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bubu

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19 Fév 2015, 13:00

Re: Un coup d'oeil dans le rétro...

par bubu » 15 Août 2019, 17:56

A Chantilly...

"Wolseley Hornet MKIII."

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"Du cuir mais sans la cravache."

Fabricant d'armes Anglais, Vickers lance en 1901 une filiale automobile prenant le nom de Wolseley, il s'allie à un certain Herbert Austin. Les affaires sont bonnes, si bien qu'après la seconde guerre mondiale, Wolseley décroche le titre de plus grand fabricant automobile de sa gracieuse majesté. Mais la concurrence est âpre, la hiérarchie se bouscule et dans la seconde moité des années 20 Wolseley est absorbé par Austin, puis bien plus tard BMC. Tout coule en 1975 avec le naufrage de l'empire automobile Britannique, adieu Wolsleley.
Mais revenons dans le passé, en 1959 où la toute nouvelle Mini rencontre un succès qui dépasse la Grande Bretagne. L'Europe est séduite par cette petite voiture pleine de malice et si amusante à conduire, Alec Issigonis ayant réussi à inventer en quelque sorte la minicitadine du futur. Les versions "Cooper" deviennent les coqueluche des quartiers chics, Madame l'utilise pour dévaliser Harrods tandis Monsieur lui "pique" dès qu'il le peut pour la faire courir sur piste!
Si elle était assez chic, elle n'en avait au fond rien de franchement luxueux, ce n'était d'ailleurs pas dans le cahier des charges initial. BMC va donc lui créer cette version huppée sous le badge Riley et Wolsley. Mais pas question de la draper de cuir et de boiseries en lui greffant un nouveau logo, non, il faut aller bien plus loin et même faire ce que personne n'aurait imaginé, lui greffer une malle arrière!
C'est sous cette forme qu'elle se dévoile au salon de Londres en 1961. Le visiteur y découvre la Wolseley Hornet et la Riley Elf. Dick Burzi, le styliste de chez Austin a réussi cette mutation un peu contre nature mais qui étrangement lui va plutôt pas mal. Burzi conserve l'empattement de la Mini mais lui ajoute ce coffre qui la fait grandir de 25 centimètres, ah messieurs, ça vous laisse rêver j'imagine. C'est très curieux mais la Mini, enfin la Hornet, n'est pas dénaturée, cette petite malle lui donne même un côté décalé et bien sympa. Mais Burzi ne s'est pas contenté que de cela, il a relooké entièrement la minuscule citadine. La calandre est inédite, elle n'est plus horizontale mais devient soudainement verticale, comme dans les années 30, pouvait on déjà parler d'un mouvement "néo-rétro"? Plus fort encore le logo Wolseley s'éclaire dès que l'on allume les veilleuses! L'ensemble est soulignée par deux rajouts chromés en guise d'entrée d'air sous les feux dans lesquelles sont insérés au bout les blocs clignotants/veilleuses. Pour parachever le tout et lui donner ce style exclusif, on peut lui offrir contre supplément une très chic peinture deux tons où des pneus à flanc blanc tandis qu'une jolie et fine baguette souligne la base des vitres, adorable attention s'il en est.
La malle débordante est ornée de feux verticaux bien connus des modèles de la perfide Albion, ils se fondent ici à merveille en formant de petits ailerons si à la mode en ce début des années 60. Le petit couvercle de malle n'est finalement pas moins pratique à l'usage que celui de la Mini originelle. Il offre une soute plus vaste de 70 dm² attestant qu'il ne s'agissait pas que d'une simple amusement de styliste.
Le petit cocon de cette princesse des villes est habillé de cuir pour ses sièges mais aussi le volant. De superbes boiseries garnissent généreusement la planche de bord qui se voit équipée de 5 cadrans toujours placés au centre. L'équipement est presque luxueux pour une si petite voiture, chauffage, plafonnier, lave-glace, même les câbles d'ouverture de portes sont remplacées par de véritables poignées. Le compartiment moteur reçoit un isolant tout comme les passages de roues, jamais une Mini n'aura été au fastueusement traitée.
Le moteur reste fidèle au 848 Cc de 34 chevaux mais la voiture est plus lourde de 50 kilos, ce qui sur une si petite masse est quand même beaucoup et fait baisser ses performances.
En 1963 la MKII corrige cette faiblesse, elle hérite du 998 Cc de 38 chevaux, il se montre un peu plus vif et moins gourmand. On lui améliore son freinage et réadapte son chauffage. L'année suivante, en 1964, on trouve l'apparition de la suspension maison "Hydrolastique" qui sera une particularité de BMC avec son système unique fait de caoutchouc et de liquide positionnés dans une sorte de sphère mais n'ayant aucun point commun avec celle de Citroën.
La MKIII sort en 1966, elle se modernise en voyant ses charnières de portes apparentes disparaître (3 ans avant la Mini "classique") et les vitres sont désormais descendantes. Une inévitable version automatique arrive en 1967 mais la fin est proche, le groupe BLMC amorce son naufrage à venir et ces modèles qui ne rapportent pas grand chose n'ont plus de raison d'être commercialisés. Il faut rationaliser les usines et en 1969 le rideau se baisse sur les jumelles Elf et Hornet. Elle se seront vendues à environ 60.000 exemplaires dont 28.455 Wolseley Hornet, ce qui était symbolique dans la production de la Mini.
Son créneau exclusif aura eu un mérite, nombreuses ont été celles qui ont été conservées avec soin et épargnées, du coup elles sont encore beaucoup proportionnellement à avoir survécus. C'est le cas de ce superbe modèle gris mastic en conduite à gauche et profitant d'une boite à transmission automatique. Un adorable petit caprice qui ne manque ni de charme, ni d'allure et qui n'avait aucun complexe à narguer ici des automobiles de hait standing avec parfois même plus de succès auprès des spectateurs. Comme quoi finalement la taille ne fait pas toujours tout, on se rassure comme on peut!

