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bubu

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19 Fév 2015, 13:00

Re: Un coup d'oeil dans le rétro...

par bubu » 18 Nov 2018, 10:36

A Automedon...

"Alfa Romeo Alfetta GTV."

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"Digne succession."

Pour beaucoup le Coupé Giulia GT restera comme l'une des plus remarquable Alfa Romeo de l'après guerre. Dessinée par Giugiaro pour les studios Bertone, ce modèle deux portes trois volumes cache au fond de ses entrailles des blocs aluminium qui entreront dans la légende. Allant de 1.5 à 2.0 litres, les Coupés "Bertone" ne cesseront de voir leur puissance grimper au fil des années pour culminer à 132 chevaux. Le comportement joueur de cette propulsion associé à des mécaniques extraordinaires laisseront à leur propriétaires des souvenirs impérissables.
Mais au milieu des années 70 le coupé tricorps n'est plus dans l'air du temps, look et présentation accusent le poids des années, c'est en 1976 qu'il prend sa retraite. Mais deux ans avant, Alfa Romeo dévoile celle qui va progressivement prendre sa succession, le coupé GT. C'est une fois de plus Giorgetto Giugiaro qui trace les contours de ce coupé qui doit adopter les codes stylistiques des années 70. Ce qui change, ce sont ses volumes, adieu la classique malle arrière, c'est un coupé bicorps à la poupe fastback qui habille cette voiture basée en partie sur la berline Alfetta. Les angles sont plus marqués, les éléments de carrosseries lisses, l'aérodynamisme entre désormais en jeu sans pour autant nuire à sa ligne.
Mais faisons en le tour et voyons cet avant qui offre au regard ce qui en jette le plus au milieu des seventies. On trouve quatre phares ronds, le cœur de calandre chromé et cet avancement de tôle qui forme comme un petit "toit" par dessus, le tout souligné par un fin pare-choc chromé. De côté, on découvre un porte à faux très court, un long capot presque lisse et un pare-brise fortement incliné. Les flans aux lignes pures sont soulignés par le renflement des passages de roues et ce trait rectiligne qui "plie" la caisse en deux et qui signe les sportives de cette époque, le fameux angle de dièdre. Les surfaces vitrées sont généreuses et coup de génie, la vitre de custode séparée en deux s'ouvre même pour laisser passer l'air. Restons sur ces custodes qui ont été ouvragées, sur la GT on remarque une grille d'extraction d'air striée. Sur la GTV, un élément ciselé de forme triangulaire imprime les trois lettres magiques "GTV", c'est superbe. Restons dans les détails avec ces poignées de portes en inox au dessin si fin, ce sont ces petits détails qui signent les grands voitures.
Enfin l'arrière, on voit ici que sous tous les angles ce coupé a été traité avec le plus grand soin. La vitre de hayon très incliné modernise ce coupé moderne, la poupe est tronquée net et ses feux au style unique divisés en deux parties encadrent la plaque d'immatriculation placée légèrement en retrait. Pour achever ce tour, une fine lame chromé lui offre l'ultime coup de crayon.
Spacieux, l'Alfetta GT offre quatre places confortables et un vaste coffre. Mais ce qui marque cet habitacle, c'est la présentation de son tableau de bord. A lui seul, il peut pour certain être l'objet de toutes les convoitises. Ce n'est pas qu'il soit beau, bien au contraire! Mais dieu qu'il est original, que dis-je, unique! Formé d'élément géométriques, on le croirait sortit d'un loufoque concept futuriste! Un grand cadran rectangulaire et niché en haut de la console centrale, c'est là qu'est disposé l'instrumentation, les divers compteurs et le tachymètre, ce qui au passage n'est guère ergonomique. Sous les yeux du pilote, derrière le volant, un cube abrite le compte-tours, c'est délicieusement kitsch, moi j'adore!
Bon Bubu, merci pour ce moment mais que se passe t-il sous le capot avant? Et bien sur la GT, à sa sortie c'est un 1.8 litres de 122 chevaux qui officie dans ce modèle qui est évidemment une propulsion, les performances sont fort correctes et les habitués de la marque y trouveront avec plaisir les joies offertes par ce double arbre. N'oublions pas que la boite de vitesses est à l'arrière, accolée au pont pour une meilleure répartition des masses, comem sur la Porsche 924. Mais la crise énergétique et les limitations de vitesses vont obliger Alfa Romeo à mettre au catalogue en 1976 un bloc plus petit 1.6 litres de 109 chevaux tandis que le 1.8 lites est revu à...112 chevaux, drôle de politique commerciale.
Mais l'honneur sera sauvé la même année avec l'arrivée de la version GTV (pour Veloce) qui se pare d'un très fougueux et musical 2.0 de 130 chevaux gavé par deux carburateurs Weber de 40, une Alfa comme les aficionados l'espéraient, ils ne seront pas déçus.
Sa carrière va connaître un coup d'accélérateur et sa puissance passera même à 140 chevaux grâce à une série spéciale en 1979, année d'un important restylage qui lui ôtera presque tous ses chromes pour les remplacer par du plastique noir, si aujourd'hui on ne peux que regretter cette évolution, à l'époque c'était un signe incontestable de modernité et de bon goût. Seul bénéfice, un habitacle entièrement revu offrant désormais un tableau de bord bien moins étrange et surtout mieux fini.
Entre temps est apparu la fabuleuse GTV6 qui reste toujours une icône parmi les "Alfistes". C'est au salon de Turin 1980 que la GTV6 est dévoilée au public, elle a pour objectif de chiper des clients à BMW avec sa série 3 mais aussi à Porsche avec sa 944, sacré challenge, faut en avoir!
Sur le plan du style, la GTV6 se démarque de la GTV par son capot plus haut formant un bossage rectangulaire, cette modification était nécessaire pour faire entrer la mélodieuse mécanique. On trouve aussi des jantes en alliage et une présentation intérieure légèrement retouchée ainsi qu'une majoration de l'équipement.
Mais le vrai plus de cette GTV6 c'est son moteur, le fameux V6 2.5 litres à injection (il sera importé aux USA) qui délivre 160 chevaux. Cette mécanique au grand cœur et à la voix inimitable fera craquer les amoureux de concertos pour bielles et pistons. La GTV atteint le 215 Km/h et met 8.6 secondes pour faire le 0 à 100, mais au delà des chiffres, cette propulsion apporte une joie à son volant qui frise l'addiction, la GTV6 est "jouissive"!
relookée très légèrement en 1983, elle tente de masquer ses rides, le dessin à déjà presque 10 ans au compteur! A l'aide de séries spéciales, la GTV6 restera au catalogue jusqu'en 1986 mais ne sera jamais remplacée, pour beaucoup, c'est la dernière "vraie" Alfa Romeo.
Si aujourd'hui la GTV6 est celle que l'on croise le plus, les GT et GTV sont beaucoup plus rares. Il faut dire que les caisses de cette époque étaient hyper mal protégées contre la corrosion et que les matériaux employés étaient de piètre qualité. La légende dit qu'elles rouillaient déjà sur les parkings de l'usine! En fait, seul les exemplaires vendus dans les pays secs, dormant au garage et ne sortant pas sous la pluie résisteront à l'épreuve du temps. Autant dire que bien peu ont survécus. Ce bel exemplaire rouge sort sans doute de restauration tant la peinture semblait à peine seiche! Quand çà moi, j'ai depuis un moment un vrai béguin pour ces versions qui plus ma jeunesse, je leur trouve même plus de charme que la Giulia Coupé Bertone, une question générationnelle que j'assume pleinement.

