A La Ferté Vidame...
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Citroën Xantia Activa."
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Super glue."
Injustement moquée, la BX de Citroën sera un tel succès que ce modèle va sauver une marque quasi moribonde en ce début des années 80 et placée sous la tutelle de Peugeot. Remis sur pieds, Citroën peut envisager un avenir plus serin dans les années 90. Après 12 longues années de carrière et plus de 2.3 millions d'exemplaires vendus, il est temps de mettre la BX à la retraite.
Nous sommes en 1993 et sa remplaçante est dévoilée, elle porte le nom de Xantia. Ce modèle est un enjeu majeur pour la marque, la catégorie de berlines est la plus demandée avec les compactes, un échec et c'est la banqueroute assurée. L'air de rien la Xantia est une petite révolution, son style est pour une fois très classique, ce qui pour une Citroën est rare. Berline bicorps, elle offre un profil à deux volumes et demi, c'est à dire avec une sorte de faux coffre à l'arrière. Bertone à collaboré avec Citroën pour ce dessin harmonieux, robuste et élégant.
L'avant très plongeant s'équipe de feux très fins et d'un bouclier qui pointe vers l'avant, on retrouve le look de la XM mais en plus contenu. La calandre est très étroite et l'entrée d'air se fait sous le bouclier. Le capot légèrement nervuré accueille au départ les chevrons dessus.
Bien équilibré, le profil offre un long empattement, signe d'une habitabilité généreuse. Si les custodes arrières sont épaisses et non ajourées, les vitres sont grandes et apportent une belle luminosité à bord.
La haute poupe avec cette "fausse" malle est réussie, elle muscle habilement la berline. Le bouclier est assez haut et les feux rectangulaires empiètent sur la malle.
Au final le dessin classique de la Xantia est élégant et bien proportionné, à cette époque elle croisera le fer avec deux classiques à grand succès, la Renault 21 et la Peugeot 405 pour la France.
C'est en ouvrant la porte que les "Citroënistes" seront le plus étonnés. On trouve une ambiance feutrée, austère et classique, adieu les délires du passé, ici point de satellites ni même de volant monobranche! La planche de bord est massive, très germanique et la seule pointe d'originalité sera cette poignée face au passager qui l'aide à avancer son siège où à s'installer à bord...un clin d’œil à une clientèle âgée? Mais la qualité est là, rarement une Citroën n'a présenté un habitacle qui semble aussi soigné, une page s'est tournée depuis l'arrivée de la ZX à une époque où la clientèle commence à être sensible aux matériaux et découvre les fameux plastiques moussés.
Vaste, bien équipée et offrant un coffre spacieux et modulable, la Xantia conserve l'ADN Citroën à travers sa suspension hydropneumatique de série, ouf! Mieux, les haut de gamme reçoivent l'"Hydractive II" qui fait affiche de suspension piloté plus sophistiquée encore. La version "Activa" arrive fin 1994 et dispose d'un système anti-roulis "SC-CAR" qui peut la faire virer à plat de manière unique, la Xantia est littéralement scotchée au bitume! En finition "Exclusive" elle sort le grand jeu, cuir, boiseries, équipement haut de gamme, le tout avec une excellente finition, la Xantia était en ce milieu des années 90 une berline alors très recommandable.
Avec une gamme de moteurs essence et diesel assez riche, la Xantia propose un excellent produit aux familles désirant un modèle confortable et moderne et offrant un cinquième porte.
En 1995 arrive un timide restylage qui affecte principalement la calandre qui reçoit désormais les chevrons. C'est aussi à ce moment que le break arrive au sein de la gamme.
Il faut attendre janvier 1997 pour que la version V6 arrive, jusque là la version haute des moteurs essence était assurée par le 2.0 litres Turbo CT de 150 chevaux. La V6 est plus souple, plus onctueuse, il s'agit de la version 3.0 litres 24 soupapes de 194 chevaux. Cette déclinaison n'est disponible qu'en deux finitions, la luxueuse "Exclusive" et la dynamique "Activa". Ces deux modèles sont joliment présentés avec des boucliers et baguettes latérales laquées et de jolies jantes en alliage qui diffèrent suivant les versions. A part le monogramme "V6" à droite sur le hayon et la double sortie d'échappement à gauche, impossible de faire la différence avec une version 4 cylindres. Capable d'atteindre plus de 235 Km/h et de faire le 0 à 100 en 7.6 secondes, cette version restera la plus performante de toutes les Xantia.
C'est à la fin de l'année 1997 que la Xantia est restylée une seconde fois...mais en profondeur désormais. L'avant s'offre un nouveau capot qui intègre une calandre plus affirmée, c'est redevenu à la mode. Les feux sont redessinés et plus expressifs et le bouclier et sa jupe sont arrondis. Moins visible est l'adoption d'ailes avant plus larges, elles étaient jadis montées sur la version 2.0 Turbo CT et sont maintenant généralisées à toute la gamme. Les baguettes latérales se parent d'un jonc chromé et derrière les feux changent de couleur, l'encadrement de plaque prends la teinte de la carrosserie. Attention, le modèle que vous voyez ici s'en dispense et reste la version commercialisée entre janvier et décembre 1997, juste avant ce lifting.
L'habitacle est retouché, le plus visible étant l'abandon de la poignée face au passager. L'ensemble est adouci et la finition encore améliorée. Mais sa structure a été renforcée car aux tests de l'Euro N-Cap la Xantia est une piètre élève! Elle y gagnera des étoiles en s'offrant des renforts ainsi que l'airbag et l'ABS, du moins sur les versions supérieures.
En 2002 elle cède sa place à une C5 qui remplace aussi la XM en se positionnant sur deux catégories. Avec plus de 1.5 million d'exemplaires vendus, la Xantia à parfaitement remplie son contrat. C'est certes moins que la BX mais sa carrière sera plus courte et la clientèle s'est dissoute pour aller voir du côté des monospaces.
Ce très joli modèle rouge métallisée nous montre que la Xantia n'est pas si ringarde qu'on veux nous le faire croire. Son dessin reste classique et elle ne manque pas d'allure dans cette configuration. Bravo au passage à tous les amateurs de Xantia qui sont bien plus nombreux que je ne l'imaginais!