A Retromobile...
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Ferrari LaFerrari."
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Le missile écolo de Maranello."
Il y a Ferrari et Ferrari. Enzo, le patron, se serait bien passé de ces versions de route, lui son rêve était de tenir une écurie de voitures de course, rien d'autre. Mais pour financer ce type d'activité élitiste, il n'y a pas d'autre choix que de faire entrer de l'argent dans les caisses, donc de vendre des modèles civils au public.
GT, berlinettes, Ferrari aura un fantastique patrimoine automobile et évitera toujours de mettre sur le marché une berline, encore moins un SUV. Mais parmi ces bijoux exclusifs naîtront des pièces d'exception fabriquées en quantité infimes où en série limité, des collectors recherchés et hors de prix. On commencera avec la 250 GTO puis la 288 GTO, la F40, la F50, l'Enzo et enfin LaFerrari en 2013.
Marrant car quand j'étais plus jeune ces hypercar hors série faisaient le buzz, on en parlait presque partout, ce qui ne sera pas le cas de LaFerrari passée presque inaperçue auprès du public, comme si la marque ne voulait plus "surcommuniquer" sur ce modèle hors normes. Et pourtant cette voiture superlative est vraiment digne de la marque et prends même un virage audacieux, celui de l'hybridation.
Voyons un peu à quoi elle ressemble. Bon, un petit truc me gêne, si son dessin est foudroyant, elle manque à mon sens de charisme, pour celui qui ne la connait pas et la croise pour la première fois, il pourrait la confondre avec une Mc Laren voir une Lamborghini. Je reconnais que l'exercice est difficile et qu'une voiture de ce type doit forcément hériter d'artifices esthétiques communs. L'avant pointu est digne d'une Formule 1, entre le haut du museau et une lame qui racle le sol, des entrées d'air grillagés font respirer la bête. Les phares qui remontent sur les ailes sont eux les seuls signes typique de Ferrari et reprennent ceux de la gamme disons plus généraliste. Au centre du capot, des évacuations d'air de taille conséquente dans lesquelles on pourrait faire entrer un sac à mains...mais évitez quand même, madame n’apprécierait guère.
Le cockpit sous forme de bulle est digne de celui d'un avion de chasse, c'est l'occasion de voir l'engin de profil. L'avant étonne par son immense porte à faux qui sous cette vue des 3/4 avant ne se voit pas trop. Les flancs sont si ouvragés et creusés que l'on pourrait presque s'installer dans cette écope en forme de ponton latéral tel un passager clandestin. Vitre et custode adoptent une forme de losange, tout est très géométrique dans le dessin de LaFerrari mais les découpes et jeux de formes sont très judicieux en réalité. Regardez les rétroviseurs gigantesques posés sur un bras infiniment long, ils sont pourtant d'une délicatesse rare.
La partie arrière est longue et faite de formes complexes mêlant courbes et extracteurs d'air, rien n'est ici gratuit et tout a été dessiné pour satisfaire l'efficacité du comportement de cette voiture à très hautes performances.
La poupe est flanquée de deux feux ronds qui sont la signature Ferrari. Judicieusement intégrés en bout d'ailes, ils simulent presque des sorties de réacteurs d'avion. Le plein arrière est constitué de multiples cavités, des sorties d'échappement et d'un diffuseur plus utile que celui de votre Clio GT. On trouve enfin au dessus la vitrine magique qui laisse à celui qui ne peut se l'offrir le plaisir de contempler une partie des entrailles de la bête.
Les portes en élytre dévoilent un intérieur dédié au pilotage et au plaisir de conduite. Ici, nous ne sommes pas dans une confortable GT mais la finition faite de daim, de cuir et de carbone est étonnamment réussie. Enfin Ferrari à mis au placard ces habitacles faits de commandes douteuses issues de la gamme Fiat et d'assemblages approximatifs, les années 80, c'est fini! Le combiné d'instrumentation est digital, les commandes de vitesses se font du bout des doigts via des palettes et le volant rectangulaire est bardé de raccourcis et du fameux "manettino". L'architecture est futuriste mais respire le bon goût et l'exclusivité. Enfin il est à préciser que les sièges sont fixes, pédalier et volant s'ajustent au pilote.
Le cœur de cette hypercar est ce que Ferrari à fait de plus fou. On y trouve un bloc V12 6.3 litres de 800 chevaux qui est accouplé à un moteur électrique de 163, ce qui au final permet d'afficher 963 chevaux, c'est la plus puissante de toutes les Ferrari de route. Pour l'anecdote, il est possible de recharger ses batteries grâce à une simple prise comme sur une "Autolib"!
Et puis elle a été conçue pour mettre cette puissance au centre d'une parfaite efficacité. LaFerrari offre une tenue de cap à haute vitesse incroyable, il est possible d'en exploiter tout son potentiel. Sa boite de vitesse robotisée est ce qui se fait de mieux, aucun temps de réponse te une réactivité unique, la voiture accélère comme un élastique que l'on relâche! Enfin, on peut même la stopper tant les freins sont puissants et d'une endurance à toute épreuve.
Pour se faire une idée, le 0 à 100 est fait en moins de 3 secondes, le 0 à 200 en moins de 7 et le 0 à 300 en moins de 15 car cette voiture peut aller au dessus de 350 km/h.
Voiture limitée à 499 exemplaires, elle était facturée 1.250.000€. Un 500 ème exemplaire a été construit et a été vendu aux enchères comme don aux victimes du tremblement de terre qui a secoué l'Italie le 24 août 2016.
Engin superlatif, cette Ferrari pourtant ne me parle pas, difficile à dire mais elle ne fait dégager en moi aucune espèce d'émotion. Alors oui, sur les moquettes d'un salon et avec ces couleurs qui ornent tous les Trafic des "Pompes funèbres générales", c'est à mon sens pas ici qu'elle donne le meilleur d'elle. Mais rouge où jaune, dans la cour d'une belle demeure, le missile écolo de Maranello aurait certainement un impact visuel bien différent.