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bubu

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19 Fév 2015, 13:00

Re: Un coup d'oeil dans le rétro...

par bubu » 18 Nov 2018, 18:06

A Stuttgart...

"Mercedes-Benz 12/55 PS Pullman Limousine."

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"Le trait d'union."

Voilà que nous arrivons à une époque charnière, remontons après la première guerre mondiale. Mercedes produit ses voitures étoilés ainsi que des moteurs d'avions. En 1921 la marque propose ses premiers modèles à compresseur. C'est à ce moment que Paul Daimler se retire et que Ferdinand Porsche lui succède.
En parallèle, Benz produit aussi ses voitures ainsi que des véhicules industriels et des omnibus. Mercedes et Karl Benz se rapprochent en 1924 pour finalement sceller une union en 1926, la marque ne fait plus qu'un et devient Mercedes-Benz. Les deux blasons s'unissent aussi, l'étoile de Mercedes est au centre d'un rond ceinturé de la couronne de lauriers dessiné sur celui des automobiles Benz. C'est Wilhem Kissel qui est nommé directeur de cette nouvelle entité, il n'imagine certainement pas à ce moment qu'il va être le père de l'une des marque les plus connue et réputée à travers la planète jusqu'à aujourd'hui encore.
C'est donc au salon de Berlin 1926 que la première Mercedes-Benz fait sa première apparition, il s'agit de la "Typ 300/W03" nommée aussi 12/55. Ces chiffres barbares que l'on retrouve ici signifient 12 chevaux fiscaux et une puissance de 55 chevaux tout simplement. Vous vous en doutez, ce type de modèle haut de gamme est à la base un châssis nu que Mercedes décline en toute une variété de versions. Autre possibilité, l'acheter ainsi et la faire habiller ailleurs si les carrosseries de l'usine ne convenaient pas à l'acquéreur. Le moteur est un six cylindres en ligne 2968 Cc qui développe 55 chevaux.
Entre 1927 et 1929 elle devient "W04", seul une modification mineure du moteur relève sa cylindrée à 2994 Cc. On en profite également pour revoir l'étagement de la boite de vitesse afin de la rendre plus agréable à conduire.
En 1929 Hans Ninbel prends la direction de la société à la place se Wilhem Kissel, la 12/55 devient dans la nomenclature la "W05" et sa cylindrée passe à 3444 Cc. Elle se nomme maintenant 14/60 "Typ 350". Plus onctueuse, elle laisse sa place en 1930 à la "W10" Typ Mannheim.
Cette gamme était réservée à de très riches clients car outre sa très belle machinerie, la Mercedes-Benz 12/55 était une auto remarquablement construite et dédiée aux clients les plus exigeants.
Cette version Pullman Limousine de 1927 est ici habillée d'une caisse au dessin des plus académique qui soit. C'est vraiment la bonne "caisse carrée" de l'époque. Enfin dans les années 20 on habile de tôle toute une automobile, alors certes on fait simple et la forme sert ici à offrir un espace intérieur vaste où il est possible de voyager en gardant son haut de forme sur la tête. C'est ce qu'exigent les clients, ils veulent aussi y être aussi bien assis que dans leur canapé et profiter de la vue à travers de larges vitres. Ces besoins limitaient de ce fait les fulgurances stylistiques si bien que ce type de dessin restera la norme jusqu'au milieu des années 30.
Mais c'est aux détails que l'on reconnait une automobile de luxe comme dans le cas présent. Voyez les roues dont chaque branche est finement peinte, le traitement bicolore de la caisse, les doubles lames des pare-chocs, l'apparition discrète encore du chrome, les plaques pour taper ses chaussures "crottées" intégrées aux marchepieds, le pare-brise entrebâillant où encore le bouchon de réservoir orné de l'étoile.
Voilà donc la naissance de Mercedes Benz avec ce sobre modèle qui est le prélude à une longue et riche histoire.

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19 Fév 2015, 13:00

Re: Un coup d'oeil dans le rétro...

par bubu » 19 Nov 2018, 04:52

A Automedon...

"Ford Crown Victoria Police Interceptor."

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"Servir et protéger."

