A Chantilly...
"
Lotus Evora 2+2."
"
Une si talentueuse inconnue."
Fondée en 1952, la petite officine Britannique Lotus n'a jamais eu pour ambition de vendre ses voitures en masse. Le patron, Colin Chapman, était plus attiré par la compétition et ciblait la formule 1. Mais comme Ferrari, cette discipline demande des fonds et pour gagner de l'argent, il faut vendre des voitures et donc mettre sur le marché des modèles civils.
L'histoire débute avec la rudimentaire Seven puis après d'autres sympathiques modèles viendra celle qui rendra célèbre la marque à travers le monde, l'Esprit. Un coup de génie que de l'avoir mise en vedette au cinéma aux mains de Roger Moore. A partir de là, Lotus prends de l'ampleur, sa GT star à du succès et va beaucoup évoluer au cours de son interminable vie. Dans les années 80, Lotus monte une gamme avec des modèles au physique pas facile, qui se souvient par exemple de l'Excel où l'Eclat? Cette période sera compliquée, ces voitures ne se vendent pas et coûtent de l'argent à Lotus qui ne survit que grâce à l'Esprit qui n'est plus de première jeunesse.
Finalement, c'est la prise en mains de General Motors en 1986 qui va empêcher Lotus de mourir. A cette époque on mise sur le retour des petits Roadster et est lancé une nouvelle Elan. Hélas la petite décapotable ne séduit pas les foules, chère, motorisée par un ensemble Asiatique signé Isuzu, elle se fait dévorer par une Mazda MX5 au look bien plus Anglais que la Lotus dont le style Japonisant n'intéresse guère les fans de la marque. On connait la suite, la MX5 deviendra le roadster le plus vendu au monde et la Lotus Elan l'un des plus grand échec de l'entreprise Britannique.
Revendue en 1996 à un groupe Malaisien inconnu chez nous, Proton, on imagine voir Lotus finir lamentablement sa vie dans le fond d'un tiroir. Mais l'incroyable se produit, l'Elise est commercialisée la même année...et c'est le carton inattendu! La digne héritière de la Seven, c'est elle, un jouet ben placé côté tarif, une gueule irrésistible "so British" et un châssis extraordinaire, Lotus à réussi là où personne ne l'attendait.
Grâce à l'Elise, mais aussi à Proton, Lotus fait enfin du chiffre et ne vit que par elle. Les versions se multiplient et on envisage de nouveau le retour d'une nouvelle GT.
Elle arrive en 2008, c'est petit événement car peu attendaient l'arrivée de l'Evora, oui, le nom de chaque Lotus commence par la lettre "E". Russel Carr en dessine les contours, pourtant depuis son lancement, je n'accroche toujours pas avec son look sans avoir quoi que ce soit à argumenter. Quand je l'observe, je trouve qu'elle est finalement bien dessinée et que ses proportions sont équilibrées. J'avoue que le travail du pavillon et des vitres façon visière de casque de moto est joli et que les détails sont assez soignés. Prises d'air qui lui donne un vrai cachet sportif, petits feux arrières ronds, aileron joliment intégré et le compartiment moteur est visible à travers une lunette transparente. Ce qui est frappant, c'est que l'Alfa Romeo 4C lui est étrangement similaire sous bien des angles, je ne parlerais pas de copie mais avouez que les deux autos ont de nombreux points communs dans leur dessin, surtout à l'arrière! Mais rien à faire, je trouve l'Italienne beaucoup plus sexy et la Britannique peut être trop lisse. Pourtant mis à part leur style, ces deux voitures ne boxent pas dans la même catégorie.
L'Evora est plus grande, c'est une petite GT qui offre quatre places assises. Bon je vous l'accorde, à l'arrière seul le couple "Passe partout" et "Mimie Mathy" seront à peu près à l'aise, oui, ce sont deux places de dépannage.
La finition y est épurée mais est très agréable au regard. Les stylistes ont conçu un cocon très agréable qui ne respire pas l'artisanat de bas étage. Le cuir recouvre la planche de bord avec de belles surpiqûres, la moquette est épaisse, l'équipement complet et visuellement la finition fait sérieuse sans être austère.
On la voit à travers la petite vitre arrière, la mécanique prends place au dos des passagers. Il s'agit d'un ensemble V6 3.5 litres issu de chez...Toyota, au moins on sera rassuré pour la fiabilité, c'est déjà ça. Au départ, il affiche 280 chevaux mais au fil des années, les versions vont se muscler sérieusement. Il faut dire que Lotus à botte secrète qui en fait aussi sa marque de fabrique, des châssis issus des techniques de compétition qui sont capables d'encaisser de fortes puissances, l'Evora n'y échappe pas, l'honneur de Lotus est sauf. De plus avec 1380 kilos, le jouet de "Rosbifland" à de quoi énerver le Cayman Teuton.
En 2010 est lancé la "S" pour ceux qui en veulent plus. Avec 350 chevaux voilà une version qui envoie du bois, un joujou extra comme on en fait peu. Parfaite, la voiture restera cinq années au catalogue sans grandement évoluer, c'est en 2015 que la version "400" est mise en vente et comme son nom l'indique clairement, elle délivre 400 chevaux avec l'apport d'un compresseur, 406 exactement. Rarement une Lotus n'aura autant provoqué autant d'enthousiasme, pétrie de qualités, la "400" est certainement l'une des meilleures Lotus jamais commercialisée. Pour autant, sa carrière est discrète et ses ventes restent bien trop timides. Dans cette gamme de voitures, le nom compte beaucoup, Porsche n'a pas de soucis à se faire.
En 2016 elle devient "Sport 410" et monte encore d'un cran sa puissance, elle est capable de rouler à...305 Km/h!
Enfin en la "Sport 430" lui succède l'année suivante, elle devient la plus plus puissante et la plus performante des Lotus de route de l'histoire, ce qui est remarquable.
La Chine s'invite chez Lotus en 2017, le géant Geely, il rachète 49% de la marque Proton et 51% de Lotus, qui aurait imaginé il y a quelques années que Lotus serait majoritairement Chinois?! En tout cas ça n'empêche pas l'évolution de l'espèce, en 2018 est proposée la version "GT 410 Sport" qui affiche maintenant 416 chevaux. Jamais une Evora n'aura été aussi amusante à piloter et sa sonorité est juste fabuleuse, c'est fou mais ce modèle inconnu semble être l'une des meilleur Lotus jamais commercialisée!
Ce modèle exposé date de 2010, elle est motorisée par une évolution plus modeste du V6 Toyota qui sort quand même 280 chevaux, de quoi amplement s'amuser à son bord.