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19 Fév 2015, 13:00

Re: Un coup d'oeil dans le rétro...

par bubu » 16 Août 2019, 03:41

Quelques petites images des lieux...

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Avec une vidéo en forme de mea culpa...

https://www.youtube.com/watch?v=7W2Uzz1XKJs

Quand à nous, on continue à faire le tour.
Ah, comment zapper la Volkswagen. On voit ici l'une des premières te derrière la toute dernière...65 ans de carrière!!

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19 Fév 2015, 13:00

Re: Un coup d'oeil dans le rétro...

par bubu » 16 Août 2019, 04:45

A L'Autostadt...

"Volkswagen Coccinelle."

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"Sous le soleil de Mexico."

Avouez que venir à Wolfsburg et ne pas parler de la Coccinelle serait passer à côté d'un pan de l'histoire automobile. Sa carrière durera 65 ans et si il s'agit de l'une des automobiles qui a marquée l'histoire, elle à le paradoxe de n'avoir jamais été voulue ni conçue comme une automobile révolutionnaire.
Rien que son nom plante le décor, Volkswagen, la voiture du peuple. En fait ce n'est pas l'objet qui marquera l'histoire mais c'est justement son histoire, la grande qui donnera vie à cette petite auto.
Cette voiture c'est la fille de Ferdinand Porsche et voulue par Adolf Hitler. Le chancelier Allemand élu en 1933 à réindustrialisé un pays à l'agonie en quelques années. De chantiers pharaoniques financés par de grands industriels dont Hitler faisait miroiter de fantastiques bénéfices. Des millions de marks qui serviront surtout à mettre sur pieds en un temps record une armée gigantesque et un matériel neuf en quantité astronomique. Hitler était fou mais c'était un véritable génie du mal!
Sa petite voiture "pour tous", sera financée par les acheteurs, ces derniers l'achèteront par avance, à crédit sous forme de carnets de timbres. Une fois la feuille complète, le client pouvait acquérir sa voiture...sauf que l'argent de ces timbres servira à alimenter les caisses du gouvernement et que l'entrée en guerre de l'Allemagne ne permettra quasiment à aucun acheteur de devenir propriétaire de sa Volkswagen.
Une poignée sera vendue avant 1940 mais une fois l'armistice signée, l'insecte Allemand mis en hibernation revient et va entrer dans la légende. Simple, bon marché, fiable et facile à entretenir, celle qui devient la Coccinelle trouve son public. Aux USA elle devient dans les foyers la seconde, parfois même la troisième voiture de la maison. Son image voulue par le marketing comme voiture de anti-héro est là aussi une autre réussite de la marque, se moquer de son produit pour en faire une auto amusante et attachante tout en mettant en avant ses qualités. Le cinéma Américain la rends vivante grâce à Walt Disney, le vilain petit cafard devient une véritable poule aux œufs d'or. N'oublions pas que grâce au change, son prix en précieux dollars fait la fortune du constructeur Allemand qui à trouvé aux Etats-Unis un marché fort juteux.
La Coccinelle évolue doucement avec son temps, le moteur gagne un peu de souffle, le style lui offre de nouveaux optiques, une lunette arrière agrandie et de multiples petits détails qui changent au il des millésimes, toutefois le look reste le même.