Si je vous demande de me citer une voiture culte Américaine vous me direz Corvette, Jeep, Mustang et bien d'autres encore, il faut dire que la riche production d'outre Atlantique ne manque pas de moments d'anthologie. Mais c'est aussi oublier des modèles à succès auxquels on pense moins comme le pick-up Ford F-150 où la Checker Marathon (le fameux taxi New Yorkais) par exemple.
Dans le même registre, il y en a une que l'on connaît tous, c'est le Ford Crown Victoria. Lorsqu'elle voit le jour en 1955, la Ford Fairlane Crown Victoria est à ce moment un séduisant coupé qui s'affiche typiquement dans la lignée des modèles de ce milieu des années 50. Elle en porte tous les gimmicks comme ses nombreux chromes, son pare-brise panoramique où alors encore sa peinture deux tons, bref une auto gaie et ludique qui va ensuite changer radicalement de cap.
Le nom va s'éteindre pour réapparaître en 1979 sous l’appellation Ford LTD Crown Victoria. C'est désormais devenu une berline austère et géométrique qui porte ce nom, c'est la jumelle de la Chevrolet Caprice et elle aura une carrière fort similaire. Sa plate-forme prends le nom de "Panther". Cette brave "bête à rouler" séduit une certaine clientèle faite pour la plupart de seniors. La voiture est grande, sa ligne classique reste valorisante et son confort ainsi que son espace intérieur est royal, c'est ça l'Amérique! Pour ces acheteurs, c'est aussi le symbole de l'authentique voiture Américaine comme eux seuls savent en proposer. Pourtant elle est fort rustique sur le plan technique et ses dimensions font d'elle un véritable dinosaure du bitume.
Les administration et les compagnies de taxi y voient un engin idéal pour rendre de nombreux et loyaux services, la police elle aussi en commandera des milliers d'exemplaires. Notons que cette génération sera disponible en break mais aussi en coupé.
En 1991 la Ford Crown Victoria revient sous une nouvelle forme, plus arrondie, plus élancée mais uniquement en version quatre portes trois volumes. Elle restera élue par les services publics ainsi que les taxi dans tout le continent nord Américain, c'est ce modèle que vous pouvez voir ici.
Le châssis est revu et amélioré et le moteur est un V8 4.6 litres qui sort 210 chevaux, c'est un bloc que l'on retrouvera sur de nombreux autres modèles dont la Mustang.
En 1995 elle est relookée et c'est surtout l'arrière qui bénéficie de ce dépoussiérage grâce à l'ajout de blocs optiques plus larges. Les forces de police se toute l’Amérique du nord s'équiperont de ce modèle, peint de toutes les couleur suivant les comptés et autres états, ces voitures increvables ne cesseront de poursuivre les fuyards dans tout le continent nord Américain et au cinéma. Cette génération laissera sa place à une autre en 1998 qui aura droit à une version spécifique "Police Interceptor" recevant un certain nombre de modifications dont des feux arrières triangulaires comme c'est ici le cas.
Cette une ultime génération produite jusqu'en 2011 sera le tout dernier rejeton. Jugée (à juste titre) trop polluante et gloutonne, elle est aussi devenue surtout trop âgée quand en 2017 la dernière en service dans l'état du Nevada prends sa retraite. Elle avait pourtant bien des qualités, de la place à l'arrière pour les contrevenants, une soute gigantesque de 600 litres et un moteur increvable! Mais sa plate-forme remontant à la fin des années 70 et sa conception archaïque l'obligeait à rendre les armes. Même chose pour les taxi de la grande pomme qui n'ont plus le droit de circuler à Manhattan, c'est une sorte de deuil qu'il faudra à l'image de la disparition de la célèbre Checker Marathon qui était un symbole de la ville en son temps.
J'ai depuis longtemps été fasciné par ces voitures de police Américaines, j'espère un jour réaliser ce rêve en m'en offrant une. Encore faudra il pouvoir en trouver une en bel état, avec ses papiers, ses équipements et surtout un garage capable de la loger! Bon, avec mon vol en avion de chasse, j'ai encore deux où trois choses à faire avant de mourir. En attendant je vous laisse contempler ce modèle authentique et original venu tout droit de la cité des anges.

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Re: Un coup d'oeil dans le rétro...

par bubu » 19 Nov 2018, 05:46

A Stuttgart...

D'ici, on a une belle vue sur la prochaine salle à visiter.

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Des modèles de légende!
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Re: Un coup d'oeil dans le rétro...

par bubu » 19 Nov 2018, 20:16

A Stuttgart...

"Mecedes-Benz 25/170/225 PS Typ SSK Sport Zweisitzer."

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"La magie du compresseur."

