A Automedon...
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Volkswagen Golf GTi MK2."
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Dans l'ombre de la matrice."
Avant l'arrivée de la Golf en 1974, on vivait principalement de la vente de la Coccinelle chez Volkswagen. Incroyable mais l'antique petite voiture à l'obsolescence déprogrammée avait encore bon nombre de clients à travers le monde. A Wolfsburg, on avait toutefois conscience qu'il fallait d'urgence tourner la page, la marque proposera d'autres modèles reposant sur la conception de la Coccinelle avec parfois des dessins maladroits, pour ne pas dire malheureux. Ces modèles n'eurent guère de succès et il était urgent de trouver enfin une voiture capable de faire oublier le légendaire mais totalement dépassé scarabée d'Adolf.
Le salut viendra d'Italie, Giugiaro va dessiner celle qui va considérablement bouleverser l'histoire de Volkswagen, elle se nomme Golf et débarque en 1974. La Golf, c'est une compacte moderne qui tourne radicalement le dos à la Coccinelle et ce dans tous les sens du terme. C'est simple, c'est tout son contraire! Moteur transversal et traction avant, 5 portes, une ligne géométrique et un hayon, en somme, tout l'opposé de la Beetle! Cette nouveauté majeure va séduire partout où elle débarque, aussi bien en Europe qu'aux Etats-Unis. Mais Volkswagen à tenté un coup de génie, proposer une version sportive de cette voiture nommée GTi. A une époque où les coupés populaires sont encore très demandés, le coup était osé. Mais Volkswagen n'avait rien à craindre, la Scirocco était sortie juste avant la Golf.
Cette GTi sortie en 1975 va avoir un succès que même Volkswagen ne pouvait espérer, elle se vends comme de petits bretzels. Ce carton est du au fait que la Golf GTi reste une voiture polyvalente et discrète, on peut l'utiliser tous les jours dans toutes les conditions et pour tout faire, ce qui était moins évident avec un coupé pas toujours pratique. La mode est lancée, la concurrence se jette dedans et dans les années 80 elle sonne le glas des petits coupés bon marché.
Au fil du temps la Golf GTi première génération va évoluer, au départ son 1.6 litres sort 110 chevaux puis elle adoptera un 1.8 litres de 112 chevaux, elle aura droit aussi à une rare version 1.6 litres 16 soupapes signée Oettinger qui délivrait 136 chevaux spécialement dédiée pour la France.
Sa carrière s'achève en 1983, la golf première génération aura vécue un conte de fée et se sera vendue à plus 6.7 millions d'exemplaires. Ce coup de maître va faire définitivement oublier la Coccinelle et il n'est plus question de mettre à la trappe cette poule aux œufs d'or.
Quand il s'agit de la remplacer, on ne prendra pas le moindre risque, ainsi sort en 1983 la Golf seconde génération, pour faire simple la Golf II. C'est un sacré filet qui a été mis sous la compacte Germanique tant elle ressemble à la première fournée! La ligne est identique, les angles sont polis et c'est finalement l'arrière qui est le plus modifié avec des feux bien différents et plus petits. Pour le reste elle garde ce dessin bicorps et ses phares avant ronds englobés dans une sobre calandre noire. Avec le recul, je trouve que Volkswagen avait joué serré car en 1983, cette ligne cubique semblait quand même déjà datée je trouve. Mais le succès de la précédente génération en faisait une valeur sûr, déjà les clients achetaient un nom qui les rassuraient, du coup son style a été peu jugé, on le trouvera simplement sobre à défaut d'être moderne où audacieuse.
C'est à peine quelques mois plus tard que l'on présente celle que beaucoup attendent, la GTi. Il faut noter que la Golf II à grandie, s'est élargie et à pris du poids, elle monte en gamme et s'embourgeoise quelque peu. Mais un gros bémol va décevoir ceux qui en espéraient beaucoup car Volkswagen va se contenter de lui mettre le même bloc 1.8 litres de 112 chevaux. Sa masse ayant évoluée, la nouvelle GTi est beaucoup moins ludique et enthousiasmante à prendre en mains. De plus, la concurrence propose pléthore de modèles et souvent avec des looks très suggestifs, aguicheurs et bien équipés, l'Allemande reste...Allemande et austère, voire timide. Sa présentation terne offre peu d'artifices pour se rattraper. Jantes en tôle, calandre deux phares, seul un liseré rouge ceinture cette dernière et on il faudra se contenter de petits élargisseurs d'ailes en plastiques pour faire la différence avec cette de tatie Odette. N'espérez pas retrouver le sourire à bord, le style géométrique et monochrome est aussi amusant qu'un épisode de Derrick. Allez, cherchez un peu et vous trouverez une sellerie avec des traits rouges...et quasiment rien d'autre, de plus l'équipement ne peut compter que sur une bonne instrumentation car pour les petits plus, il faudra repasser, une vraie radine!
Sur route, elle se montre efficace et ne se traîne pas, c'est une compacte vigoureuse mais pas franchement sportive comme on l'imagine. Une 205 GTi 105 chevaux est beaucoup plus ludique à ses côtés. Moins chère, beaucoup plus moderne et joliment présentée, on comprends mieux son succès aujourd'hui, à défaut de "Deutsche qualitat", on découvre la "French smile".
Il est urgent à Wolfsburg de réagir car a presse n'est pas tendre avec elle. En 1985 on lui redonne un peu style, la calandre 4 phares est de série, on peut aussi accéder à des équipements modernes mais en option comme les vitres électrique et la fermeture centralisée. C'est cette même année qu'est mise sur le marché la version GTi 16S forte de 139 chevaux et qui devient la véritable Golf GTi. Au catalogue est conservée la version 8 soupapes qui fait office d'entrée de gamme.
Mais c'est en 1987 qu'elle s'offre un restyling bienvenue. Facile à identifier, regardez les vitres avant, elles n'ont plus la petite custode et le rétroviseur type "drapeau" est reculé pour mieux s'intégrer. D'autres détails sont revus comme le logo qui passe du hayon pour se loger sous le bandeau métallique du bas et des baguettes latérales plus larges sont posées sur les flancs. La mécanique reste la même, on modifie un peu l'injection ce qui lui offre un meilleur agrément et fait baisser la consommation ainsi que des équipements et une présentation mise au goût du jour.
Ultime relooking en 1990 avec des pare-chocs plus épais et l'apparition d'une G60 à compresseur affichant 160 chevaux. En 1991 elle prends sa retraite pour laisser place à une troisième version plus bourgeoise que jamais, pour beaucoup la "vraie" Golf s'arrête ici. Un peu dur car si les GTi à venir seront discutables, la fabuleuse VR6 était et restera une machine fabuleuse et sans concurrence.
Curieusement, cette génération reste quelque peu délaissée et ce malgré son nom légendaire et la folie de yougtimers. Voir des modèles aussi magnifique que celle ici exposé n'est pas courant...elle était comme neuve et dans sa configuration d'origine. Un véritable coup de cœur à mes yeux!