Une autre idée de génie est d'avoir ouvert une usine au Mexique, grâce à cela elle s'ouvre à un marché en forte demande et n'a plus besoin de venir en cargo aux USA. Elle y est introduite au milieu des années 50 alors qu'elle vient de célébrer son millionième exemplaire. Mais c'est en 1964 que l'usine de Puebla ouvre ses portes. Elle déferle sur le continent sud Américain et devient presque l'un des symboles du pays avec ses taxis qui sillonnent les rues du pays.
Malin, Volkswagen lui offre ainsi discrètement une seconde vie. Ainsi en 1978 la Coccinelle qui cesse d'être produite et vendue en Europe au profit de la golf continue sa carrière sous le soleil de Mexico. Mais elle est aussi assemblée au Brésil et dans d'autre pays d'Amérique Latine. Avec le Combi, ce sont les deux véhicules que l'on croise le plus dans cette région du monde.
La Cox s'adapte et se plie aussi aux normes mais les fondamentaux restes, le 4 cylindres à plat n'a jamais quitté son sac à dos et l'insecte reste bruyant, pas très confortable et peu performant. Mais l'essentiel n'est pas là on le sais bien, la Cox c'est la valeur sûre, jamais elle ne vous ruinera avec une panne onéreuse, un rouleau de chatterton, un bout fil de fer, un cintre plié et hop, elle repart!
Mais au jour du 30 juillet 2003, elle décide de prendre une retraite amplement méritée. La toute dernière quitte l'usine sous le regard ému des ouvriers de Publa. Au total il en aura été produit 21 529 464 exemplaires, COLOSSAL!!
Ce tout dernier exemplaire, et bien il est ici à Wolfsburg. Ce modèle est issu d'une édition finale limitée à 3000 exemplaires et qui porte bien son nom, la "Last Edition". Deux couleurs au choix, le "Harvest moon beige" où comme ici le "Aquarius blue". Elle retrouve ses pare-chocs, rétroviseurs et enjoliveurs de roues chromés mais aussi des pneumatiques à flanc blanc avec des jantes en tôle peintes couleur caisse. Les armoiries de Wolfsburg sont aussi de retour au dessus de la poignée du capot. Dedans on trouve des sièges garnis d'appuie-têtes, d'un volant 2 branches contemporain, d'une plaque commémorative sur le couvercle de la boite à gants et luxe suprême, un lecteur de compact disques à 4 hauts parleurs. Ce que l'on ne voit pas est l'application d'isolants plus généreux pour une insonorisation accrue.
Derrière se niche le 4 cylindres à plat refroidit par air de 1584 Cc sortant 44 chevaux avec une musique populaire qui n'a jamais changée. La dernière Cox pèse 820 kilos et peut atteindre 124 Km/h avec du vent à l'arrière de sa carapace d'acier. Au delà de l'objet, la Coccinelle c'est une histoire, un symbole, une légende que tout le monde connaît et reconnaît à travers le monde. Pas étonnant qu'elle fédère et continuera à attirer autant d'amateurs dans chaque coin de la planète bleue.

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19 Fév 2015, 13:00

Re: Un coup d'oeil dans le rétro...

par bubu » 17 Août 2019, 11:57

A Chantilly...

"Mazda RX7."

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"Une affaire qui tourne pas rond."