Certes, Mercedes est un constructeur de plus à inscrire ses voitures en course mais la jeune marque peut se targuer d'avoir remporté le Grand Prix de France en 1914 et les 500 Miles d'Indianapolis en 1915. La première guerre mondiale mettra entre parenthèses ces exploits, toutefois la marque à l'étoile fabrique des moteurs d'avions et développe la conception du compresseur, cet accessoire qui est en quelque sorte l'ancêtre du turbocompresseur.
A la paix revenue, Mercedes place son précieux compresseur sur l'ensemble de sa gamme dès 1921. Mais d'autres le proposeront aussi au cours des années 20 comme Bentley où Bugatti.
Entré chez Daimler en 1923, Ferdinand Porsche est chargé de mettre au point une redoutable voiture de course pour la Targa Florio, Mercedes remporte cette épreuve mythique en 1924. Deux ans plus tard Benz fusionne avec Mercedes pour ne former plus qu'une seule et même marque, Mercedes-Benz.
De cette union naît la Type S en 1927, c'est l fleuron de la marque et elle est le fruit du travail de Ferdinand Porsche. Elle s'équipe de fabuleux moteurs six cylindres en ligne qui peuvent recevoir l'appui du fameux compresseur, on atteint des puissances folles, 225 chevaux! Si la fiche technique est incroyable pour l'époque, le châssis est en revanche moins technique et ne permet pas d'exploiter au mieux cet engin qui en plus est bien lourd et encombrant. On les surnomme les "éléphants blancs"!
Pour exploiter ce potentiel quelque peu gâché, on élabore un modèle plus léger et surtout plus compacte, son empattement réduit de 45 centimètres lui fait porter la lettre "K", non pas pour "Kompressor" mais pour "Kurtz", court en Français. On va en plus déporter la mécanique plus vers l'arrière et abaisser le centre de gravité, la nouvelle "SSK" semble avoir enfin réuni tout ce qui lui manquait pour devenir une voiture de course redoutable.
Elle apparaît en 1928 sous le nom barbare de 25/170/225 PS. Si vous avez suivi vous allez deviner que le premier chiffre, 25, correspond à la puissance fiscale. Le second est la puissance du moteur, 170 chevaux mais sans l'apport du compresseur car avec ce dernier, il en délivre maintenant 225 comme l'atteste son nom dans cette nomenclature maison.
Un modèle est engagé à la course de côte de Gabelsbachou où le pilote Rudolf Caracciola décroche la victoire à son volant. La voiture est une remarquable monture dont on exploitera même 300 chevaux dans l'écurie d'Alfred Neubauer!
Cette version qui est sans doute l'une des plus légendaire a été construite à 35 exemplaires et celle-ci date de 1927. Voiture idéale et conçue pour les courses de côte, elle était toutefois utilisable sur route et disposait d'un certificat d'immatriculation. Râblée, elle transpire la performance, c'est une véritable athlète dans ses lignes. Basse, avec de grandes roues, un haut capot et de minuscules saute-vent, la "SSK" n'est pas là pour la frime. Pourtant elle est très soignée dans ses détails avec sa statutaire calandre chromée traitée en coupe-vent, ses tubulures d'échappement sortant du capot côté droit où bien encore son habitacle traité de manière luxueuse avec ses boiseries, une instrumentation généreuse et même un siège passager qui est situé en léger retrait. On s'en doute, pas de malle à l'arrière mais deux roues de secours superposées entourées de jolies ailes parfaitement arrondies.
Belle et ultra performante, elle reste l'un des modèle majeur de cette seconde moitié des années 20 et prouve déjà que Mercedes n'est vraiment pas là que l'espace d'un petit moment.

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19 Fév 2015, 13:00

Re: Un coup d'oeil dans le rétro...

par bubu » 20 Nov 2018, 20:32

A Stuttgart...

"Mercedes-Benz Type SS."

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"Un éléphant blanc en Inde."

L'union entre Benz et Mercedes en 1926 donne naissance à une marque dont les ambitions sont immenses. En ce temps ils ne sont pas les seuls car les marques de grand prestige sont très nombreuses, l'automobile est chère, autant qu'elle le soit le plus possible! Mais rares sont celles qui finiront par survivre à la standardisation, à la baisse des coûts des modèles et à l'arrivée de voitures abordables rendant cet objet moins élitiste et plus populaire que jadis.
En 1927, la Type S conçue en partie par Ferdinand Porsche pose les choses, les nouvelles Mercedes-Benz ne sont pas là que pour faire de le figuration où épater la galerie avec de flamboyants modèles aux mécaniques d'un autre âge. La Type S c'est un châssis de grande qualité et surtout un moteur six cylindres en ligne qui peut s'adjoindre les services d'un fabuleux compresseur Roots faisant décupler sa puissance pour parfois lui faire dépasser les 200 chevaux, c'était tout simplement énorme!
La Type S adopte cette lettre pour le mot "Sport" tout simplement. Son fabuleux bloc 6.7 litres est une véritable machine de guerre qui avec le compresseur porte sa puissance à 225 chevaux. Un mot sur cet artifice, il s'engage en appuyant à fond sur la pédale d'accélérateur, un peu comme un "kick down" sur une boite automatique mais dans une chevauchée bien plus sauvage! La plupart des Type S se livrent sous la forme de châssis nu, le riche client n'est en général plus à cela près.
Un an plus tard, en 1928, la version "SS" est présentée, "SS" signifie "Super Sport", ce qui veut dire qu'elle peut faire encore mieux! La cylindrée devient pachydermique, 7065 Cc, on surnomme ces modèles les "éléphants blancs" car bien que dotés de puissances incroyables, le poids et la taille de ces modèles n'en faisait pas des modèles sportifs, un vrai gâchis que la "SSK", pour "Kurtz", "court" en Français, va vite faire oublier, lire l'article publié hier dans cette même visite.
Mais notre modèle ici exposé est une "SS" de 1928, cette version au style exceptionnel a été exposé au salon de Paris 1928. Son dessin est à couper le souffle et nous montre que l'on pouvait aussi ciseler des voitures qui ne ressemblaient pas forcément à des boites à chaussures. Cette "SS", on la croirait sortie d'un dessin animé, son empattement immense lui impose de mettre son essieu avant à l’extrémité de la proue de l'auto. L'interminable capot donne l'impression que le poste de pilotage a été reculé sous l'effet de l'accélération! Regardez, les portes frôlent les ailes arrières tandis que celle du devant sont à une distance incroyablement lointaine, imaginez circuler avec une telle voiture! Le mince pare-brise légèrement incliné et le châssis surbaissé lui confère une allure unique, cette Mercedes à un look incroyable!
Mais c'est dans les détails qu'elle prouve aussi son pedigree d'exception, tout a été traité de luxueuse manière et aucun détail n'a été oublié. La calandre est ici protégée d'un fine grille chromée et de petits grillages sont aussi installés sur les optiques de phares afin de les protéger des gravillons. Car oui, les routes de la fin des années 20 étaient loin d'être celles que nous avons aujourd'hui. A droite on voit les tubulures d'échappement striées et argentées de ces modèles à compresseur, un "signal" fort que la marque "Excalibur" fera renaître sur ces modèles qui copient ces Mercedes de cette époque. Les marchepieds sont ornés de bois et habillés de baguettes chromées que l'on retrouve sur les coffres aménagés en amont des ailes. Les pare-chocs sont à double lame et recouverts de chrome, un matériau à l'aspect qualitatif et riche qui ne cesser de croître avec le temps et qui remplace le doré de ornementations en cuivre. Enfin deux roues de secours posées presque à la verticale finalisent le dessin de cette voiture dont la ligne est à couper le souffle.
Dedans c'est un luxe aussi poussé qui habille les garnitures recouvertes de cuir clair. Un cuir tressé qui est utilisé comme poignées, toujours dans ce souci du détail. De superbes boiseries ouvragées maintenues par de la visserie nickelée couvre toutes les parties de la carrosserie pour la rendre invisible de l'intérieur. L'instrumentation est digne d'un avion de chasse, compteurs, manomètres et divers boutons parsèment une planche de bord elle aussi recouverte de bois. Enfin des touche claires couleur ivoire sont disposées sur le volant, le pommeau de levier de vitesses et les manettes installés au centre du volant et servant je pense à régler l'avance de la puissante mécanique.
On y trouve ici le six cylindres de 7065 Cc à compresseur qui sort sur ce modèle la bagatelle de 200 chevaux, elle peut ainsi atteindre les 190 Km/h.
Cette voiture à tapée dans l’œil du Maharadja de Jammu du Cachemire, Hari Sing. L'homme la veux et l'aura. Il demandera à faire passer son volant de gauche à droite, l'Inde étant une colonie Britannique dans laquelle on roule dans le "mauvais sens". Et puis après tout un éléphant blanc à parfaitement sa place en Inde non? Les modifications seront faites en Allemagne et la voiture partira par bateau pour l'Inde. Elle est revenue sur ses terres depuis après avoir visité l'Amérique où elle foulera les pelouses de Peeble Beach. Propriété de Mercedes-Benz, elle est l'une des plus belles voitures exposée dans cette pièce qui ne manque pas de morceaux de bravoure.

