A Retromobile...
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BMW 507 Roadster."
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Cœur de roadster."
L'expérience de l'Isetta n'aura pas répondu aux espérances de BMW qui relance en 1952 son secteur automobile. Ses grosses 501/502 ne sont pas non plus les voitures haut de gamme que recherchent une clientèle aisé dans les années 50, moment où le style change considérablement et calque l'univers Américain et son monde en technicolor. Deux solutions, soit persévérer et peut être enfin trouver le modèle qui va faire vraiment démarrer en masse les ventes de voitures, soit se center sur le monde des deux roues et des moteurs d'avions. La première solution est retenue mais avant de vendre en masse, peut être faut il un modèle qui attire positivement l'attention...même s'il est hors de prix.
C'est de l'autre côté de l'Atlantique que l'aventure Allemande va prendre une nouvelle direction grâce un importateur de voitures Européennes qui à ouvert un garage à New York. Cet homme d'origine Autrichienne à immigré aux USA pour fuir la guerre. Influent, il va mettre en branle ses réseaux ainsi que son intuition pour séduire une clientèle aisée qui souhaite acquérir des voitures "exotiques" de luxe. Cet homme, c'est Max Hoffman. Il à compris que les nantis d'outre Atlantique ne voulaient pas rouler dans ces "vulgaires" paquebots d'aciers recouverts de chromes, ils préfèrent nettement une petite assiette de noix de Saint Jacques sur son lit de poireaux à un gros hamburger et ses grasse frites.
Hoffman va donc "dicter" à certaines marques une sorte de cahier des charges pour les séduire, il est donc un peu le père de la Porsche 356 Speedster, de la Mercedes 300 SL "papillon", de l'Alfa Romeo Giulietta Spider où encore de la Jaguar Type E, ah oui, il avait assurément du goût!
Il va contacter la moribonde firme BMW pour qu'elle se lance dans la construction d'un modèle sportif décapotable. C'est lui qui va valider le choix du designer Allemand Albrecht Goertz, un dessin magistral d'une exquise finesse. Avec un V8 sous le capot, Hoffman est assuré de son succès en Amérique, la BMW 507 est sous la forme d'un prototype quasi définitif en 1955 dans un grand hôtel de Manhattan puis au salon de Francfort.
Il est évident que la voiture fait l'unanimité, sa ligne est d'une rare beauté et tranche avec les grasses berlines 502 à la forme de loukoums fondus au soleil.
Il n'y a rien à jeter sur la 507, ses phares ronds placés au bout de ces ailes charnues encadrent une calandre fine formée des deux haricots maison s'étirant en largeur. Le très long capot joliment ouvragé avec cette fausse mais fine entrée d'air laisse augurer une mécanique raffinée. Les longues ailes avant sont sujettes à une petite coquetterie sous la forme d'un extracteur chromé orné du blason BMW, le genre de petit détail qui tue et qui est la signature de la 507.
C'est aussi de profil que l'on reste bouche-bée par son allure, la ligne "Bottle Coke" frise l'extase, c'est aussi sans doute aussi le fait que Albrecht Goertz était un élève de Raymond Loewy, un des pionnier de cette figure de style.
L'arrière nous gratifie de petits ailerons formés par ces excroissances d'ailes, le couvercle de malle arrondit avec son superbe éclaireur de plaque brillant laisse entre les deux place à deux paires de feux posés sur une platine chromée.
A bord, le luxe de ce roadster respire le bon goût, la planche de bord ton caisse est agrémentée de touches couleur ivoire assorties au volant en bakélite et au levier de vitesses, c'est divin! Les garnitures en cuir recouvrent sièges et garnitures de portes équipées de discrets vide poches occultant, rien n'a été oublié pour que chaque détail ai son importance.
Le moteur est donc un V8, voilà qui ne pouvait pas plus faire plaisir aux Américains. C'est celui de la berline 502, un bloc de 3168 Cc qui affiche 165 chevaux. Capable de dépasser les 200 m/h, la 507 est un véritable roadster à la fois puissant, luxueux et confortable, bref, sans aucun doute l'une des voiture les plus désirable en ce milieu des années 50. Mais seulement voilà, la 507 devait être au départ affichée moitié prix de la Mercedes 300 SL au prestige bien supérieur. Chère à fabriquer, il sera impossible d'arriver à la proposer à ce tarif si bien que son montant final sera très (trop) proche de la 300 SL.
Ce prix prohibitif sera la cause de son échec commercial, vendue jusqu'en 1959, elle ne séduira que 252 clients, imaginez un peu! Elvis Presley s'en achètera une lors de son service militaire en Allemagne! Blanche, il la fera repeindre en rouge avant de la faire rapatrier aux USA où elle sera finalement offerte à Ursula Andress. Mais notre Alain Delon national et même Jean Marais en achèteront une. D'ailleurs dans "Fantomas" il en pilote une gris foncé.
Mais même le "King" n'arrivera pas à faire quoi que ce soit sur ses ventes et la 507 reste l'une des plus rares autos prestigieuse de cette époque. Elle ne restera pourtant pas oubliée car en 2000, la Z8 en sera une sorte d'évocation moderne et tout aussi séduisante. C'est aujourd'hui aussi une sorte d'alternative aux "frustrés" qui ne pourront pas s'offrir la 507 originelle dont la cote atteint discrètement des sommets.
Paradoxalement, ses ventes anecdotiques auront un effet positif sur l'image de la marque, et la 507 sera sans doute la voiture qui va redorer l'image de BMW et motiver encore un peu plus les ingénieurs à trouver le modèle à succès qui tarde tant à venir, patience, elle arrive...