On aura longuement hésité, essence où électricité? A la naissance de l'automobile, ces deux écoles s'affrontaient puis le moteur à explosion à finit par l'emporter. Il s'impose dans l'industrie automobile mais aussi dans les airs et sur les eaux. Il utilise toujours le même principe, des pistons qui tournent sur un axe et dégagent de l'énergie en brûlant le carburant.
On pense que la recette est immuable, gravée dans le marbre mais l'être humain est plein de ressources et d'idées et Felix Wankel sera celui qui empêchera les constructeurs de tourner en rond. Il revoit tout le principe, son moteur s'articule autour d'un stator central fixe qui fait mouvoir un rotor triangulaire dans un grand cylindre. Il a du en passer des nuits blanches à creuser cette curieuse idée mais il obtient un cycle et ça fonctionne parfaitement! La valse à 4 temps est présente, admission, compression, explosion et échappement, une affaire rondement mûrie.
Son brevet déposé, il équipe son bloc rotatif nommé "Wankel" dans des motos de la marque NSU. La marque Allemande en aura la primeur puis il cède son brevet à d'autres constructeurs, Citroën, Mercedes et Mazda.
La belle histoire va hélas tourner court. Pourtant le système est ingénieux il offre de véritables avantages, compacité de la mécanique, pièces en mouvement réduites ce qui limite fortement les vibrations et le bruit. Autre bienfait, ces composants limitées donnent à la mécanique une vivacité que ne possèdent pas les moteurs classiques. Non, là où le bat blesse c'est sur sa consommation qui se montre beaucoup plus élevée qu'un moteur classique de même puissance, le "Wankel" à toujours soif! Et quand il débarque en série chez un généraliste comme Citroën, il se trouve bloqué en après-vente faute de mécaniciens suffisamment formés. Ajoutons que ces modèles vendus avec ce moteur se montrent plus onéreux que les autres, ils baissent pavillon quand arrive la crise énergétique de 1973.
Seul Mazda continue à le produire et lance en 1979 un coupé sportif ambitieux, la RX7. Une belle voiture qui marie le style des coupés Américains avec un zeste de Porsche 924. Séduisante, relativement performante et agréable à conduire, elle réussie à se forger une belle réputation et trouve bon nombre de clients Américains sans cesse en mal de produits exotiques. Notez que Mazda à réussi aussi à le fiabiliser et qu'aux USA, malgré la crise te l'augmentation du prix à la pompe, le super reste très bon marché et peu taxé...et oui, il faut écouler les gourmands modèles Américains!
Renouvelée entièrement en 1986, la seconde génération de RX7 s'arrondit un peu mais conserve ses grandes lignes avec ses phares escamotables, signe des grandes GT des années 70/80. S'offrant maintenant un turbocompresseur, la plus puissante de la gamme flirte avec les 200 chevaux et un cabriolet s'invite au catalogue. Si elle reste marginale, ses ventes suffisent pour son image et plus fort encore, un modèle de course équipé d'un moteur rotatif remporte la victoire aux 24 heures du Mans 1991, un coup de pub incroyable!
C'est justement cette année qu'un tout nouveau coupé est présenté chez Mazda, une troisième génération de RX7. Le virage des années 90 est bien visible, la voiture opte pour un look "organique" très bulbeux. Amusant mais j'ai comme le sentiment que Chevrolet reprendra sa silhouette pour sa cinquième génération de Corvette en 1997, vous ne lui trouvez pas une flagrante ressemblance? C'est en réalité bien possible car au cours des années 90 c'est l’émergence des coupés sportifs Japonnais, ils pullulent et offrent pour moins cher des qualités parfois supérieures aux Porsche et Corvette...voir à même à Ferrari! Ils y gagnent en légitimité et plus personne ne les moque ni ne s'en amuse, ils finissent même par devenir le modèle à copier, une certaine ironie de l'histoire!
Ces formes adoucies vont bien à la RX7, elle conserve ses phares "pop up" et dissimule ses poignées de portes dans les montants pour épurer ses contours. Le hayon avec sa bulle vitrée est conservé et les feux se fondent dans le panneau arrière, on y retrouve les courbes voluptueuses des automobiles de cette époque. Bien proportionnée, la RX7 à un look bien travaillé à la fois simple mais efficace.
Dedans on découvre un habitacle traité comme une supersportive. Multiples cadrans, très large tunnel central, épaisse console avec de nombreux boutons et un équipement très riche. Le pilote et son passager sont allongés au ras du sol et les deux se posent la même question, alors, ça vaux quoi cet engin?
Et bien au moins le pilote à un privilège en 1991, il s'offre la seule voiture au monde avec un moteur rotatif de série! En fait il y en à même deux qui sont épaulés par deux turbos, l'ensemble affiche 249 chevaux. Mazda à voulu qu'elle ne soit pas trop lourde et avec 1310 kilos elle réussit à exploiter au mieux son fantastique potentiel. La RX7 est joueuse, vive et amusante, elle atteint le 0 à 100 en 5.6 secondes et abat le kilomètre départ arrêté en 25.6 secondes.
Excellent modèle, elle conservait un gros défaut, elle faisait mal aux finances. Chère, elle était en plus très gloutonne! En France, elle sera très peu vendue. Pourtant entre 1991 et 2002, il s'en sera écoulé 68.589 exemplaires, ce qui pour un beau coupé comme celui-ci est assez conséquent en terme de volume.
Elle sera la dernière de la série mais Mazda donnera suite au bloc "Wankel" sous la forme d'une berline incroyable la RX8.
Le modèle exposé date de 1995, il a été mieux vendu en Grande Bretagne et ne souffrait pas du surcoût de la conversion du volant à gauche. D'ailleurs le moyen le plus simple de s'en offrir une est d'aller de l'autre côté de la Manche où les prix sont imbattables. Mais attention, entre la corrosion et les modèles "tuningés" et convertis au drift, il ne sera pas aisé de dénicher une auto conservée d'origine. Dommage car ce coupé de caractère vaut vraiment un retour en grâce tant il était une réussite.