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Re: Un coup d'oeil dans le rétro...

par bubu » 20 Nov 2018, 20:33

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"Chevrolet Corvette C1."

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"La plus Européenne des Américaines."

On l'oublie souvent mais lorsque Chevrolet lance en 1953 sa Corvette, c'est pour répondre à une demande des clients Américains désirant une petite voiture de sport économique à l'image des roadsters Européens qui se vendent en masse sur le sol Américain. Les "Yankee" sont fous des petites sportives décapotables venues d'Angleterre et d'Italie, elles séduisent ces clients qui ne trouvent pas de modèles équivalent aux USA où les voitures sont bien plus grosses et plus lourdes.
Chevrolet dévoile en 1953 celle qui doit être la rivale Américaine à ces petits bolides exotiques, elle se nomme Corvette. C'est une fois de plus Harley Earl qui dirige une équipe motivée qui doit répondre à un strict cahier des charges. L'innovation première sera d'adopter une carrosserie constituée de matériaux composites, ce qui est une première en grande série aux USA. Le dessin a été très soigné et réponds parfaitement à l'attente des ingénieurs. De petit gabarit, la toute première Corvette hérite d'un style séduisant capable de faire de l'ombre aux jouets venus du vieux continent. L'intérieur est délicieusement réalisé, le mobilier offre une planche de bord symétrique très en vogue aux USA à cette époque, les garnitures colorées ainsi que l'instrumentation riche donne une claque aux petites Anglaises bien plus rustiques de ce côté. Mais si à cette époque les constructeurs d'outre Atlantique offrent des nuanciers épais comme un annuaire, la première version de la Corvette n'est disponible...qu'en blanc avec un intérieur rouge! Pour moi ce n'est pas gênant, j'aime beaucoup cette harmonie, pour les autres, il faudra s'en contenter...où aller voir ailleurs!
Légère, elle s'équipe d'une mécanique six cylindres en ligne dite "Blue Flame" de 150 chevaux. Hélas, si la fiche technique est alléchante, en réalité elle laisse le pilote sur sa faim. En plus elle n'est disponible qu'en boite automatique à 2 rapports, pour le sport, on repassera! Toutefois la Corvette se monte ludique à conduire et ses ventes débutent correctement.
Constatant que la Corvette n'est pas le raz de marée espéré, on lui offre en 1954 le choix d'autres teintes mais rien d'autre. Déjà la presse critique son confort ferme et toujours ce manque de plaisir au volant, à ce moment là, on réfléchit sérieusement à stopper l'aventure. Et oui, une auto qui commence sa carrière de cette manière à rarement une seconde chance sans gros correctifs.
Alors en 1955 Chevrolet prends la décision de lui offrir une mécanique digne de ce nom, elle s'équipe ainsi d'un V8 et lui restera fidèle toute sa vie! Cet ensemble 4.3 litres affiche maintenant 195 chevaux et on peut enfin choisir une boite mécanique... mais à 3 rapports. En fait elle doit répondre à l'arrivée de la Ford Thunderbird qui est la réponse à la Corvette. Sauf que la "T'Bird" est un carton dès son lancement contrairement à la Corvette et qu'elle impose elle directement un bloc V8. Chevrolet améliore sa fabrication, ses finitions et son équipement, elle doit mettre toutes les chances de son côté. Pour le style, il n'évolue que dans le détail, la ligne est identique à celle sortie deux ans plus tôt.
Le bilan au cours de ce millésime...est médiocre. La Corvette, même avec son V8 ne voit pas de progrès sur ses ventes, pire, les commandes baissent, on songe à ce moment à sa mise à la retraite avec pertes et fracas. Mais Chevrolet est piqué au vif, la Thunderbird sortie après elle lui a mis une sévère déculottée, on va lui donner une ultime chance, juste pour son honneur, on verra bien.
Alors en 1956 on retouche en profondeur le dessin de la Corvette. L'avant voit ses phares inclinés sous une grille chromée remplacés par des optiques ronds en bouts d'aile. Elle ne fait pas plus moderne mais l'évolution lui donne une allure plus virile. Sur les flancs, des courbures concaves partant des arches de arches de roues offriront désormais une signature visuelle à la Corvette, ils peuvent être peints d'une autre couleur. La plupart associeront une carrosserie rouge et une nuance de blanc dans cette partie. Un trait de génie qui va contribuer à lui donner une nouvelle carrière.
Enfin l'arrière est métamorphosé, adieu les feux en pointe sur cette sorte d'aileron, les ailes sont désormais rabotées et arrondies, la voiture semble plus compacte et sportive. Les feux sont insérés avec discrétion dans le nouvel emboutit, ce dernier s'offrant des protections chromées verticales dans lesquelles sort de part et d'autres les sorties d'échappement. Ah, ils savaient y faire les "Ricains"! Quand à la malle, elle devient lisse, la plaque d'immatriculation prenant maintenant place entre deux demi-lames de pare-chocs centraux (en fait qui servent d'éléments décoratifs) arborant de discrets obus. Ah oui, dernier détail, un hard-top peut recouvrir le toit en plus de la capote, la Corvette est à la fois un cabriolet et un coupé tant il est bien dessiné et s'intègre à la perfection à la carrosserie.
