A Wolfsburg...
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Volkswagen New Beetle RSi."
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L'insecte énervé."
La Coccinelle aura marquée l'histoire de l'automobile, elle demeure à ce jour l'un des plus grand succès mondial avec plus de 21 millions de modèles vendus tout autour de la planète. Patrimoine de Volkswagen, cette automobile qui n'a connu qu'une seule génération semblait impossible à renouveler. Sa commercialisation cesse en Europe en 1978 et c'est en quelque sorte la Golf qui lui succède. Toutefois elle pouruit sa carrière dans d'autres pays et ce n'est qu'en 2003 que la dernière Coccinelle originelle cesse toute activité
Mais à Wolfsburg dans les années 90, on songe à relancer un modèle moderne mais qui en reprendrait l'allure. Une voiture "néo-rétro", voilà une idée à creuser car si en Europe on avait encore jamais osé, au Japon Nissan le fera à la fin des année 80. En lançant une série de modèles aux lignes puisées dans les années 60, le constructeur Japonnais casse ce tabou avec ses Figaro, PAO, S-Cargo et BE-1. Vendues uniquement au Japon, la Figaro aura les honneurs du marché Britannique.
Alors pourquoi pas essayer à grande échelle avec un "revival" de la Coccinelle? C'est dans les bureaux de style en Californie qu'elle prends forme, on en présente quelques concepts dans les salons histoire de jauger les réactions du public, c'est positif. Le projet est finalisé en 1998 quand la New Beetle est officiellement dévoilée à Detroit.
On le voit bien, la nouvelle Coccinelle cible clairement en priorité les USA. Elle est fabriquée au Mexique et d'ailleurs son appellation commerciale est anglophone, New Beetle.
C'est un buzz phénoménal! La presse spécialisée ne titre que sur elle, tout le monde en parle. Il faut avouer que pour une fois nous sommes loin de l'austérité revendiqué du groupe tant la Beetle est originale. Ici pas un simple clin d’œil lointain, la forme est reprise dans son intégralité, fallait quand même le faire à une époque où la grande obsession des constructeurs est le sacro-saint coefficient de pénétration dans l'air, le CX.
Dodue et avec ses ailes apparentes rebondies, elle ressemble à un gros jouet pour enfant. Le capot ressemble à une bouche qui mords un pare-choc entièrement intégré à la caisse. Les phares ronds sont encastrés dans l'ensemble du bloc avant qui dispose d'un grand pare-brise, sa bouille est craquante!
Le profil en arc de cercle impose des ailes rapportées, on pensait ne plus jamais revoir ça et pourtant elles semblent ici évidentes! Les bas de caisse épais vont même jusqu'à former des marchepieds, on ne s'e rends plus compte avec les années (20 ans déjà!) mais l'audace de la New Beetle était franchement culotté! Pare-chocs bulbeux à l'arrière et feux ronds, elle reste fidèle à l'originale tout en offrant cette fois un pratique hayon, oui, le moteur est bien devant cette fois.
On pouvait craindre qu'après l'effet "waouh" la joie retombe en ouvrant la portière. Il aurait été économique d'y greffer une planche de bord dérivée de la Golf dont elle reprends les dessous...sauf que non. Tout est inédit hormis quelques boutons et commodos. Compteur circulaire, volant 3 branches, aérateurs ronds, radio intégrée, poignée face au passager et même soliflore de série et dragonnes pour faciliter l'accès à la banquette arrière. Les garnitures de portes sont même partiellement recouverte de plastiques laqués couleur caisse. De plus Volkswagen lui impose une touche "premium" avec une gamme volontairement restreinte et un équipement riche de série.
On lui reprochera des places arrières étriquées et un volume de coffre étroit, pour en avoir eu une, j'ai toujours jugé que c'était largement suffisant et que nulle part on ne se sent engoncé à son bord.
L'offre mécanique est puisée dans la gamme Golf, elle offre au départ un essence 2.0 litres de 115 chevaux et un TDi de 90 chevaux. Le bloc essence est gourmand et peu performant, le diesel semblait donc être la meilleure option possible, dommage. Un 1.6 litres de 100 chevaux sera proposé plus tard, il était finalement le meilleur choix bien que bien léger sur une auto assez lourde malgré tout.
Aux USA le démarrage est explosif, elle fait un malheur...mais cette hystérie retombera très vite. En Europe c'est plus mitigé et malgré l'arrivée d'une décapotable en 2003, les ventes n'auront jamais les chiffres espérés. Prix élevé, moteurs un peu juste et un rapport habitabilité/encombrement peu favorable auront raison de sa carrière. Très légèrement relookée en 2005, elle disparaît sur la pointe des pneus en 2011. Toutefois VW en lancera une nouvelle génération tout de suite après mais qui elle non plus ne brillera pas par ses ventes. c'est triste car cette pionnière se fera voler la vedette par la Mini et la Fiat 500!
Revenons en arrière car si la New Beetle était originale, il aura été commercialisé une version franchement dingue! Il s'agit de la RSI mise sur le marché en série limitée en 2000. Présentée au salon de Detroit en 1999 sous la forme d'un concept-car, elle passe le cap de la série l'année suivante.
Son look est fou, bouclier avant élargi avec de grandes entrées d'air, ailes gonflées pour laisser place à des voies plus grandes et des roues majorées à 18 pouces. Même les bas de caisse ont été étirés et les portes redessinées en bas pour épouser la forme des jupes de la voiture!
Derrière outre un déflecteur posé au sommet de la lunette on trouve un aileron digne d'une GT des 24 heures du Mans ainsi qu'un pare-choc volumineux constitué en bas de deux extracteurs d'air et de sorties d'échappement rondes.
A bord c'est aussi la métamorphose, carbone omniprésent, aluminium brut, court levier de vitesses et une instrumentation plus classique avec de multiples compteurs et jauges sur la console. On a même retiré les vitres électriques pour y mettre de bonnes vielles manivelles très stylisées. Les sièges en cuir rouge sont de véritables baquets signés "Recaro". D'ailleurs une seule teinte est imposée, le gris métallisée même si une bleu fût exposée au Mondial de Paris 2000.
Devant, sous le bossage du capot se niche un bloc VR6 3.2 litres de 24 soupapes hérité de la Golf R32, il affiche 225 chevaux et s'offre une boite 6 vitesses et 4 roues motrices. Les soubassement ont été adaptés et modifiés tout comme le système de freinage. Ainsi elle peut atteindre 225 Km/h et faire le 0 à 100 en 6.4 secondes. Sur le papier, cette Beetle RSi est une folie mais sur la route elle se montre décevante. Lourde, pataude, son comportement n'est pas à la hauteur de ses ambitions. Vendue une petite fortune, ce collector était plus dédié à garnir un garage de modèles originaux que pour parcourir le bitume de toute l'Europe. D'ailleurs les modèles âgés de 20 ans ont très peu de kilomètres et ont été conservés pieusement sans doute garés à côté d'une Smart Crossblade dans le même esprit. Ces deux modèles étant en quelque sort des concept cars vendus comme des pièces de musée plus que de véritables voitures dédiées à la course.
Je connaissais la folle bestiole mais je n'en avais encore jamais vu en vrai, c'est ainsi chose faite où elle était bien exposée dans ce musée qui m'a franchement bluffé par l’originalité et la diversité de ses modèles.