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19 Fév 2015, 13:00

Re: Un coup d'oeil dans le rétro...

par bubu » 17 Août 2019, 17:02

A l'Autostadt...

Voilà enfin un bel écrin pour un panel de modèles très intéressants.

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19 Fév 2015, 13:00

Re: Un coup d'oeil dans le rétro...

par bubu » 17 Août 2019, 18:09

A l'Autostadt...

"Borgward Isabella 1500."

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"Le destin de l'Isa."

Le destin de Borgward fût trop bref et cette marque Allemande née en 1938 s'éteindra en 1961 en laissant derrière elle l'Isabella, le modèle le plus emblématique de la marque.
C'est Carl Borgward qui rachètera en 1928 Goliath, un fabriquant de camions au drôle de nom, il sera mis à contribution pendant la seconde guerre mondiale afin de construire des engins pour l'armée Allemande. Les marques Hansa et Lloyd seront aussi reprises par Borgward à la même époque. A la fin des hostilités, la marque se lance dans le civil avec une gamme de véhicule assez cossus qui veulent se mettre en concurrence avec des modèles haut de gamme comme Mercedes mais aussi les Opel haut de gamme, signe distinctif sur sa calandre, un grand losange similaire à celui de Renault, chose impensable de nos jours! C'est ainsi qu'il propose entre 1949 et 1954 sa Borgward Hansa 1500, un modèle à la ligne "ponton" mais au look quelque peu empâté.
Carl Borgward est un homme qui dirige sa société d'une main de fer et qui souhaite avoir le dernier mot sur tout. Dans la gamme se trouve l'Isabella, une auto qu'il a dessinée en 1953. Il s'agit d'un coach élégant aux traits assez féminin mais à l'allure costaude et rigoureuse, un subtil mélange qui va plaire à la clientèle et beaucoup aux femmes. Le patron règne alors sur son empire, il choisit lui même les couleurs, le process de fabrication et même le salaire de ses employés.
Carl Borgward ne veux pas traîner, il souhaite que la voiture soit prête à être commercialisée dès l'année suivante coûte que coûte en mettant la pression sur toute son équipe. Les usines sont quand à elles situées à Brême.
En 1954 elle est mise en vente, c'est une bonne auto moderne mais son prix est jugé un peu élevé et sa fiabilité manque de mise au point. Une mise à niveau sera vite effectuée et l'Isabella deviendra une automobile très fiable. Elle se vend correctement et va connaître un accroissement de sa gamme avec un break à trois portes, une spécialité Allemande mais aussi un très élégant coupé et un superbe cabriolet. Ce sont d'ailleurs ces deux modèles qui resteront les plus connus du constructeur.
Ils utilisent une mécanique quatre cylindres de 1493 Cc développant 60 chevaux. Les débuts sont encourageants, Borgward prenant même la troisième marche du podium des fabricants Allemands, ça ne durera hélas que peu de temps.
En 1955 le moteur passe à 75 chevaux, le dessin de l'Isabella est subtilement retouché avec des chromes en plus et des clignotants se positionnant au dessus des ailes. Sa vitesse peut désormais atteindre les 150 Km/h. Puis en 1957 débarque le sublime coupé ainsi qu'un cabriolet, leur style remarquable est souvent habillé de peintures deux ton du plus bel effet, elles resteront les plus belles Borgward jamais construites.
Mais la marque ne va pas réussir à passer le virage des années 60 et Borgward sombre en 1961 emportant avec elle cette charmante auto qui se sera vendue à 202.872 exemplaires. Deux ans plus tard Carl quitte aussi ce monde, la triste fin du destin de l'Isa.
Cette berline 2 portes de 1955 est peu connue, surtout en France. Éclipsée par les élégants coupés et cabriolets, elle est une version plus sage mais aussi plus polyvalente avec une bonne habitabilité et un coffre de belle contenance. Mais avec sa peinture 2 tons, ses fins accessoires chromés et un habitacle valorisant, elle nous montre le potentiel gâché de cette belle marque hélas trop vite oubliée de nos mémoires.

