Aux Mesnuls...
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Peugeot RCZ R."
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Mais TT où?"
Peugeot noue depuis longtemps une tradition pour les coupés et cabriolets. Jadis Pininfarina se chargeait de transformer des citrouilles en carrosses, puis la marque franc-comtoise s'est chargée en interne du style. En 1997 le coupé 406 dessiné en Italie est un séisme, la Peugeot au look de Ferrari fait des ravages, elle sera longtemps jugée comme le plus belle et désirable voiture Française de son époque. En 2004, elle s'en va et laisse derrière elle un grand vide que tente de combler les versions coupé/cabriolet des 207 et 307 avec un joli succès, le coupé 407 ayant déçu les amateurs de finesse, je les comprends.
En 2008, les visiteurs du salon de Paris découvrent sur le stand du lion le concept 308 RCZ. Le coup de foudre opère, on la compare à l'Audi TT car la courbure de son pavillon rappelle le coupé allemand tout comme ses dimensions. Le concept est foudroyant et très réaliste, si le bloc avant est quasiment celui d'une 308 de série, tout le reste lui est propre. J'imagine que Peugeot avait à ce moment lancé l'étape de la mise en service du modèle définitif et que l'enthousiasme du public à accéléré sa mise en oeuvre.
Au salon de Francfort 2009, c'est la délivrance, le modèle de série est exposé, elle ne se nomme plus 308 mais RCZ tout court. Entre le concept et le modèle de série peu de changements, si vous le croisiez dans la circulation vous ne vous rendrez même pas compte qu'il s'agit d'une pièce unique.
Maintenant, attention, la suite manque totalement d'objectivité, je resterais à jamais amoureux de cette voiture. La RCZ offre donc un avant de 308, pour moi c'est l'une des Peugeot les plus laide jamais dessinée, c'est dit! Pourtant, c'est bien la seule partie de la voiture que je trouvais réussie avec ce nez en pointe façon museau de F1, un peu comme chez Mercedes. Si le bouclier est très semblable, il est différent en réalité mais oui je vous l'accorde, faut vraiment bien regarder.
Mais dès que l'on "attaque" le tour du coupé Français...waouh!! Passages de roues avant élargis, ailes arrières aux hanches généreuses (et que l'on peut admirer de l'intérieur dans le rétroviseur) et cet arrondit de pavillon vraiment spectaculaire, surtout quand ils sont anodisés sur les premières versions de base, quel effet! Les flancs plus épais en bas "posent" la voiture au sol, le tout est accentué avec les roues de 18 pouces à minima.
Le fessier est tout aussi spectaculaire, toujours ces hanches sur lesquelles sont posées des feux joliment intégrés. Mais le double effet "waouh" c'est le pavillon noir à double bossage...qui épouse la lunette arrière, désolé mais l'Audi TT à côté, c'était bien moins "coui*lu" et plus édulcoré que ce petit bijou made in France. Levons les couleurs haut et fort car la belle soute s'offre un aileron rétractable et un joli bouclier intégrant une double sortie d'échappement chromée. Bah oui, cette auto pour moi sera peut être la plus belle Peugeot de l'histoire, du moins à mes yeux. Et pour sur, une des plus belles automobile Française de série. Un détail, la voiture est assemblée...en Autriche, chez Magna Steyr.
Ouvrons la porte qui se dispense d'encadrement. Là j'en vois certains qui se frottent les mains car ce mobilier issu de la berline 308 aura été injustement maltraité. Pourtant je trouve ce jugement bien simpliste. D'une la planche de bord de la 308 était réussie, que ce soit au niveau du style que sur celui de matériaux. De deux elle était légèrement différente, pendule centrale, revêtement imitation cuir sur la partie supérieure et quelques petits détails comme les panneaux de portes qui lui étaient évidemment spécifiques où les sièges intégraux. Enfin cette astuce permettait de "lisser" les prix car en plus elle pouvait se targuer d'un bonne équipement de base qui mettait la honte à une Audi TT. A équipements équivalent, les deux rivales n'affichaient plus du tout des tarifs comparables, ne l'oublions pas.
