A Automedon...
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Mercedes 280 SE."
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World of tanks."
Faisant partit des marques les plus exclusives au monde dans les années 30 et 40, Mercedes n'avait aucun complexe face aux modèles les plus prestigieux du moment. Que ce soit dans le domaine du luxe que dans celui du sport avec les fabuleuses "SSK" à compresseur.
La seconde guerre mondiale devra orienter l'étoile vers des modèles moins élitistes, plus abordables, toutefois une gamme assez large laissait place à d'onéreux cabriolets et des berlines haut de gamme de grande qualité.
La Classe "S" moderne entre en scène en 1962, elle impose ses règles assez simples mais loin d'être simplistes. Une voiture imposante, statutaire faite de gros moteurs et à la finition sans faille. Le tout est emballé avec une grande discrétion en se calquant sur le reste de la gamme. Quasiment en même temps est dévoilé la fabuleuse "600", une sorte de "Mega Classe S" qui cache derrière une ligne discrète le meilleur de la marque Allemande. Cette voiture ultra haut de gamme valait une fortune et était considérée tout simplement comme la meilleure automobile au monde. Pour tout ceux qui l'ont eu entre les mains, elle écrasait en tout points une Rolls Royce comparable! Seul l'exclusivité de l'Anglaise et sa fabrication à la main pouvait faire la différence mais dans le fond, elle ne lui arrivait pas à la cheville.
Mais laissons de côté ce modèle pour reparler de notre Classe "S". En 1972, une toute nouvelle génération débarque en concession, elle est fidèle à l'esprit du modèle. Une ligne presque passe partout mais identifiable au premier regard mais une voiture bien dessinée qui arrive malgré des dimensions imposantes à rester assez fine. C'est le styliste Français Paul Bracq qui en sera le créateur. La Classe "S" dite "W116" mesure 4.96 mètres de long et inaugure un nouveau design chez Mercedes. Elle est évidemment équipée de sa large calandre chromée surmontée de son étoile et de longs optiques horizontaux rectangulaires l'entourent, ça c'est nouveau. Du coup visuellement elle semble plus basse, plus large, bref, plus agressive. Les boucliers chromés sont doublés, cette astuce donne un mélange de force et de finesse et la distingue clairement de la "petite "W123" au dessin très semblable.
Les flancs sont d'une impeccable sobriété, comme un costume parfaitement ajusté, rien ne dépasse et les plis sont impeccablement repassés et alignés. D'épaisses touches de chrome affirment son standing mais de manière non ostentatoire, elle se veut moderne, sobre mais pas rétro.
Derrière, on reste dans un classique indémodable mais là encore c'est inédit. Un grand couvercle de coffre est posé légèrement sur cette poupe où sont placés deux très larges feux striés "anti-salissures" encadrant la plaque d'immatriculation. Le pare-choc à double lames fait écho à celui placé à l'avant, comme pour le reste, c'est du sur mesure.
A bord, tout est parfaitement agencé mais le plastique s'invite désormais à l'intérieur afin de s'adapter à cette nouvelle ère. S'il est de qualité, il faut avouer qu'il donne un aspect quand même moins chiadé qu'auparavant. Mais le boiseries sont nombreuses, la moquette épaisse et le velours de la sellerie de qualité. N'oublions pas l'équipement qui peut devenir aussi riche que sur une Américaine...à condition de cocher nombre d'options et de mettre la main au porte feuille, rien n'a changé depuis.
L'habitacle est très vaste, extrêmement confortable et lumineux, c'est une berline de très grand standing. Pour les plus exigeants, il est possible d'en avoir plus (10 centimètres) en optant pour la version allongée "L".
En fait, ce style sera intégralement repris sur la plus petite berline "W123" qui sera mise sur le marché en 1975 mais dans un format plus étroit.
Pour faire rouler avec dignité un tel modèle, pas question de lui adjoindre des vulgaires moteurs 4 cylindres. L'offre démarre donc avec la "280 S" qui porte en elle un six cylindres en ligne à carburateurs. Sa puissance de 160 chevaux suffit à la tâche mais elle peut se montrer un peu juste sur cette vaste et lourde berline.
Suit la "280 SE" à injection, adieu les carburateurs et place à une alimentation plus noble qui offre plus de puissance. Avec 185 chevaux, la Classe "S" à injection peut désormais flirter avec les 200 km/h sur les autoroutes Allemandes. Et cette version offre la possibilité d'être acquise en version longue.
Au catalogue, on peut monter en gamme avec des modèles digne de son statut, la "350 SE" s'équipe d'un très noble V8 3.5 litres. Ce cœur de gamme au bloc musclé affiche 205 chevaux, le tout alimenté par injection en faisait une redouble autoroutière.
Mais chez Mercedes on peut avoir toujours plus, la gamme offre enfin le nectar avec la "450 SE". Ce modèle hérite du même bloc V8 mais sa puissance est ici de 225 chevaux. Ses performances sont redoutables, reprises et accélérations bluffent tout le monde, en version longue c'est une "limousine" exceptionnelle. Ce modèle si fabuleux sera d'ailleurs la première berline à adopter en série le freinage ABS.
Mais en 1975, Mercedes place son étoile encore plus haut dans les cieux. C'est cette année que la plus extraordinaire des Classe "S" est mise en vente, la "450 SEL 6.9". Décryptons, modèle équipé du moteur V8 et à empattement long imposé, sa cylindrée affiche presque 7 litres! Mais que cache ce monstre mécanique? Et bien le meilleur du savoir faire Allemand. Ce moteur est un joyau, un ensemble 6834 Cc de 286 chevaux, le plus gros moteur Allemand de l'après guerre! Cette mécanique digne d'une Américaine affiche des performances démoniaques, 7.4 secondes au 0 à 100, 240 km/h en vitesse de pointe, c'est simple, elle est plus performante qu'une Porsche 911 et aussi confortable qu'une Rolls Royce Silver Shadow! Élue officieusement meilleure voiture du monde, la "6.9" réunissait toutes les qualités que l'on pouvait espérer d'un véhicule à 4 roues, c'est une arme fatale. Bien sûr elle coûtait une fortune mais elle n'avait tout simplement aucune rivale, les nantis de la planète entière en commanderont une et laisseront leur chauffeur...sur la banquette arrière!
Cette version sera produite jusqu'en 1980 et sera vendue à 7380 exemplaires, ce qui est peu comparé au 473.035 exemplaires qui seront dispersés autour de la planète et attestant du succès considérable de cette Mercedes d'une nouvelle ère.
La plus modeste "280 SE" ici exposée n'en demeure pas moins exceptionnelle et son état remarquable mettait en avant la qualité de sa construction. Je vous laisse le soin de voir sur ces clichés l'épaisseur des chromes et le soin qui était donné à cette voiture élitiste qui fera aussi le bonheur de bien des forains appréciant aussi autre chose que les auto-tamponneuses.