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19 Fév 2015, 13:00

Re: Un coup d'oeil dans le rétro...

par bubu » 18 Août 2019, 11:32

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"Aston Martin DB MKIII."

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"La fin d'un chapitre."

La seconde guerre mondiale aura fait des ravages, humains d'abord mais aussi industriels. Nombre de constructeurs automobiles Européens sont à genoux, usines détruites, clientèle rare, c'est encore plus compliqué pour les marques de prestige. On songe plus à rebâtir l'Europe que de s'offrir de menus plaisirs comme une automobile. Pourtant elle est aussi un "outil" devenu pour certains indispensables et pas un simple luxe, ainsi les grands généralistes mettront les bouchées doubles, avec souvent de précieuses aides. En revanche chez les fabricants de voitures haut de gamme, c'est tout autre chose, le seul espoir est d'écouler sa production là où il y a une clientèle, les Etats-Unis. Aston Martin n'échappe pas à cette crise, la marque est acculée mais un riche constructeur de tracteur, David Brown va la racheter et la sauver.
Présentée en 1950, la DB2 est la première automobile signée Aston Martin. La voiture reçoit un excellent accueil, sa ligne est particulièrement réussie et la finition exemplaire. La mécanique n'est pas oubliée, il s'agit d'un six cylindres en ligne de 2.6 litres fournissant 105 chevaux, en 1950, c'est une belle valeur d'autant plus qu'elle pèse moins de 1100 kilos.
Parallèlement, Aston est engagé partout en course ce qui lui donne une image dynamique. En 1953 une version améliorée de la DB2 arrive, la DB2/4, l'empattement est rallongé, ce qui permet d'y loger quatre passagers et des modifications esthétiques lui sont apportées. Si le poids augmente, la puissance augmente elle aussi et passe à 125 chevaux.
Un an plus tard le six cylindres passe à 2922 CC et sa puissance est désormais de 142 chevaux, la belle Anglaise dépasse alors le cap symbolique des 200 Km/h. A partir de 1955 la version MKII apparaît, puis la MKIII en 1957, le visage change et adopte une calandre plus classique qui restera le signe de reconnaissance de la marque par la suite et en 1959, la marque cesse la production de la DB2 pour laisser place à la légendaire DB4.
Cette MKIII impose une symbolique forte, sa calandre qui va devenir l'identifiant de la marque. Sa forme dicte celle de son capot, on retrouve les classiques phares ronds en bouts d'ailes et surtout le signe des grandes GT, un très long capot.
La cellule habitable est de bonne dimension et les vitres généreuses. La descente du pavillon de type "fastback" lui offre une porte arrière qui sert au chargement du coffre, ce qui était fort pratique. Les ailes intégrées mais débordantes s'offrent de minuscules feux aussi adorables...que symboliques. Ah l'éclairage de nos chères automobiles d'antan, mignon mais guère performant.
La poupe coupée de manière assez abrupte me fait penser à une signature Italienne, on croirait du Zagato mais c'est le très Britannique carrossier Tickford qui se charge de son assemblage. Dans l'ensemble, cette belle GT peut aussi faire penser à une Jensen de la même époque.
Aston Martin "matraque" ses clients mais leur offre aussi l'excellence. A bord se mêle boiseries, cuirs et moquette épaisse. Une GT Britannique se doit d'être luxueuse, performante et confortable, l'Aston Martin en une digne représentante.
La version "standard" offre un moteur six cylindres en ligne vu dans la DB2 mais corrigé par Tadek Marek, le célèbre motoriste de la marque. Ce bloc 2.9 litres gavé par 2 carburateurs SU affiche 162 chevaux mais peut se voir porté à 178 en signant pour l'option d'un échappement spécifique. Mais une version à 3 carburateurs, pistons à haute compression et arbres à came spéciaux portait sa puissance à 195 chevaux, ce modèle lourdement facturé ne trouvera que 10 acquéreurs. Un cabriolet sera aussi proposé, la clientèle de la côte ouest des Etats-Unis était clairement dans le viseur.
Produite entre 1957 et 1959, elle se sera vendue à 551 exemplaires, ce qui pour un modèle si élitiste n'était pas si mal que ça. Mais en secret Aston Martin ébauche déjà celle qui va lui succéder, la légendaire DB4, c'est elle qui va faire entrer la firme Anglaise dans le Panthéon des marques les plus prestigieuses de notre planète.