On trouve à l'arrière deux places...bon, là je ne pourrais pas plaider leur cause, certes elles seront salutaires pour un dépannage (très) occasionnel mais pas plus, l'inclinaison de la lunette empêchant de se tenir droit. Reste que la banquette est rabattable, ce qui est utile car ici pas de hayon comme sur l'Audi mais un coffre, spacieux en plus.
Au départ 3 moteurs seront proposés, un 1.6 THP de 156 chevaux et un autre de 200 chevaux, voilà pour les essence. Un diesel était aussi au catalogue, un 2.0 litres HDi de 163 chevaux. C'est peut être le point faible de la RCZ. On aurait voulu un peu plus "punchy" pour une telle auto et aussi du plus costaud. Car les ensembles THP resteront assimilés à des moteurs fragiles côté distribution, une réalité qui sera rattrapé souvent sous garantie mais qui entachera son image. Le comportement très Peugeot était sans reproches, un régal à conduire.
En 2012 elle passe chez le chirurgien, son visage est entièrement modifié, un lifting qui ne m'a jamais convaincu, je préfère de loin la version originelle. Fini l'allure de 308, un "nez" exclusif lui est greffé, moi je ne trouve pas que ce soit une réussite, elle y perds je trouve en agressivité.
Toutefois c'est l'occasion de lui offrir un modèle digne de son statut, une version vraiment épicée, celle que tout le monde attendait mais qui arrivera hélas un peu tard. Elle se nomme RCZ-R et peut cette fois présenter des chiffres digne de ce nom. Côté présentation, elle reste sage, des arches de toit noir mat, des rétroviseurs noir laqués, des jantes de 19 pouces spécifiques, un aileron arrière fixe et un bouclier dont le diffuseur redessiné laisse sortir deux sorties d'échappement disposées à droite et à gauche.
Dedans c'est plus marqué avec une ambiance réussie qui pour le coup fait oublier la 308. Sièges exclusifs très proche du corps en cuir et alcantara sont frappés d'une plaque argentée "R", ils sont fabuleux. On retrouve une plaque "R" sur le ponton central, un pommeau de levier de vitesses spécifique et des surpiqûres rouges sur la planche de bord et les garnitures de portes. Allez, un truc à lui reprocher, le volant bien fade malgré son petit méplat en partie inférieure, la RCZ méritait bien mieux.
Préparé par Mahle, le bloc 1.6 litres THP délivre maintenant une belle cavalerie de 270 chevaux. La greffe est une réussite, ce moteur "plein" affiche des performances remarquables, le kilomètre départ arrêté est fait en 25.4 secondes et le 0 à 100 en 5.9' et la vitesse maxi de 250 Km/h. Pour un coupé proche d'une GT, c'est excellent.
Mais la belle est arrivée tard, presque à la fin de sa carrière et son prix picotait un peu. Elle devait au départ être une série limitée de 1000 exemplaires mais restera inscrite au catalogue jusqu'à l'arrêt de la production du sublime coupé en 2015. Du coup il en aura été produit 3054 exemplaires.
Parfois j'entends dire que la RCZ a été un flop commercial, étonnant car elle aura été fabriquée entre 2010 et 2015 à près de 68.000 exemplaires, ce qui serait plutôt un beau succès pour un modèle de niche.
Futur reine de la collection, elle fédère déjà des amateurs. Modèle qui a globalement échappé au tuning, elle aura aussi conservé une belle cote, ce qui explique que la plupart des modèles en service sont toujours en très bel état de préservation et propriété d'amateurs amoureux de leur autos. Merci à son sympathique propriétaire de me l'avoir ouverte et félicitations pour son choix et la couleur fabuleuse de son exemplaire. La RCZ-R n'étant disponible qu'en 4 coloris dont de Rouge "Érythrée" absolument hypnotique.