A Turin...
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Lamborghini Countach 25Th Anniversary."
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La fin des temps.."
Marylin Monroe, James Dean, nombreuses sont les icônes à nous avoir quittés jeunes en pleine gloire. Elles garderont à jamais un instantané intact, un visage parfait que le temps ne pourra jamais leur dérober. Faut il disparaître à son zénith pour laisser à jamais une trace dans l'histoire? Chez Lamborghini, cette question a sûrement été évoquée à maintes reprises dans ces années 80 si incertaines.
Pourtant tout commençait comme un compte de fée, la sortie de la Countach en 1973 laisse les journalistes et amoureux d'automobiles sur le c*l! Celle qui remplace la Miura n'est autre que le délirant concept-car présenté deux ans plus tôt au salon de Genève qui voit le jour sous la même forme, quel choc! Gandini à frappé si fort que son uppercut va faire du mal à son ennemi juré, Ferrari. La Countach c'est de la folie, une soucoupe roulante qui symbolise la ligne en coin des années 70. Tout y est, angles vifs, prises d'air multiples, phares basculantes, portes en élytre, le tout sur un ensemble au ras du sol où il faut se baisser pour monter à bord. C'est aussi là que l'on trouve les limites de l'engin, visibilité nulle hormis à l'avant et un mobilier qui pourrait sembler révolutionnaire s'il était signé Starck...sauf qu'ici c'est de l'artisanat automobile Italien, je ne vous fais pas un dessin...
Mais comme toujours c'est le cœur de ces modèles qui entretiennent le rêve et ici le V12 de 4.0 litres sortait 375 chevaux, c'était colossal en 1973. Du brutal aussi, aucune assistance, des commandes digne d'un engin de chantier de l'époque mais qui participent à l'ambiance et ne font qu'accentuer le sentiment de vitesses, c'est du sans filtre.
Le public est conquis mais peu peuvent l'acheter, cette nouvelle égérie est élitiste. Mais une voiture si folle trouve toujours des clients si bien que Lamborghini va réussir son coup, les commandes sont suffisamment nombreuses pour faire tourner la fabrique à plein régime.
La Countach va marquer tout le monde, elle devient une référence pour beaucoup et surtout ceux qui ne l'ont jamais prise en mains car c'est une voiture exigeante, pas du tout polyvalente, impossible à faire évoluer en milieu urbain et frustrante sur voies rapides...oui, rouler à 130 Km/h derrière une Twingo, ça vexe un peu, la Countach est en plus un gouffre. Oui, les icônes sont des diva et comme ces stars qui nous font fantasmer, elles nous décevrait certainement à une vitesse que l'on ne soupçonnerait pas. Faut il toujours réaliser un fantasme, même si l'on en a les moyens, je vous laisse seul juge mais le rêve est rarement à la hauteur de nos espérances.
Chez Lamborghini, la Countach va devoir affronter sa pire épreuve, le temps. Avec le temps, oui vous connaissez la chanson, le belle de Sant'Agata va devoir se repoudrer le nez et faire des exercices afin de rester toujours aussi attrayante et conserver des performances hors du commun. En 1978, celle qui était née sous le petit nom de "LP400" devient la "LP400S", pour beaucoup, c'est la version de trop, pourtant ce n'est qu'un début. Cette version inaugure des pneus ultra large qui oblige la muse à se voir greffer d'énormes élargisseurs d'ailes. On en profite pour la moderniser dans les détails, une jupe avant est montée et ces petits riens qui font tout dénaturent pour beaucoup de coup de crayon magique de Gandini, surtout avec l'aileron optionnel qui sera certainement l'un des plus marquant de l'histoire.
La suite sera plus calme, il faudra s'habituer à cette Countach des années 80 et pour ne pas ternir le tableau, nombreux sont les amateurs à préférer ces modèles.
Mais en 1988, c'est un tragique coup de bistouri à Sant'Agata qui va frapper la Countach. Pour célébrer les 25 ans de la marque, les responsables vont remodeler le vaisseau spécial Italien...sauf que le chirurgien devait avoir peut être trop abusé sur le Chianti. Récupérant la base de la "5000 QV", on va lui imposer nombre de modification (in)esthétiques sensé lui rendre sa jeunesse passé, quelle erreur! Voyons ça dans le détail. Une nouvelle jupe avant s'équipe de feux longue portée au dessin différent, les côtés de cet appendice sont eux aussi redessinés avec un strie aiguisé, cet artifice sera dupliqué partout, beurk! Ils sont présents sur ces bas de caisse inédits qui n'allègent en rien sa plastique mais aussi sur ces nouvelles écopes d'air situées à l'arrière des petites vitres de custode. Mais le pire est à l'arrière, désormais elle reçoit un pare-choc, il était j'imagine destiné à poursuivre le kit carrosserie dans la continuité des bas de caisse. Coup de canif final dans la toile de maître, les feux arrières replâtrés d'une manière calamiteuse, mon beau frère Jacky aurait fait mieux! Ah oui, j'allais oublier l'énorme bosse sur le capot arrière, si on ne voyait pratiquement rien avant pour manœuvrer, là c'est plus rien tout court!
Mon dieu, quel massacre cette version qui se devait être collector et limitée. Enfin limitée, pour un modèle dit anniversaire, c'est un peu du bluff car elle sera proposée entre 1988 et 1990 pour un tirage certainement hasardeux à 650 exemplaires.
Alors y gagne t'on quelque chose sur les performances comparé à la "5000 QV"? A vrai dire non, le V12 5167 Cc affiche 455 chevaux et les chiffres ne bougent quasiment pas...bon, relativisons, ils sont quand même toujours d'actualité en 1988, la Countach demeure un véritable engin de dingue!
En fait, c'est la fiabilité qui va y gagner. Pourquoi donc? En fait le kit carrosserie aura un impact positif sur l'écoulement de l'air, la mécanique sera ainsi mieux refroidie, ce sera le seul véritable bénéfice de cette série bien spéciale. Ce modèle noire à l'intérieur blanc sera la dernière voiture de cette rétrospective dédiée à Marcello Gandini et aussi l'ultime modèle de cette série au musée de Turin, endroit que je vous conseille si vous avez l'occasion de passer dans le coin.