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19 Fév 2015, 13:00

Re: Un coup d'oeil dans le rétro...

par bubu » 18 Août 2019, 18:12

A l'Autostadt...

"BMW 1500."

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"La pierre fondatrice."

Le succès relatif de la petite 700 va sans doute motiver BMW à poursuivre sa recherche effrénée du modèle phare qui lui manque tant depuis que l'activité automobile a été relancée en 1952. Si le ciel semble s'éclaircir, le nuage menaçant de Daimler plane toujours sur Munich, l'étoile Mercedes attends que BMW mette un genou à terre pour hériter de ses installations et faire grandir encore plus son empire.
Paradoxalement, BMW va sans doute s'inspirer de Mercedes en imaginant lancer une berline haut de gamme s'adressant à la même clientèle, ce qui était culotté. C'est encore Giovanni Michelotti qui est sollicité après la petite 700, il trace des lignes droites simples mais élégantes où rien ne dépasse. Cette berline qui va porter le nom de 1500 est comme un costume parfaitement ajusté et impeccablement repassé. Pourtant, elle porte sur elle tous les marqueurs BMW qui deviendront par la suite de véritables fondamentaux pour l'éternité, elle devient officieusement la fameuse "Neue Klasse".
La 1500 est dévoilée en 1961 au salon de Francfort. Ce qui marque le plus est la régularité du style qui fait entrer le style ultra baroque des 501/502 directement au musée. Le coup de génie est sans doute la calandre où tout a été fait pour qu'elle soit à elle seule un objet de désir et un puissant marqueur identitaire. L'avant en flèche jette en plein visage deux haricots inclinés vers le bas, ils sont cernés par des demi calandres en inox intégrant à leur extrémités deux optiques rondes. Ce regard frondeur est une force mais on remarque aussi d'autres détails intéressants comme ces clignotants logés dans les coins que l'on verra plus tard sur la série "02" où bien encore ce trait qui fait le tour de la caisse en passant sous les poignées de portes. Et tant que l'on regarde le voiture de côté on ne peut laisser sous silence la forme légendaire de la custode et de sa vitre, un "gimmick" qui fait partit intégrante de toutes les BMW depuis. Seul l'arrière est ici une sorte de coup d'essai que l'on ne reverra plus pas la suite avec ces petits feux verticaux qui deviendront plus tard pour toute la gamme de larges pièces horizontales.
A bord la luminosité est parfaite, la présentation sobre mais de qualité et l'équipement correct. Le sentiment de bien être est réel mais cette berline de bonne taille dégage aussi une certaine classe et une part de bourgeoisie, la clientèle Mercedes n'y sera pas insensible. L'habitabilité est bonne et le coffre à bagages spacieux. C'est drôle mais en voyant cette voiture, j'imagine à son volant un quarantenaire bedonnant avec un chapeau sur la tête et un cigare entre les lèvres, allez savoir pourquoi...
Elle fait une belle impression cette 1500, ses dessous sont dans l'air du temps avec un châssis monocoque et une propulsion, la marque y sera fidèle très longtemps, comme Alfa Romeo, le rival Transalpin.
Pour ne pas décevoir la clientèle et prouver que BMW est un motoriste, un quatre cylindres super carré 1.5 litres de 80 chevaux lui est attribué. Cette puissance est très bonne pour l'époque même si aujourd'hui elle est "limite" dans une Twingo. La voiture était légère et son comportement rassurant, voir amusant. Reste qu'elle pouvait atteindre un bon 150 Km/h, une valeur tout à fait honorable en son temps.
Le succès est enfin arrivé, la berline séduit et l'usine tourne à plein régime, déjà on prépare une version plus puissante qui arrivera l'année suivante, la 1800 et ses 90 chevaux puis la 1600 en 1964 qui remplace la 1500 et qui affiche 83 chevaux. Puis arrivera la 2000 avec ses grands phares rectangulaires et la série des coupés CS.
La berline 1500 sera produite entre 1962 et 1964 et se sera écoulée à 23.807 exemplaires, elle va ouvrir la voie à une lignée légendaire qui n'est pas prête de s'éteindre. Ce modèle à la douce teinte vert clair datait de 1963, une époque où ce type de coloris était encore naturel, même sur ce type de voitures, pour une fois Bubu regrette le "bon vieux temps"...

