne de référence. Avec plus de 6.7 millions d'exemplaires produits sur une dizaine d'année, elle prouve qu'il y avait bien une vie à côté de la Coccinelle.
On a du se creuser les méninges dans les bureaux d'études au moment de son renouvellement, finalement le choix se fera dans la continuité, une transition douce pour ne pas faire passer les clients à la concurrence. Mais cette fois le styliste n'est plus Italien mais Allemand, il s'agit de Herbert Schäfer.
Nous sommes dans la première partie des années 80 et la catégorie est en ébullition, ces modèles devenus matures remplacent dans de nombreux foyers les longues et encombrantes berlines à coffre. Tous les généralistes en proposent...et s'inspirent de la Golf. La nouvelle génération est dévoilée à Francfort en 1983. C'est la star du constructeur qui joue très gros avec son best seller. Les risques ont été limités, la golf deuxième génération reprends les lignes de la première en plus adouci, faisons ensemble le tour du propriétaire.
De face on retrouve un avant identique, un ensemble constitué d'une calandre plate en plastique noire où l'on retrouve des phares ronds qui semblent bien désuets en 1983. Un bouclier synthétique est fixé en dessous dans lequel sont logés les clignotants, bref ce sont quasiment les mêmes autos.
La vue latérale met en évidence cette continuité, le capot à la même inclinaison, la forme des vitres et du montant de custode arrière sont similaires et les lignes et plis horizontaux sont à la même place. Seul la disposition des baguettes diffère, elles sont en partie basse sur le nouvel opus tout comme la vitre de custode arrière qui prends une classique forme triangulaire. On retrouve les bordures d'ailes marquées et on a même conservé la pièce en plastique pour protéger les impacts de gravillon à l'arrière. Les poignées de portes sont au même endroit ainsi que la disposition des rétroviseurs. Seul le porte à faux avant est un peu plus grand et des gouttières en plastique plus larges encadrent le pare-brise.
C'est finalement l'arrière qui est le plus modifié. Ce qui saute aux yeux ce sont les feux, fini les blocs rectangulaires ce sont désormais des ensembles en forme de trapèze. La hayon n'a plus sa forme creusée et descends plus bas, entre les optiques, la plaque d’immatriculation est maintenant insérée. C'est incontestablement sous cet angle que la nouvelle Golf évolue le plus et se fait remarquer.
C'est le même constat qui s'impose en ouvrant la porte, le sentiment de montrer...dans une Golf. On y retrouve le même bloc rectangulaire où sont logés les instruments, les divers boutons ainsi que les commandes de chauffage et l'emplacement pour l'autoradio. Seule la boite à gants est disposé plus bas face au passager. Les garnitures de portes sont en revanche modernisées, elles sont préformées et nettement mieux agencées, on note sur ce détail une véritable montée en gamme. Les sièges sont aussi plus épais et montrent que la Golf est une véritable petite berline faite pour affronter elle aussi les longs trajets. D'ailleurs elle passe de 3.70 à presque 4 mètres de long au profit d'un habitacle plus vaste.
Proposée en 3 et 5 portes au départ, elle conserve le cabriolet de première génération à ses côtés. Son autre atout sera une gamme très large faite d'un vaste choix de motorisations. Le petit 1.3 litres essence de 55 chevaux assure l'accès à la gamme et offre un prix attractif. Mais cette version au souffle coupé et à l'équipement minimaliste est un prétexte pour afficher un tarif d'entrée attirant, un leurre. Les blocs 1.6 litres 75 chevaux et 1.8 litres de 90 chevaux sont les mécaniques qui collent le mieux à la compacte Allemande mais ce que les amateurs attendent le plus, c'est la relève de la version GTi.
Elle arrive quelques mois plus tard et conserve le même moteur 1.8 litres à injection de 112 chevaux. Plus grande et donc plus lourde, elle va au départ décevoir mais se rattrapera ensuite avec des évolutions bien plus intéressantes. La mode du diesel poussera Volkswagen à produire une version presque sportive de sa GTD. La tonique motorisation turbo diesel de 70 chevaux va elle aussi lancer une course à l'armement qui culminera dans les années 90 délaissant l'évolution des mécaniques essence, un tort!
Viendront les versions GTi 16 soupapes de 139 chevaux et un inédit modèle "Syncro" à 4 roues motrices. N'oublions pas la G60 à compresseur de 160 chevaux mais aussi la plus rare Rallye au look déluré où bien encore la "Country" à 5 portes anticipant sans doute trop tôt la mode des SUV. Enfin la Jetta est elle aussi reconduite, cette version 4 portes à coffre se vendant très bien à l'étranger.
C'est une de ses force à la Golf, l'export. Elle est fabriquée en Allemagne évidemment mais aussi en Belgique, Yougoslavie, Afrique du Sud, Mexique et aux Etats-Unis.
En 1987 un restylage lui ôte ses déflecteurs avant fixe et lui apporte des pare-chocs plus enveloppants. Un Logo VW est ajouté à l'arrière sous la plaque d'immatriculation. L'habitacle est légèrement dépoussiéré et l'équipement revu à la hausse. Elle poursuivra ainsi sa carrière insolente jusqu'en 1992 où une troisième génération beaucoup plus moderne lui succède.
Valeur sûre de la marque, la Golk "MKII" se vendra aussi bien que la première à 6.4 million d'exemplaires, des chiffres qui ont sans doute agacé la concurrence qui proposait au fond des modèles intrinsèquement plus réussis...mais ne portant pas le nom légendaire de la golf. Car dans les faits, la plupart des acheteurs ont signés pour acquérir un nom plus qu'une voiture. Une réalité qui est toujours autant présente aujourd'hui tant la Golf semble être la référence des compactes dans bien des esprits.
Cette "GL" rouge 5 portes de 1983 dispose du bloc 1595 Cc de 75 chevaux. Sa teinte égaye un peu l'ensemble mais sa présentation martiale de l'habitacle n'inspire pas à sauter en string dans une piscine remplie de champagne. Pourtant elle respire le sérieux et transpire la solidité comparé à ses rivales du moment, c'est sans doute l'une des recettes de son immense succès.