A Wolfsburg...
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Puma Coupé."
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Le félin de Sao Paulo."
C'est d'Amérique du nord que les constructeurs automobiles vont s'implanter dans le sud de ce gigantesque continent. Au Brésil, il n'existe pas de grand constructeur et dès les années 1920 on y importe des voitures Américaines. Puis ce sera Volkswagen qui va non seulement importer ses Coccinelles mais va aussi implanter ses usines. N'oublions pas qu'au Mexique voisin, c'est la résidence secondaire de l'insecte teuton!
Après la seconde guerre mondiale, les Brésiliens veulent aussi profiter de la vie et s'amuser un peu au volant de voitures amusantes et sportives. On va voir apparaître quelques curiosités locales spécifiques au marché brésilien comme la Willys Interlagos qui est en réalité notre Alpine A108 assemblée sur place où encore la Volkswagen SP2, un coupé lui en revanche entièrement conçu et dédié pour le Brésil.
L'émergence de ces petits fabricants est imposée par les gouvernants qui veulent développer cette industrie au lieu d'importer. C'est donc en 1966 qu'une toute nouvelle marque automobile y voit le jour, son nom, Puma.
Puma n'a ni les moyens, ni les ambitions de se vendre à l'international et encore moins de lancer une gamme généraliste. Avec ses moyens, elle cible une jeune clientèle aisée qui souhaite jouir d'un coupé "Made in Brazil". Pour limiter les frais et aussi la vendre à un prix décent, elle utilise au départ un châssis et des organes DKW mais comme Volkswagen va hériter de la marque, ce sont des composants VW qui seront repris sur les Puma dès 1968.
Sa carrosserie en fibre de verre n'a que des vertus, légère, elle se montre simple et peu onéreuse à réaliser. Mais on peut saluer les stylistes qui ont réussi à dessiner un coupé parfaitement proportionné et bourré de caractère. Pourtant quand on la regarde on lui trouve des airs de famille avec pas mal de modèles. L'avant fait penser à celui de la Lotus Europe où encore de l'Alpine A110, de profil, il ne lui manquerait plus qu'une prise d'air en forme de cône pour imiter la Dino 246 GT. Seul l'arrière est spécifique mais s'inspire des sportives de l'époque. Qu'importe, l'ensemble est harmonieux, cohérent et séduisant.
L'intérieur est simplement conçu, sans "chichis", c'est efficace mais il est vrai un peu triste et sans grande identité, on se consolera en se disant que cette simplicité pouvait en faire baisser aussi son prix de vente.
On l'a dit, la mécanique Volkswagen est donc mise en place dès 1968, sans surprise le quatre cylindres à plat ultra connu trouve toujours sa place à l'arrière, c'est au début un 1500 Cc de 60 chevaux. C'est cette année aussi aussi où elle prends le nom de Puma GT. Auparavant, elle héritait du 3 cylindres deux temps DKW de 981 Cc et affichant 60 chevaux. Avec sa mécanique plus imposante, elle hérite aussi des dessous de la Karmann Ghia.
Un an plus tard, elle reçoit un 1600 Cc de 70 chevaux et devient Puma GTE, en 1971 un très séduisant cabriolet est proposé, elle s'appelle Puma GTS. Avec un poids de 750 kilos, la mécanique Allemande offraient assez de puissance pour en faire une auto amusante à conduire. Sa prise en main est simple et assis près du sol, le pilote à le plaisir de s'amuser sans devoir exploser les chronos. Et puis pour ceux qui en veulent vraiment plus, un ensemble 2.1 litres de 150 chevaux est aussi livrable mais attention, le châssis y montre là toutes ses limites.
La marque de Sao Paulo va réussir son ascension et même s'exporter en Amérique du nord où elle pouvait être achetée sous la forme d'un kit. L'Europe lui ouvrira même ses portes via un importateur Suisse.
En 1976 elle adopte la plate-forme de la Volkswagen Brasilia et grandit légèrement, on la reconnaît grâce à ses vitres de custodes qui améliorent la visibilité sans nuire à sa ligne. Puma s'agrandit grâce à ses ventes bien ciblées, elle propose aussi dans son catalogue une GTB qui est une Chevrolet Opala reliftée. Là on joue dans une autre catégorie, celle des "vraies" voitures car elle bénéficie d'un six cylindres 4.1 litres de 171 chevaux. A cette occasion, le Puma semble déchaîné, une usine est même ouverte...en Afrique du Sud!
En 1978, c'est dans l'univers du poids lourd que Puma prends un tournant, Puma à grandit et est en passe de devenir un grand constructeur...sauf qu'au début des années 80 tout change, la crise touche le pays et surtout les barrière douanières s'ouvrent et les taxes baissent, Puma voit rouge, l'avenir s'assombri soudainement.
En 1985 c'est la mise en faillite, Puma est bien mort...enfin pas vraiment. Si les chats ont sept vies, le gros félin Puma en aura lui aussi d'autres car dès 1986 la marque est rachetée à plusieurs reprises par des entreprises Brésiliennes aux reins parfois bien fragiles. En 1994 c'est la fin en Amérique du sud mais on tente une fois de plus de relancer la production en...Afrique du Sud, une poignée de modèles y seront fabriqués en 2006.
Au total, Puma fabriquera 21.891 voitures, ce qui n'est pas rien pour une inconnue chez nous! Ce modèle de 1979 était motorisé par un 1573 Cc de 50 chevaux.