A Sinsheim...
"
Plymouth Satellite."
"
Mise en orbite."
Le mouvement "Muscle car" est à son apogée en 1970, c'est étonnant car si la mode fait un carton aux USA, elle semble inconnue en France. Certes l'Europe lance un certain nombre de coupés populaires mais dont la puissance semble être secondaire, le look passe avant ainsi que le prix et le coût d'entretien. La plupart reposent donc sur des bases de berline et héritent de leur modestes mécaniques, la plupart à 4 cylindres. Aux USA, point de "Muscle car" sans 6 cylindres en ligne où V8, ici c'est bien différent...et le carburant est "sensiblement" meilleur marché.
La Mustang va y venir alors que ce n'était pas au départ sa vocation puis elle sera suivie par un bon nombre de modèles, chaque grand constructeur proposant ces énormes coupés bourrés de couple et capable de faire fondre un train de pneus à la moindre grosse accélération, burn!!
Chez Plymouth, on va sa faire plaisir, et grandement! En 1968, la Road Runner affole le public et va proposer des mécaniques délirantes dont le V8 pouvait afficher 435 chevaux! Mais l'histoire va devoir faire redistribuer les cartes, d'ici quelques années, la crise énergétique et l'augmentation brutale du baril de pétrole va mettre fin à ces modèles.
En attendant, les coupés Plymouth pullulent, Road Runner, GTX et Satellite Sebring constituent une belle offre qui en 1971 unifient leur lignes. Ce qui marque le plus dans leur dessin c'est la boucle chromée qui fait office de pare-choc/calandre, il n'est pas impossible que Renault s'en soit inspiré sur son duo R15/17! Mais pour le reste, elle reste bien une voiture d'une autre galaxie de par ses dimensions et ses moteurs énormes et voraces.
Le long capot est ici un exercice obligé, il y a du monde à loger dessous. La vue latérale nus offre un avant aminci par l'absence de pare-chocs débordant sur les ailes. Pare-brise incliné et forme remontante des vitres dont celle de derrière qui dessine une épaisse custode donnant du muscle à cette partie.
J'ai juste un petit regret à l'arrière où je trouve que la lunette manque d'inclinaison et brise un peu l'harmonie générale. Une poupe franchement fastback lui aurait donné plus de "corps" à mon sens. Un grand couvercle de coffre sobrement dessiné prolonge l'auto et les feux sont logés dans une épaisse ornementation chromée faisant guise de pare-choc.
L'intérieur se monstre vaste mais comme les voitures de l'époque, et surtout les Américaines, il fallait se contenter d'une banquette avant lisse. Oubliez le moindre maintient et seul une ceinture vous fera rester dans l'axe du volant au premier virage un peu rapidement exécute.
Disponible avec un six cylindres en ligne et des V8, le catalogue propose toute gamme de Satellite, un catalogue d'option énorme permet de personnaliser sa voiture et de faire aussi considérablement gonfler considérablement la facture, les "premiums" Allemands s'en sont certainement inspirés ensuite. On choisis son moteur mais aussi sa boite de vitesses, bref, quasiment chaque modèle est à la carte avec ce nombre quasi infini de combinaisons, une grande spécialité Américaine initiée par la Mustang.
Toutefois ces modèles hautes performances causeront de nombreux accidents si bien que les assureurs se montreront réticent à prendre en charge ces modèles. Les primes exigées obligeront les constructeurs à proposer des modèles d'entrée de gamme au look suggestif mais aux puissances limitées et qui deviendront dès 1973 inavouables.
Oui, 1973, un cataclysme aux USA, l'embargo pétrolier, la crise énergétique, voilà qui va déstabiliser considérablement le monde de l'automobile aux Etats-Unis. L'Amérique va devoir changer car ses voitures énergivores vont être cannibalisées par les modèles Asiatiques où Européens bien plus sobres. C'est la fin de l'ère des "Muscle cars", les constructeurs les conservent au catalogue mais imposent des motorisations sévèrement castrées. L'offre affiche toujours des V8 aux cylindrées gargantuesques mais aux puissances ridicules!
Il faut cibler une autre clientèle, la philosophie de ces modèles évoluent la Satellite Sebring devient "Plus". "Plus" pour plus de confort, plus de bourgeoisie, plus d'équipements histoire de faire oublier une vélocité oubliée.
Cet exemplaire de 1972 au bloc V8 5.2 litres affiche une puissance de 280 chevaux. Sans doute une erreur de la fiche technique car elle serait en réalité de 150 chevaux SAE.