A Wolfsburg...
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Volkswagen Polo Coupé "MKII"."
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Retour aux sources."
Le bide d'Audi deviendra le carton de Volkswagen. Car au départ c'est bien la marque aux quatre anneaux qui lance sa petite citadine "50" en 1974. Dubitatif, les clients de la marque habitués à des modèles bourgeois semblaient sceptique face à cette petite auto bien éloignée de la philosophie Audi. Volkswagen la rebadge et propose pour rien où presque un modèle qui se situera juste en dessous la Golf. Avec cet apport, la marque de Wolfsburg étoffe son offre à moindre frais et en plus, la Polo se vends très bien, mieux même que sa petite sœur de chez Audi.
Vendue à plus d'un demi million d'exemplaires, elle obligera les dirigeants à lui trouver une remplaçante sauf que cette fois Volkswagen devra la concevoir de A à Z.
L'option qui sera retenue est étonnante, pour une fois à Wolfsburg on va prendre un risque et proposer une alternative à la concurrence en dévoilant en 1981 un modèle au dessin atypique, une sorte de break de chasse. Dans certain pays, l'idée d'un break à 3 portes à ses partisans, c'est ainsi le cas en Allemagne et en Angleterre. C'est donc avec cette forme que Volkswagen présente sa Polo seconde génération.
La prise de risque est moins grande vue de l'avant, elle reprends les codes de la marque avec une calandre en plastique à fond noir et deux phares ronds, comme la Polo "MKI" où la Golf. Le pare-choc moulé et de couleur noir s'impose lui aussi dans ces années 80 dont la grande mode est à l'abandon du chrome au profit du plastique noir et de pièces sombres satinées. Si ce regard est simple d'aspect, il reste une valeur sûre qui plaît. La Polo, c'est maintenant un silhouette singulière en forme de mini break, un long pavillon qui s'étends vers une rupture franche à l'arrière. Les vitres font la part belle à la luminosité, celles de la custode sont immenses, elles repoussent un étroit montant. Un pli de caisse donne "corps" à la voiture et on remarquera une touche d'originalité qui est la forme des contours d'ailes arrières fuyant par dessus le pare-choc arrière. On notera l’apparition d'un rétroviseur intégré fixé sur le déflecteur fixe et rabattable, un signe de modernité en cette aube des "eighties".
L'arrière justement, il se compose d'un panneau verticale où la lunette largement dimensionnée favorise les manœuvres en milieu urbain. Les petits feux sont déportés sur les côtés et on ne porte plus attention à son seuil très bas, c'est futé car encore rare à l'époque. Le pare-choc thermoformé est lui aussi un allié de choix en ville qui reste le terrain de "chasse" de cette citadine pas ordinaire.
Un fois la porte ouverte, on retrouve vite ses repères, déjà VW à installé sa norme, rigueur, austérité...et une certaine dose d'ennui. Heureusement la sellerie "pied de coq" aujourd'hui bine kitsch donne un peu de vie à bord. Toutefois suivant les versions, on pouvait bénéficier de moquettes, tissus et garniture beige clair, c'est bien plus "vivant" que sur ce modèle ici exposé. Bon, j'avoue, c'était pas franchement plus excitant à la concurrence, planche de bord d'une pièce, mobilier simplifié, instrumentation et équipement minimum. Oui, les citadines d'avant hier avait une forme de rationalité oubliée, elle étaient plus utiles que futiles et au fond ça convenait à tout le monde. Les bénéficiaires des places arrières seront ravis par cette sensation d'espace, lumière, hauteur sous plafond, lunette repoussée, la Polo de cette génération était l'une des plus spacieuse à vivre et offrait de suroît un coffre de très bon volume bien qu'un peu "mangé" par les puits de suspension et les passages de roues. L'équipement était dans les standards de l'époque...c'est dire minimal. Le luxe se limitait souvent à un allume-cigare, une pendule où encore à des aérateurs centraux et une lunette dégivrante.
Au début rien de révolutionnaire sous les capots, de petits blocs 4 cylindres solides et suffisants dans le cadre d'une utilisation urbaine. Dans l'ordre un 1.0 litre de 45 chevaux et un 1.3 litres de 55 chevaux et une "GT" de 75 chevaux. Dans la moyenne de son segment, elle offre un agrément correct mais le confort reste "sec", très Germanique. En bonne traction elle offre un comportement sain et vu les petites cylindrées imposées au départ, inutile de lui confectionner un châssis de sportive.
A côté de ce coach est aussi disponible le modèle 2 portes et avec coffre apparent. Cette version 3 volumes porte le nom de Derby où Classic. Au milieu de l'année 1982 apparaît une version plus traditionnelle, son dessin plus doux à lunette arrière inclinée porte le nom de "coupé", ce qui était un brin usurpé. C'est cette version qui est ici présente.
Sa ligne sympathique est à mon sens la plus réussie même si le coach fait preuve de plus d'audace. Le Coupé se pare d'une lunette arrière inclinée que certains qualifieront de "fastback". Les montants de custode plus épais donne "corps" à la Polo qui sous cette carrosserie se donne de faux airs de sportive. Mais en réalité elle est finalement celle qui se rapproche le plus de la Polo première génération. Cette concession au look à également des inconvénients, on dispose de moins de lumière et les passagers arrières se sentiront plus engoncés. De plus le coffre est moins logeable, bref, ce qu'elle apporte en dynamisme, elle le perds en praticité.
Les ventes se portent bien, il est aussi possible qu'elles ai été portées par une campagne publicitaire où Volkswagen excelle. Le coup de génie aura été d'avoir mis en scène...une fourmi à la place de la voiture! La fable devenant une métaphore, Volkswagen produira des spots et des affiches où...on ne montre jamais la voiture mais des insectes! Culotté mais longtemps la Polo aura ce surnom de fourmi.
La gamme évolue légèrement en 1984, les baguettes latérales sont modifiées et de nouveaux rétroviseurs plus aérodynamiques prennent place. Dedans la planche de bord est très sensiblement changée ainsi que les garnitures de portes et la sellerie. Mais il faudra patienter jusqu'en 1987 pour qu'enfin un modèle sportif intègre le catalogue, il était temps! Elle se nome G40 et offre une solution inédite face à ses rivales, un compresseur. Dans le fonctionnement, le compresseur est comparable au turbocompresseur pour faire simple. Il est ici associé à un échangeur air/air et un système d'injection, ce qui était une version originale à l'époque et un choix pas inintéressant. Le modèle diesel naît aussi à la même période.
La suite de la carrière de la Polo MKII sera assez calme et essentiellement faite de très légères modifications, changement d'appellations, remaniement des finitions et apparition de multiples séries spéciales. De quoi la faire tenir jusqu'en 1990 où une nouvelle version lui succède...enfin nouvelle, pas réellement, il s'agit d'un restylage destiné à la faire tenir jusqu'en 1994, année où la "MKIII" fait son entrée.
La fourmi a transformé l'essai, elle sera l'un des citadine le plus vendues en Europe et Volkswagen l'aura vendu à 1.7 million d'exemplaires, énorme! Solide à défaut d'être amusante, elle a été si diffusée et populaire que peu ont songé à la collectionner. Le joli modèle exposé date de 1982, elle est motorisée par le 4 cylindres 1272 Cc de 60 chevaux, elle peut atteindre 155 Km/h.