En ouvrant la porte par contre, on retrouve l'habitacle originel de la Corvette et son style si singulier qui semble lui ne pas déranger les acheteurs. Sous le capot il n'est plus possible de prendre le six cylindres "Blue Flame" qui à rejoint le musée, la Corvette, c'est V8 où rien! Il est disponible sous 3 puissances, 210, 225 et 240 chevaux.
Enfin la Corvette attire de nouveau les amoureux de mécanique, les vente remontent et pour 1957 on décide de la muscler un peu plus, la Corvette semble mûrir à son rythme, en réalité plus rien ne va l'arrêter à partir de là. L'injection fait son entrée, la cylindrée est plus haute, 4.6 litres, la puissance augmente, ainsi on peut opter pour une mécanique de 220, 245, 250, 270 et 283 chevaux. Quand à la boite mécanique, elle devient à 4 rapports, doucement la Corvette se bonifie.
C'est un tournant en 1958, la Corvette à finit par battre la Ford Thunderbird qui va devenir un gros et luxueux coupé, la voie est libre et on lui donne un nouveau visage, elle s'offre ainsi quatre phares ronds. Ils encadrent une calandre plus grande et plus agressive, elle va devenir sous cette forme l'une des plus désirable Corvette de toute l'histoire. Elle grandit un peu aussi, prends quelques kilos mais réuni tout ce que les Américains voulaient au départ, du tape à l’œil et des performances, le tout allié à un comportement joueur, pour beaucoup ce millésime symbolise le plus bel équilibre de la première génération de corvette. Les moteurs 4.6 litres sont disponibles en 230, 245, 250, 270 et 290 chevaux, ça monte!
Avec ce gros lifting, on la laisse tranquille en 1959, seul quelques chromes lui sont retirés mais pour le reste, y compris les moteurs, rien ne change.
Il faut attendre 1960 pour voir les puissances encore grimper, l'offre est ainsi constituée de mécaniques 230, 245, 270, 275 et 315 chevaux. La Corvette franchit un cap et n'est plus la rivale des petits roadsters Européens, c'est à partir de maintenant une voiture de sport 100 Américaine. Et puis ses ventes ne font que monter, elle devient une véritable coqueluche.
Côté design, rien n'est grandement modifié, son style faisant l'unanimité, mieux encore, c'est elle qui va désormais partir à la conquête de la vieille Europe. Une belle ironie de l'histoire!
En 1961 la Corvette première génération à déjà 8 ans mais elle a été lourdement modifiée depuis son lancement, c'est en réalité une tout autre voiture. Bill Mitchell qui vient d'intégrer GM dépoussière un peu la voiture. La calandre est simplifiée, plus de "dents" chromées mais une fine grille tandis que les entourages de phares sont désormais peints ton caisse et non plus chromés.
Mais c'est l'arrière qui est transfiguré. Tout change à partir des ailes qui prennent du muscle et s'offre ce style "Bottle Coke". Le couvercle de coffre est maintenant quasi horizontal, les feux en bouts d'ailes n'existent plus et ce sont quatre petits ronds rouges qui sont logés dans sur un panneau entièrement lisse n'ayant plus aucun rapport avec celle tout en courbes des modèles précédents, la transformation sous cet angle est spectaculaire. Elle sera d'ailleurs reprise sur la Corvette C2. Les échappements eux ne décorent plus les "bananes" de pare-choc mais sont cachés sous la jupe arrière.
A bord aussi le changement est massif, la symétrie des premiers modèles n'existe plus, le compteur "demi lune" est plus grand et tous les manomètres disposés au centre ont été regroupés de part et d'autre du volant. Une épaisse console centrale apporte une touche de bourgeoisie et ds garnitures en inox de la modernité. Le côté passager est reculé et une barre de maintient est fixée devant lui. Ce nouvel habillage est sublime et entre les deux ambiances intérieures, je ne saurais pas juger celui que je trouve le plus séduisant. Ils sont pourtant très différents mais offrent un charme dont seul les Américains avaient le don de les concevoir. L'offre mécanique en revanche est exactement identique à celle de 1960.
Dernière année en 1962 pour la Corvette C1, une toute nouvelle est prête à être dévoilée et on va peu modifier cette dernière "cuvée". La peinture deux tons n'est plus disponible et quelques détails changent.
Mais c'est le moteur qui fera l'objet de plus d'attention, le V8 passe à 5.3 litres, il est disponible en 250, 300, 340 et 360 chevaux, la Corvette 1962 est la plus puissante de la série et elle peut atteindre les 240 Km/h. Les Américains en sont fous, elle a réussi l'incroyable défi qui lui étant lancé neuf ans plus tôt, c'est l'une des Américaine les plus désirée à travers le monde!
A 65 ans aujourd'hui elle est est à sa septième génération et il faudrait une encyclopédie en 10 volumes pour faire le tour de tous les modèles vendus depuis son lancement.
Le très bel exemplaire ici exposé est un modèle de 1956. Elle se pare de sa classique combinaison rouge et blanche qui semble avoir été faite pour elle. Une auto des plus désirable où le style a été poussé jusque dans les moindres détail comme on le voit dans cet intérieur si original et soigné dans sa présentation.

