A La Ferté Vidame...
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Citroën Axel 11R."
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[size=150]Un visa pour la Roumanie.[/size]"
Longtemps Citroën aura eu des "trous" dans sa gamme, des écarts entre les modèles qui laissait libre champ à la concurrence. L'Ami 6 combla celui entre la 2CV et la DS mais on va retrouver dans les années 70 le même écueil. La 2CV hors d'âge doit être épaulée par une citadine moderne, elle fleurissent partout en Europe et prospèrent, c'est l'ère de la deuxième voiture dans les foyers, elle est principalement destiné à Madame qui s'émancipe.
Collaborant avec Fiat, Citroën à préparé une petite citadine reprenant les solutions de la Fiat 127 qui rencontre un vif succès. Mais nous sommes en plein marasme économique, Citroën connaît sa seconde crise majeure et est absorbée par Peugeot. Les projets sont gelés, celui de la petite voiture urbaine oubliée.
Conscient qu'elle est indispensable, Peugeot trouve une solution, cloner sa 104, la mini Citroën devient la LN. Tandis que Citroën reprends des couleurs, on songe à vendre le projet de petite voiture entamé dans les années 70 à un autre constructeur. Tout était prêt, la voiture développée et dessinée, ne restait plus qu'à monter l'usine et la produire. Citroën à l'idée de voir ce qui se passe derrière le rideau de fer et rencontre le Président...disons dictateur Roumain Nicolae Ceaușescu. L'homme est intéressé et accepte de construite dans son pays cette petite voiture. Il y a déjà Dacia qui est lié à Renault et qui fabrique à tour de bras ses anciennes R12 rebadgées.
La Citroën prends le d'Oltcit. La moitié des modèles sera vendue sur place et prendra le non d'Oltcit Club et pour l'export ce sera celui de Citroën Axel. Toutefois il n'est pas question de l'importer en France. Le retard est considérable si bien que la voiture est présentée en 1982. Si la voiture n'a rien de choquant dans le paysage automobile Roumain de ce début des années 80, elle est loin d'être en revanche un prix de beauté. L'Otcit est une sorte de Visa 3 portes haute sur pattes pour affronter les routes souvent détériorées de l'Est de l'Europe. Elle se montre en revanche spacieuse, lumineuse et son bicylindre dérivé de la Visa en fait une auto increvable et économique à défaut d'être passionnante à conduire.
Pourtant, et contre toute attente, elle est intégrée au catalogue Citroën en France pour 1984. Une surprise, Citroën pensant que son prix affiché pouvait en faire un modèle à grande diffusion ne coûtant par grand chose à produire. C'est sûr, les clients ne se sont pas bousculés pour voir cette nouveauté en concession, une voiture que les vendeur avaient sans doute beaucoup de mal à promouvoir...fallait être bien motivé!
Hors d'âge car le projet remontait plus de 10 ans en arrière, l'Axel avait le handicap principal d'avoir un physique pour le moins compliqué. Faite de pièces de récupération de la gamme, cet assemblage au look de Visa 3 portes n'avait absolument rien pour séduire. On pouvait espérer une bonne surprise à bord...sauf que là encore on plongeait dans un univers très singulier et typiquement Citroën. L'influence de la Visa est très prégnant même si c'est encore différent. On trouve une nouvelle solution "satellitaire" faite de commodos rotatifs à droite et à gauche du combiné et des boutons qu'il faut atteindre en passant la main à travers le volant monobranche. A défaut d'être beau, c'est original et vous me connaissez, moi je suis fan! Mais rassurez-vous, si nous étions en 1984, je l'aurais été nettement moins!
Pour sa version Française, pas de bicylindre, l'Axel n'est proposée uniquement avec des moteurs 4 cylindres allant de 57 à 63 chevaux. Différents niveaux de finitions étaient proposés, la "TRS" étant la plus attractive avec ses jantes alliage et même des vitres électriques! Alors si on faisait abstraction de sa ligne et de son architecture intérieure, l'Axel cachait quelques qualités bien pragmatiques. Habitable, confortable, freinant bien, assez bien équipée, frugale, passe-partout, le tout vendu à un tarif plancher, l'Axel était loin d'être un choix idiot, une sorte de Dacia Logan avant l'heure...trop en avant. Imaginez, elle était affichée moins chère qu'une 2CV!
Citroën n'avait pas tout maîtrisé et l'Axel va souffrir de défauts de fiabilité. Mal construite, elle partait en brioche comme aurait dit mon père, le moteur, pourtant fiable à l'origine, souffrait de son nouveau positionnement, les pneus Roumains étaient catastrophiques et le vieillissement prématuré des sièges et de la peinture en faisait une sorte d'auto biodégradable.
Sa mauvaise réputation fait honte à Citroën qui à du mal à en faire la promotion, on la laisse en concession, un peu cachées en retrait, jusqu'en 1990, année où elle est définitivement retirée du catalogue. Un peu plus de 28.000 Axel seront vendues, ce qui est un bide. L'AX fera oublier cette bérézina et Citroën ne voulait plus en entendre parler.
Oubliée, elle est aujourd'hui une curiosité que certains collectionneurs (piquousés au double chevrons) cherchent à mettre dans leur collection de "bêtes curieuses". Il y en avait très peu sur ce rassemblement et ce modèle gris métallisée venait directement d'Italie.