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bubu

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19 Fév 2015, 13:00

Re: Un coup d'oeil dans le rétro...

par bubu » 18 Août 2019, 19:07

A Chantilly...

"Jaguar XK SS Recréation."

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"La starlette Mancelle."

Avec sa Type D, Jaguar réussi à s'imposer au Mans en 1955 (dans de tristes circonstances il est vrai) mais aussi en 1956 et 1957, quel succès! La marque Anglaise qui aura beaucoup misé sur cette voiture de course à fabriquée en revanche trop de châssis. Du coup, voilà que l'usine se retrouve avec un stock sur les bras. On connaît les Anglais, il ne faut rien jeter et pas question de laisser rouiller au fond de l'atelier les 25 dernières pièces pouvant rapporter un peu d'argent.
Jaguar décide donc de les "recycler" pour les convertir au championnat Américain dans la catégorie "production", ce qui implique d'en fabriquer des modèles destinés à un usage routier. Le lancement de la Jaguar XK SS, pour Super Sport est lancé mai un incendie ravage l'usine et détruit 9 modèles déjà terminés mais aussi l'outillage et les pièces spécifiques. Au final, seul 16 modèles en seront vendus et exportés vers les Etats-Unis.
Alors voilà à quoi elle ressemble cette XK SS, en gros c'est une Type D civilisée qui s'équipe d'un pare-brise, d'une capote, de pare-chocs et même d'une galerie sur le coffre pour palier au peu de rangements à bord. A bord justement on trouve deux sièges, des garnitures mais aussi...une porte pour le passager, la Type D n'en avait pas.
Au final, elle est étonnante cette XK SS, on y verrait même la caricature de la Jaguar Type E en version compactée et dopée aux stéroïdes, n'oubliez pas que la Type E sortira bien plus tard en 1961.
Sous le capot avant se trouve le mythique six cylindres en ligne XK 3.4 litres qui développe sur ce modèle 250 chevaux pour un poids inférieur à la tonne. Résultat, 5 secondes pour le 0 à 100 et 290 Km/h en vitesse maxi, une véritable supercar. Steeve Mc Queen est un fervent amateur de voitures de courses, il sera l'un des heureux propriétaire de cette légendaire auto.
Facile à conduire et civilisée, la XK SS est une réussite qui ne sacrifie rien au plaisir de pilotage. Fabriquée une seule année en 1957, les 16 exemplaires sont désormais tous rangés précieusement dans des collections pour la plupart Américaines. Le présentateur télé Américain Jay Leno en possède une tout comme le couturier Ralph Lauren dont l'incroyable collection est garnie d'une des 3 Bugatti Atlantic originale!
Voilà donc que l'on met le doigt sur les copies. Et oui, certains modèles auront été plus dupliqués que d'autres et chez Jaguar on trouve de Type C et Type D, souvent très bien faite d'ailleurs et construites avec des matériaux nobles et utilisant des mécaniques et composants Jaguar. Et bien la XK SS y a eu aussi droit et finalement c'est un choix bien sympa. Sa taille compacte, son look atypique sont de manière à porter sur moi un fort attrait. Ici, on se doute bien qu'il s'agit d'une copie mais vu le faible nombre de modèles originaux fabriqués, il n'est pas simple de dire au premier regard comment découvrir le subterfuge. N'ayant aucune information ici sur son fabricant, je vous laisse juste admirer cette auto peu connue mais qui ne m'a pas laissé insensible mors de cette sympathique visite dans le domaine de Chantilly.

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bubu

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19 Fév 2015, 13:00

Re: Un coup d'oeil dans le rétro...

par bubu » 19 Août 2019, 08:16

Voilà, on laisse Chantilly derrière nous, place à d'autres visites...

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