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Re: Un coup d'oeil dans le rétro...

par bubu » 21 Nov 2018, 05:31

A Automedon...

"Ford Thunderbird."

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"Un oiseau du tonnerre."

Le démarrage difficile de la Corvette en 1953 donne à Ford l'idée de lancer également un petit coupé au format Européen. En ce début des années 50 l'Amérique ne produit que des grosses voitures, elle semble incapable de fabriquer de petits modèles aux standards du vieux continent. Pourtant ces roadster venus d'Italie et d'Angleterre plaisent aux USA, ils déferlent par bateaux entiers.
C'est donc Chevrolet qui tente en premier d'apporter sa réponse à ce débarquement un peu trop envahissant à son goût. Les débuts sont difficiles si bien que Chevrolet hésite à faire avorter la carrière de sa nouvelle Corvette. C'est deux ans plus tard que Ford lance une rivale qui reprends une recette identique mais avec un look différent, elle se nomme Thunderbird et est commercialisée en 1955.
Elle est une sorte de correctif de la Corvette et va d'office lui imposer un moteur V8. La ligne est elle aussi dans une tendance opposée, elle ne veux pas imiter l'école Européenne et conserve les codes stylistiques de l'Oncle Sam, elle est aussi plus longue et mesure 4.62 mètres.
Son style justement est son argument premier, une réussite totale. La ligne de caisse est horizontale, l'avant offre des phares avancés au but des ailes et une calandre assez sobre est aménagée dans la partie basse de la proue. Deux décorations circulaires chromées en forme de réacteur décorent cette dernière, c'est la grosse mode aux USA à l'époque, tout comme l'inévitable pare-brise panoramique. Cet avant est relativement allongé, une entrée d'air est posée sur le capot afin de revendiquer sa sportivité. Les ailes sont de grandes dimensions et décorées par de fictives aérations inclinées. C'est d'ici qu'un coup de crayon sous la forme d'une légère découpe s'étire jusqu'aux ailes arrières. Quand parfois les stylistes semblent avoir tout donnés sur l'avant et achèvent à la hâte un postérieur, ce n'est pas du tout le cas ici. De petits ailerons surmontent les feux circulaires rouges en forme de tuyères d'avion à réaction. Deux autres sont placés plus bas et sont recentrés autour de la plaque d'immatriculation, c'est de là qu’émergent les sorties d'échappement. La trappe à carburant est quand à elle inséré dans le couvercle de coffre! Décidément, ils ne manquaient pas d'imagination ces Américains! Enfin un superbe hard top est disponible et une fois ce dernier installé, la T'bird se transforme soudain en véritable coupé.
Si l'intérieur diffère de la Corvette dans son dessin mais la philosophie est identique. Tout y est savoureusement ouvragé dans un style délicieusement fifties. C'est gai, coloré et très stylisé. Compteur central semi circulaire encadré par deux autre de forme ronde, bandeau en aluminium qui traverse la planche de bord et se poursuit sur les garnitures, c'est vraiment un univers que j'apprécie et qui manque beaucoup dans nos voitures contemporaines.
Le moteur est un V8 de 4784 Cc fort de 195 chevaux. Elle est donnée pour 200 Km/h et peut atteindre le 0 à 100 en 10 secondes.
C'est un carton dès son lancement, elle foudroie la Corvette en terme de ventes! Elle est en fin de compte similaire dans le fond mais pas dans la forme. La Thunderbird est en acier et plus lourde. Elle est aussi plus luxueuse et ostentatoire que la Corvette, les clients voient en elle une véritable voiture Américaine plus qu'un roadster typé Européen, ce qui est vrai dans le fond.
En 1956 on retravaille le modèle, comme toutes les voitures en Amérique à cette époque, chaque millésime apporte un lot important de nouveautés, il faut sans cesse séduire et vendre. Si l'avant reste identique, la poupe s'offre une roue de secours posé à la verticale sur la malle arrière façon "Continental kit". Le bouclier en chrome massif est entièrement nouveau et les sorties d'échappement se font désormais dans les coins de pare-choc. On note aussi de nouveaux enjoliveurs de roues ainsi que des flasques qui recouvrent partiellement les roues arrières. La cylindrée est revue à 5113 Cc et la puissance passe de 195 à 215 chevaux, 225 pour la version automatique. Enfin un nouveau hard top à hublot est disponible, un accessoire délicieux indispensable sur ce roadster de toute beauté. A bord en revanche aucun changement visible, tant mieux d'ailleurs!
Pour le millésime 1957 la voiture est plus largement restylée. L'avant est épuré, fini les bouches de réacteur dans la calandre, un pare-choc plus ouvragé fait un crochet en dessous ce qui lui donne une bouche plus large. Deux pointes en forme d'obus ont poussées sous les optiques, toutes les Américaines où presque s'offrent cet artifice que l'on verra même en France chez Simca. Les clignotants ronds ont disparus et sont intégrés à ce nouvel ensemble chromé.
De profil on découvre un changement plus important sur les emboutis, un pli voit le jour au niveau des poignées de portes et s'étire vers l'arrière. Les pointes de ces nouveaux ailerons sont plus inclinés et prononcés, ils font disparaître les feux disposé auparavant dans leur partie supérieure. Les feux ronds rouges sont d'un dessin différent aussi. La roue de secours ne sera restée l'espace que d'un millésime car en 1957 elle réintègre l'intérieur du coffre. Ce denier a été simplifié et ne possède plus la trappe à carburant du premier modèle, cette dernière est creusée dans l'aile arrière droite. Le pare-choc est lui aussi plus sobre, adieu les faux extracteurs d'airs même si les sorties d'échappement y trouvent toujours leur place mais sous une forme oblongue. A bord la planche de bord à peu changée, on note un bloc d'instrumentation plus massif mais qui reste en forme de demi-lune mais parsemé de 5 compteurs ronds. Les placages en aluminium sont toujours d'actualité tout comme les couleurs gaies qui illuminent ce petit habitacle si chaleureux.
Plusieurs V8 sont proposés au choix, les puissances s'étalent de 212 à 285 chevaux.
Au cours de ces trois millésimes la Thunderbird aura rencontré un vif succès. Pour l'année 1958 elle est entièrement modifiée et monte d'un cran sur tous les plans. Devenue un grand cabriolet, elle s'éloigne maintenant radicalement de la Corvette qui elle va enfin réussir à voir ses ventes décoller doucement. Ce sera très différent pour la Thunderbird qui finira par devenir un immense paquebot à la fin des années 70 et périra avec le naufrage de ces modèles trop énergivores d'une autre ère. La Corvette fidèle à ses convictions passera ce cap et reste aujourd'hui avec la Mustang deux modèles qui n'auront jamais quittés le catalogue depuis le début de leur production.
Si vous avez bien suivi ces quelques lignes, vous en déduirez que cette Thunderbird est du millésime 1957, sa dernière année de production sous cette forme. Appréciez aussi sa teinte pas courante qui lui va à ravir, elle restera l'une des voitures Américaine les plus marquante des années 50.

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Re: Un coup d'oeil dans le rétro...

par hdmanillac » 21 Nov 2018, 13:15

Très élégant cet oiseau rare !

Mais je préfère la C1, voire la C2.

:)
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Re: Un coup d'oeil dans le rétro...

par bubu » 21 Nov 2018, 20:51

A Stuttgart...

"Mercedes-Benz Lo 2000 Diesel Pritschenwagen."

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"Au travail!"

Quand on pense à une marque comme Mercedes on a comme image une berline noire où une décapotable grise, c'est oublier que la marque Germanique produira en masse des véhicules utilitaires et des poids lourd. C'est assez amusant car ça prouve qu'une marque de haut prestige peut aussi vendre des véhicules "besogneux" sans grand rapport avec l'image qu'elle donne de sa gamme de modèles automobiles.
Et l'histoire ne date pas d'hier car dès 1896, Daimler propose déjà un utilitaire. Certes il est plus que rustique, c'est une sorte de charrette sans cheval et dotée d'un moteur. Reste que ce modèle est historique, c'est en quelque sorte le premier camion de l'histoire!
De son côté Benz riposte en 1900 avec carrément tout une gamme d'utilitaires. L'aventure motorisée va vite et ces véhicules commerciaux sont presque plus demandés que les voitures. Oui, transporter du matériel de cette manière, sans animal, c'est une véritable révolution! C'est sans compter le domaine militaire qui va lui aussi être bouleversé par cette motorisation de masse, les casernes vont commander un grand nombre de camions bien avant la première guerre mondiale. Idem pour les services comme les pompiers où les forces de l'ordre par exemple.
Ils vont rapidement évoluer pour atteindre dès les années 1910 une véritable maturité. Fini l'idée du chariot sans timon, les camions sont conçus avec autant d'attention que les automobiles. On les veux plus performants, plus confortables et capables d'atteindre des vitesses presque équivalentes aux automobiles.
C'est en 1923 que Benz adapte aux camions l'invention de Rudolph Diesel, il adapte cette solide mécanique à "huile lourde" qui montre de grandes qualités sur ces engins. Très robustes, moins gourmands et dotés de plus de couple, les moteurs diesel sont des ensembles parfaits pour ce type de véhicules. revers de ces bénéfices, ils sont bruyants, fumants et moins performants. Mais pour l'usage demandé, ils font largement le job.
Daimler et MAN suivent cette orientation et deviennent rivaux, on va ensuite baisser la hauteur des châssis pour simplifier la manutention et donner plus de confort aux utilisateurs.
En 1926 Benz et Mercedes fusionnent, les deux marques fabriquent des utilitaires et redéfinissent leur gammes, toutefois c'est Benz qui a le plus d'expérience et de savoir faire dans le domaine. La plupart des modèles sont fabriqués dans l'usine de Gaggenau, près de la frontière Française. Mais la crise de 1929 va freiner brutalement les ventes de tous les modèles, dont les utilitaires. Mais Mercedes-Benz tient le cap et présente au salon de Genève 1932 sa nouvelle gamme d'utilitaires, le plus marquant sera le "Lo 2000". C'est une véritable révolution, ce bon à tout faire est compacte et offre 2 tonnes de charges utile pour un poids total de 5 tonnes, un excellent rendement. Ce modèle va aussi mettre en avant son excellent moteur diesel, un ensemble quatre cylindres de 3770 Cc fort de 55 chevaux, il peut rouler à 65 Km/h.
Sa "petite" taille est inédite car auparavant les camions étaient de machines autrement plus encombrantes. Le "Lo 2000" est compact et ouvre la voie à des entreprises plus modestes ne pouvant faire l'acquisition d'un gros modèle encombrant et inadapté à son quotidien. De plus, il consomme moins que on homologue essence, il fait économiser environ 25% de carburant. Moins taxé, il va "écraser" son rival essence qui ne se vendra presque pas avec cette mécanique!
Réalisé avec grand soin, il fait honneur à l'étoile qu'il porte au bout de son capot. Avec sa jolie calandre couverte de chrome et la possibilité de lui offrir une peinture deux tons, ce camion sera produit avec succès jusqu'en 1940. Il s'en vendra 12.253 exemplaires dont à peine 1000 en version essence! Le modèle évoluera au fil de sa carrière et s'offrira même un six cylindres 7.4 litres qui culminera à 95 chevaux. On connaît même un survivant qui affiche 3.200.000 kilomètres à son interminable compteur!
Ce modèle de 1932 convertit en plateau à ridelles ne manquait pas de charme et nous montrait l'importance de ce type de véhicules dès l'invention de l'automobile. Nous en verront d'autres au cours de cette visite, Mercedes ayant été un constructeur prolifique en terme d'utilitaires jusqu'à aujourd'hui encore.

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